Cette saga éducative je jeux vidéo s’est déclinée en plusieurs versions, mais toutes ont bercé l’enfance et l’adolescence de beaucoup de personnes. Une histoire unique, des renversements de situation… On vous raconte tout dans ce nouveau Hall of Game !
La légion d’honneur est une récompense très prestigieuse qui récompense les services mémorables qu’ont rendu certains militaires et civils à la nation. En 2018, presque personne n’aurait pu imaginer qu’une des têtes pensantes derrière Adibou 2 l’aurait obtenue. Avant elle, il n’y a eu que deux personnalités du jeu vidéo qui l'ont reçue : Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft et David Cage, PDG du studio Quantic Dream (Detroit : Become Human). Alors comment Muriel Tramis en est-elle arrivée là ? Pourquoi Adibou a tant marqué les esprits ?

La recette derrière la création et le succès d’Adibou
Ingénieure de formation, Muriel Tramis a rapidement laissé de côté sa carrière dans l’armée pour embrasser sa passion : le jeu vidéo. En 1986, elle rejoint le studio Coktel Vision et devient rapidement l'un des meilleurs talents de l’entreprise. En effet, ses jeux portent une certaine ambition en abordant des sujets plutôt lourds comme l’esclavage, la féminité ou encore l’érotisme…
Quelques années après, le cofondateur du studio, Roland Oskian, va avoir une idée géniale : ADI (Accompagnement Didacticiel Intelligent). C’est un logiciel éducatif à destination des enfants de 8 à 14 ans, dont le héros est nul autre qu’Adi, un extraterrestre humanoïde. À cette époque, le PC commence à se démocratiser dans les foyers d’où l’idée d’un jeu qui permettrait aux enfants d’apprendre leurs cours, de quoi rassurer les parents. Ça ne rate pas, car une fois le jeu sorti, Coktel Vision est propulsé au sommet du marché français du jeu éducatif (150 millions de ventes pour Adi !).


Cela dit, Adi c’est cool mais c’est aussi le diminutif du prénom d’un moustachu notoire des années 30 à 40. Ainsi est né le cousin d’Adi : Adibou. Ce dernier va profiter des améliorations technologiques de l’époque, comme le CD Rom qui permet de stocker plus facilement des chansons, et va connaître plusieurs versions. C’est encore une fois un succès, avec un terrain de jeu plus riche en activités : cuisine, jardinage, éducation, etc. Sans surprise, toute une génération va connaître le jeu qui se répandra dans énormément de foyers comme une nuée de moustiques.
Le déclin du petit extraterrestre
Ce succès aurait pu signer une carrière florissante pour Coktel Vision mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Vivendi, qui possédait alors la licence, l’a revendu à l’éditeur Mindscape en 2005. Cette époque marque l’essor des premiers smartphones, un support qui va être bien plus utilisé que les PC et consoles de jeux dans les années suivantes. C’est le début du déclin pour Adi, Adibou et toute la famille (car oui, il y en a eu d’autres) — et même Mindscape va fermer.
Les droits vont finir chez Ubisoft, mais c’est là que l’équipe de Roland Oskian va se reformer et demander à Yves Guillemot d'obtenir les droits à leur tour pour sortir une application mobile Adibou. Ils auront le feu vert et en 2022 sortira l’application sur mobile, tablette et PC. Entre temps, Muriel Tramis avait reçu la légion d’honneur comme on l’a vu, en 2018, mais bien d’autres détails vous sont donnés dans notre Hall of Game, disponible dans la vidéo en haut de cet article.