Clair Obscur et Baldur’s Gate 3, en plus d’être des RPG, partagent un autre point commun qui a beaucoup joué dans leur succès mondial. Mais est-ce suffisant pour propulser d’autres titres du même genre sur le devant de la scène ?
Tout comme Baldur’s Gate 3 a été sacré jeu de l’année aux Game Awards 2023, Clair Obscur: Expedition 33 pourrait aussi décrocher le titre cette année. Ces deux jeux partagent des similitudes qui les rendent uniques, à tel point que certains éditeurs ont fini par considérer différemment les RPGs. Comme l’a rapporté GamesRadar, le scénariste des premiers jeux Dragon Age, s’est récemment confié sur ce qui faisait le succès de Baldur’s Gate et de Clair Obscur.
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La force de Clair Obscur et de Baldur's Gate 3
David Gaider, anciennement chargé de l’histoire des Dragon Age, a déclaré il y a quelques semaines que “Clair Obscur: Expedition 33 est aux J-RPGs ce que Baldur’s Gate 3 était aux C-RPGs”. Ses propos ont été mal interprétés par des internautes, croyant qu’il se moquait et négligeait les J-RPGs. Gaider a plus tard précisé que Clair Obscur et Baldur’s Gate 3 sont des “lettres d’amour à leur genre, qui transmettent à une plus large audience des éléments destinés normalement à une niche spécifique”.
Prenons le cas de Baldur’s Gate 3, qui était disponible en accès anticipé de 2020 à 2023. Cette longue période a permis aux développeurs de récolter les retours des joueurs et d’améliorer sans cesse leur jeu, sans la pression d'un éditeur.


C’est à peu près la même chose pour Clair Obscur: Expedition 33, du studio montpelliérain Sandfall Interactive, qui a pu être repoussé à de nombreuses reprises. La différence ici est que Sandfall Interactive avait un éditeur en charge du financement et de la distribution du jeu, Kepler Interactive. Or, comme l’a récemment mentionné dans divers échanges Guillaume Broche, le directeur de Sandfall, Kepler Interactive est à la base une société d’édition composée de plusieurs studios indépendants. Ainsi, il était plus aisé de se faire entendre, a expliqué Guillaume Broche.
Les éditeurs de jeux vidéo, véritable fléau ?
Dans cet entretien avec GamesRadar, David Gaider a fait savoir que lorsqu’il était chez Electronic Arts, beaucoup d’études étaient menées en interne sur l’intérêt du public pour les RPG. Ces études étaient quelque peu erronées, selon le scénariste, car EA aurait estimé que le nombre de personnes intéressées par les RPG ne dépassait pas les 5 millions. Au regard des ventes de Baldur’s Gate 3, qui s’est écoulé à plus de 15 millions d’unités, l’étude d’EA peut en effet susciter des questionnements. Cependant, même si on peut dès lors penser que c’est avant tout la faute des gros éditeurs si un jeu n’est pas bon, c’est en réalité plus nuancé.
Comme l’a expliqué David Gaider, beaucoup de ces éditeurs sont soumis à une pression financière de la part des investisseurs et des cadres. Selon Gaider, les gros éditeurs souhaitent généralement la plus large audience possible, réduisant ainsi les risques. À l’inverse, les plus petits éditeurs et studios de jeux, comme Sandfall Interactive et Larian Studios, se focalisent sur une audience niche qui est tellement éprise de passion pour leur jeu que cela finit par faire du bruit jusqu’à attirer un plus grand nombre de joueurs, devenant eux-même des passionnés, puis en parlent autour d’eux, etc.