Malgré une reconstitution titanesque du mur d’Hadrien qui a nécessité des moyens colossaux, un film de 2004 s’est soldé par un échec cuisant au box-office, victime d’un tournage chaotique et de choix artistiques contestés.
Une ambition monumentale
En 2004, le film "King Arthur" voyait le jour, porté par la volonté du réalisateur Antoine Fuqua de livrer une relecture réaliste de la légende arthurienne. Pour donner vie à cette vision, une reproduction du mur d'Hadrien, longue d'un kilomètre, fut érigée en Irlande. Ce chantier titanesque mobilisa 250 ouvriers pendant plus de quatre mois, engendrant des coûts faramineux. Malgré cet investissement colossal, le film ne parvint pas à séduire le public, récoltant seulement 37 millions de dollars au box-office pour un budget de 120 millions .
Dès les prémices du projet, "King Arthur" s'annonçait comme un pari audacieux. Antoine Fuqua souhaitait ancrer son récit dans une réalité historique, loin des représentations féeriques habituelles. Il s'explique :
Le mur devait être réel. J’avais une scène de bataille à la fin et je voulais que les gens se battent sur les murs
J’ai commencé à faire le film que je voulais avant que Disney n'y mette son grain de sel. Ils ont dit de ne surtout pas montrer trop de sang. Mais quand vous voulez un film réaliste, cru et sombre qui retrace les années sombres de l’histoire où les hommes se battent et le sang giclent, c'est difficile.
Cependant, les conditions météorologiques capricieuses de l'Irlande compliquèrent le tournage, provoquant des retards et des surcoûts. Par ailleurs, les exigences des studios, notamment Disney, imposèrent des restrictions sur la violence et le ton sombre initialement envisagé, altérant la vision du réalisateur.

Un accueil plus que mitigé
Malgré des décors impressionnants et une volonté de réalisme, "King Arthur" peina à convaincre. Les critiques pointèrent du doigt une narration simpliste et des personnages peu développés. De plus, les libertés prises avec l'histoire et les incohérences historiques furent largement décriées. Aujourd'hui, le film est souvent cité comme un exemple d'ambition démesurée ayant conduit à un échec retentissant. Le mur d'Hadrien, quant à lui, demeure en Irlande, attirant les curieux et témoignant de l'ampleur du projet.
"King Arthur" rejoint ainsi la liste des productions ambitieuses ayant échoué à trouver leur public, rappelant que, dans le cinéma, même les projets les plus grandioses ne garantissent pas le succès. "Waterworld" (1995) ou encore "The Alamo" (2004) en sont des exemples parfaits.