Le Tombeau des lucioles : Un chef-d'œuvre poignant des studios Ghibli qui marque à jamais

Titre original : C'est le film le plus triste que j'ai jamais vu. Même dispo sur Netflix, je ne peux pas le revoir !

Il existe des films si bouleversants qu’il paraît inconcevable de les visionner une seconde fois. C’est le cas de long-métrage que je considère être un chef-d’œuvre du 7e Art. Après plus de 18 ans, je ne peux toujours pas me résoudre à le revoir.

Le chef-d'oeuvre des studios Ghibli

Réalisé par Isao Takahata et produit par le Studio Ghibli en 1988, Le Tombeau des lucioles est une adaptation de la nouvelle semi-autobiographique d'Akiyuki Nosaka, qui a vécu la guerre et dont l'œuvre a été influencée par cette expérience personnelle. Takahata lui-même fut témoin des bombardements de 1945. Le film retrace le destin poignant de Seita, un adolescent de quatorze ans, et de sa petite sœur Setsuko, âgée de quatre ans, devenus orphelins après le bombardement dévastateur de Kobe. Rejetés par une tante peu charitable, ils cherchent refuge dans un abri désaffecté, où ils vivent des jours éphémères de bonheur, éclairés par la présence de lucioles, avant que la pénurie de nourriture ne les rattrape.

Hotaru no haka de son titre original se caractérise par un réalisme saisissant, notamment dans la reconstitution méticuleuse des événements et des décors. Le film aborde les conséquences dévastatrices de la guerre sur les civils et aborde frontalement le deuil, la perte, la survie et les liens familiaux. Malgré un accueil critique élogieux au Japon, son succès commercial initial fut limité en raison de sa noirceur, jugée difficile pour les enfants. Toutefois, il a acquis par la suite le statut de classique de l'animation japonaise et son score presse de 100% sur Rotten Tomatoes témoigne de son impact durable sur la culture populaire. Sa disponibilité depuis plusieurs années sur Netflix pemret à des millions d'abonnés de le voir (ou le revoir) à travers le monde. Personellement, je n'ai pas encore osé.

Le Tombeau des lucioles est disponible sur Netflix.

C'est le film le plus triste que j'ai jamais vu. Même dispo sur Netflix, je ne peux pas le revoir !

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Jamais plus jamais

J’ai beau avoir 39 ans bien tassés, je suis toujours avec attention l’actualité autour de l’animation japonaise. Je regarde même le premier épisode de tous les nouveaux animes (ou presque) qui sortent sur Crunchyroll et Netflix. Et les films ne dérogent pas à la règle… bien au contraire. Pour moi, cet Art brille par son ingéniosité, sa beauté et sa capacité à donner vie à des imaginaires aussi fous que ceux de Hayao Miyazaki. Cependant, si la majorité des gens ne jurent que par lui, il existe un autre génie de la japanimation au sein des studios Ghibli.

Décédé en avril 2018 à l’âge de 82 ans, Isao Takahata est à mon humble avis l’un des plus grands réalisateurs japonais de tous les temps, égalant le cofondateur de Ghibli avec notamment Pompoko, Souvenirs goutte à goutte et enfin Le Tombeau des lucioles. Ce dernier long-métrage inspirés de faits réels et nés de souvenirs ô combien déchirants demeure pour beaucoup son ultime chef d'œuvre et je partage cet avis. Grave of the Fireflies pour les anglophones m’a tellement ébranlé que je n’ai jamais pu le revoir.

C'est le film le plus triste que j'ai jamais vu. Même dispo sur Netflix, je ne peux pas le revoir !

Mon premier et dernier visionnage du Tombeau des Lucioles remonte à plus de 18 ans, et pourtant je m’en souviens comme si c’était hier. Je me souviens surtout de ce sentiment profond de tristesse qui s’est emparé de moi à mesure que le film approchait inexorablement de la fin (je me garderai bien de la spoiler). Quel déchirement ce fut. Isao Takahata n’a pas son pareil pour vous faire ressentir la mélancolie et vous faire fondre en larmes. Ce fut mon cas et je n’ai pas honte de le dire. Ce serait me mentir à moi-même que de ne pas admettre l’évidence.

Je n’ai logiquement jamais pu revoir ce film alors que j’en suis un fan absolu. Car au-delà de cette histoire poignante contant l’existence de deux orphelins de guerre dans le Japon de mars 1945, Le Tombeau des lucioles est une véritable peinture vivante qui se distingue par la qualité de ses visuels et bien entendu son animation irréprochable. Pour rappel, il est sorti en avril 1988 (la même année qu’Akira de Katsuhiro Ōtomo), et reste 37 ans après sa sortie au cinéma au Japon un modèle à suivre pour les studios d’animation contemporains.

C'est le film le plus triste que j'ai jamais vu. Même dispo sur Netflix, je ne peux pas le revoir !

Je ne sais comment remercier Isao Takahata pour cette expérience cinématographique hors du commun qui m’a traumatisé (dans le bon sens du terme) à vie. Le fait d’avoir un jeune frère et une jeune sœur de 10 ans mes cadets a probablement accentué le propos en présentant un scénario inconcevable pour moi. Il m’a fait ainsi prendre conscience de certaines choses qui sont aujourd’hui des évidences pour l’être humain que je suis devenu. Le Tombeau des lucioles vous confronte au deuil de la plus “belle” des manières tout simplement.

Merci Isao Takahata.