The Precinct est l’un des jeux que j’attendais le plus en ce printemps 2025, non pas pour son statut d’anti-GTA, mais plutôt pour sa proposition inhabituelle : incarner un policier intègre loin des clichés “violents” à la Inspecteur Harry. J’ai enfin pu y jouer quelques heures sur PS5 après avoir terminé la démo en octobre dernier. Voici un premier avis à chaud qui se veut mitigé.

Vis ma vie de policier exemplaire

The Precinct, comme son nom le suggère, vous invite à incarner un policier tout juste sorti de l’académie et bien décidé à faire ses preuves sous l’uniforme au cœur d’une cité gangrenée par la criminalité. Nous sommes en 1983 à Averno City, une ville inspirée par New York en proie à des guerres de gangs. Notre jeune recrue nommée Nick Cordell Jr. débute sa carrière dans les forces de l’ordre tout en cherchant à lever le voile entourant la mort de son père Nick Cordell Sr., l’ancien chef de la police tué en service. Tel est le postulat de départ d’une aventure “en bleu” développée par Fallen Tree Games et éditée par Kwalee Ltd.

Ce jeu d’action en monde ouvert (il est possible de parcourir à sa guise les différents quartiers d’Averno City) se distingue de la concurrence par son envie de redorer le badge d’une profession trop souvent caricaturée. Ici, il n’est pas question de tirer à tout va et de faire régner la terreur sous peine d’en subir les conséquences. Cela se traduit par une perte sèche de points d’expérience et même des game over sonnants et trébuchants si Nick Cordell Jr. dépasse vraiment les bornes… du genre tuer un innocent. Il est essentiel de connaître le manuel des agents du maintien de la paix et de le suivre au pied de la lettre. Nick n’a rien d’un justicier et le jeu vous le rabâche suffisamment souvent pour ne pas l'oublier.

Les patrouilles ou quarts, qui servent entre autres à faire progresser l’intrigue en dénichant des preuves à charge contre les pontes de la pègre, s’articulent autour d’une succession d‘infractions et de crimes auxquels il convient de mettre un terme sans bavures. Cela va de la simple contravention au vol avec effraction en passant par l’excès de vitesse et le braquage à mains armées… rien que ça ! A première vue, The Precinct serait l’antithèse de Grand Theft Auto avec son policier exemplaire et son respect des lois et de la justice, mais il partage dans les faits bien des points communs avec la franchise culte de Rockstar Games.

"Ce n'est pas un anti-GTA"

Avec sa ville fictive en monde ouvert, sa violence omniprésente et la profusion des armes à feu, The Precinct repose sur des fondations similaires à celles des Grand Theft Auto bien qu'ici le crime ne soit pas encouragé mais farouchement combattu. Il n’est pas rare (pour ne pas dire courant) de devoir faire parler la poudre ou du moins d’utiliser une violence dite légitime et “contenue” pour protéger les honnêtes gens. Qui plus est, The Precinct est suffisamment permissif pour rendre le tout ludique et donc plaisant à jouer. Tout y est un brin “over the top”, que ce soit les courses-poursuites, les traques en hélicoptères et bien entendu les fusillades, histoire d'épicer l'expérience.

Puis la caméra “top down” rappelle forcément Grand Theft Auto 1 et Grand Theft Auto 2. Et il en va de même pour les inspirations télévisuelles et cinématographiques qui émanent du jeu. L’atmosphère de The Precinct est à la croisée des genres “hardboiled” et Néo-Noir avec une touche de Midnight Movies pour la musique qui est d’ailleurs l’une des grandes réussites. Malheureusement, la création de Fallen Tree Games n’est pas exempte de problèmes techniques et de bugs qui n’ont rien de bloquants, mais qui peuvent devenir pénibles à la longue.

Entre les renforts qui peinent à être utiles, les erreurs grossières dans le manuel de police ou les comportement erratiques des PNJ, le titre de Kwalee Ltd. manque encore de finitions. Pourtant, cette simulation policière intègre plusieurs systèmes qui plairont aux fans de jeux de rôle. Nick Cordell Jr. débloque de nouvelles compétences passives et obtient de nouvelles armes qui seront cruciales pour survivre face aux gangs d’Averno City. Enfin, The Precinct est intégralement jouable en anglais sous-titré français (VOSTFR), ce qui garantit une immersion totale. Une belle attention qu’il convient de souligner.

The Precinct n’est pas un anti-GTA et grand bien lui en fasse. Ce jeu d’action-aventure en monde ouvert peut en rebuter plus d’un par son approche “simulation” et ses errements techniques, mais possède assez de qualités pour séduire les curieux en quête d’une expérience singulière.