Acclamé par la presse et les joueurs, ce jeu aux centaines de fins pourrait causer celle de ses développeurs. Mais rien n’est joué et la pente peut encore être remontée !

The Hundred Line: Last Defense Academy pourrait bien causer la fin du studio Too Kyo Games s’il ne parvient pas à convaincre le public, ou en tout cas à le trouver. Sorti le mois dernier, le 24 avril, le jeu de Kazutaka Kodaka et Kotaro Uchikoshi souffre principalement de deux choses : sa sortie limitée au PC et à la Nintendo Switch, ainsi que sa date de sortie, qui coïncide avec celle de Clair Obscur: Expedition 33.

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La qualité à n’importe quel prix

Comme l’indique l’un des réalisateurs du jeu, Kazutaka Kodaka, dans un message publié sur Bluesky, son studio Too Kyo Games est actuellement très endetté. Même en ayant partagé la moitié des coûts de développement avec son éditeur Aniplex, chaque nouvelle fonctionnalité ajoutée dans le jeu leur a coûté cher. Malgré tout, toute l’équipe de développement a continué à pousser le projet jusqu’au bout afin de le finaliser sans rien bâcler, au prix de nombreux sacrifices financiers, comme l’ont précisé Kodaka et Uchikoshi lors d’une interview publiée sur le compte X (anciennement Twitter) de Kodaka.

À gauche, Kotaro Uchikoshi. À droite, Kazutaka Kodaka.

Pour revenir à son récent post sur Bluesky, Kazutaka Kodaka a déclaré qu’il était prêt à travailler sur un portage du jeu sur d’autres plateformes — PlayStation et Xbox, très probablement — dès que son studio aura remboursé ses dettes et récolté suffisamment de fonds à allouer à cela, ainsi qu’à la traduction du jeu dans d’autres langues. Celui-ci n’est actuellement disponible qu’en japonais, anglais et en chinois (pour l’interface uniquement).

Bien que Kodaka soit enthousiaste à l’idée de traduire The Hundred Line dans d’autres langues pour ouvrir son jeu à d’autres joueurs, il a précisé un peu plus tard, dans un autre post, que « les chances sont minces » pour que le jeu soit porté sur d’autres supports, notamment les consoles PlayStation et Xbox.

Un échec retentissant ?

On pourrait se demander comment un jeu de type visual novel, dans lequel les dialogues sont essentiellement textuels, peut mener un studio à la faillite. Comme l’indique son nom, The Hundred Line propose plus de 100 fins différentes, dont la première nécessite environ 30 heures de jeu. Le tout s’accompagne de combats stratégiques au tour par tour. Ainsi, il faut compter plus ou moins 100 heures pour explorer toutes les possibilités. On comprend mieux l’investissement financier dans lequel s’est lancé Too Kyo Games, puisque non seulement le jeu est très long, mais cela implique également un travail considérable sur le game design, la programmation, etc.

En dépit des difficultés rencontrées par le studio, le jeu est noté 86/100 sur OpenCritic et obtient 89% d’évaluations positives sur Steam, sur plus de 2 000 avis. C’est donc un beau succès critique pour le jeu, qui reste une réussite sur ce plan pour le studio. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il le soit aussi sur le plan commercial. En attendant, le jeu est disponible sur Steam et Nintendo Switch au prix de 59,99 €. Une démo gratuite est également proposée.