Si vous aimez les histoires d’horreur au cinéma ou en littérature, vous connaissez forcément celui que l’on appelle le maître de l’horreur : Stephen King. Mais saviez-vous que même lui a eu extrêmement peur devant un film en particulier ? Il n’aurait même pas réussi à le regarder jusqu’à la fin…
Quand Stephen King se fait surprendre par son propre genre
Peu d’auteurs contemporains peuvent prétendre dominer un genre autant que Stephen King peut le faire vis-à-vis de l’horreur. Il faut dire que depuis la publication de son premier roman en 1974 (Carrie, qui reste à ce jour un classique de l’horreur), il a écrit et publié quasiment un livre par an, dont certains ont été adaptés sur grand ou petit écran et sont considérés comme de véritables incontournables. Grâce à son imagination et à sa maîtrise du suspense et des histoires surnaturelles, Stephen King est généralement la première personne à laquelle on pense quand on mentionne les grandes histoires d’horreur. A ce titre, on pourrait croire qu’il n’est pas facile de lui faire peur avec un livre ou un film. Pourtant, il y en a bien un qui l’a énormément surpris il y a quelques années : le fameux Le Projet Blair Witch, sorti en 1999. Dans la réédition de son recueil de nouvelles Danse Macabre, Stephen King racontait en préface :
Une chose à savoir à propos de Blair Witch : ce foutu film est visuellement réaliste. Une autre chose à savoir à propos de Blair Witch : ce foutu film a l’air réel. Et à cause de ça, il est comme le pire cauchemar que vous ayez jamais eu. Celui qui vous a fait vous réveiller en criant et en pleurant de soulagement parce que vous pensiez que vous étiez en train de vous faire enterrer vivant et qu’en fait c’était juste le chat qui s’était endormi sur votre torse.
La première fois que j’ai vu Blair Witch, c’était dans une chambre d’hôpital une douzaine de jours après un accident avec un conducteur de minivan qui m'est rentré dedans. D’une certaine façon, j’étais le parfait spectateur. J’avais mal de partout, j’étais drogué aux anti-douleurs, et je regardais une mauvaise version piratée du film sur une petite télé d’appoint (comment j’ai eu la version piratée ? Ce n’est pas la question). Au moment où les trois acteurs principaux (qui jouent chacun leur propre rôle) commencent à découvrir d’étranges symboles lovecraftiens qui pendent aux arbres, j’ai demandé à mon fils qui regardait avec moi d’éteindre le foutu film. C’est peut-être la seule fois de ma vie que j’ai arrêté un film d’horreur en plein milieu parce que j’avais trop peur de continuer. Une partie venait du fait que la qualité de l’image était affreuse, une autre venait des médicaments, mais bref, j’étais complètement flippé. Ça ne ressemblait pas à une forêt factice d’Hollywood. Ça ressemblait à une vraie forêt où des vrais gens pourraient vraiment se perdre.

Blair Witch, le pionnier d’un genre encore populaire aujourd’hui
Si même Stephen King a été complètement pris de peur devant Le Projet Blair Witch, ce n’est pas vraiment un hasard. A l’époque, le genre du found footage n’existait pas encore vraiment, et le film de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez était donc des plus novateurs, d’autant que rien ne garantissait qu’un tel risque pouvait vraiment payer. Pour les néophytes, le found footage est un genre de film (généralement d’horreur) dans lequel toute l’histoire est supposément formée à partir d’une réutilisation de pellicules ou de fichiers vidéos tournés par les personnages du film. De fait, la qualité de l’image est donc volontairement appauvrie, pour donner l’impression au spectateur qu’il est réellement en train d’être témoin d’événements capturés via un vieux camescope ou un simple téléphone utilisé par les personnages. Le tout donne alors directement un grand sentiment de réalisme, ce qui marche particulièrement bien avec les films d’horreur.

Aujourd’hui, le genre du found footage est devenu tellement populaire qu’on le retrouve même en dehors de l’horreur. Il faut dire que le fait d’utiliser ce genre de caméras et de contextes réduit énormément le coût de production, ce qui pousse forcément plusieurs producteurs à s’y essayer quand le scénario le permet. Ainsi, on a par exemple pu en profiter dans la saga Paranormal Activity, Cloverfield, mais aussi dans des films qui n’ont rien à voir avec l’horreur comme Projet X, Chronicle ou même la comédie française Play. Si vous découvrez Le Projet Blair Witch aujourd’hui, vous pourriez donc passer un peu à côté de ce qui en faisait un film unique à l’époque et ne pas comprendre la réaction de Stephen King ou des autres spectateurs qui l’ont découvert en 1999. Mais quand on se met dans leur peau, il n’est pas si étonnant d’apprendre que même les vétérans du genre comme Stephen King ont pu être pris par surprise…