Des jeux vidéo, il y en a pour tous les goûts. Certains peuvent être des défouloirs, d’autres des moments de détente, mais c’est surtout ceux qui nous procurent le plus d’émotion qui restent gravés dans nos mémoires. Pour moi, c’est ce jeu, ou plutôt cette extension, qui m’a bouleversé émotionnellement pour ce qu’elle raconte, mais aussi pour ce qu’elle est.
Cet article contient des spoilers majeurs sur l’histoire de Final Fantasy XIV, notamment sur Endwalker.
L’histoire du début tragique de Final Fantasy XIV Online a été racontée un nombre incalculable de fois. Depuis son lancement catastrophique en 2010, le titre a réussi à renaître de ses cendres en 2013 grâce à l’expertise de Naoki Yoshida (Yoshi-P), au point de devenir l’un des meilleurs MMORPG aux côtés de World of Warcraft. Après de nombreuses extensions consolidant sa popularité, c’est le 7 décembre 2021 que sort Endwalker, un nouveau chapitre de l’histoire qui vient clore 10 ans d’aventure. Ayant commencé peu avant la fin de la deuxième extension (Heavensward), ce dernier voyage m’a plus que touché.
Endwalker : La fin du monde… et de notre voyage
Endwalker n’est pas une simple extension, mais une conclusion. Le pic de 10 ans de narration, de liens tissés avec les personnages et de réflexion philosophique. Alors que dans notre dernière aventure, on terminait par sauver le Premier Reflet (une dimension parallèle), la suite du jeu nous donne le ton dès les premières heures : l’Apocalypse approche et menace toute vie. L’empire de Garlemald qui nous menaçait dans les anciennes extensions s’effondre dans le Chaos, le ciel s’assombrit, faisant ressentir la fin qui approche.

C’est alors qu’avec notre équipe, “Les héritiers de la Septième Aube”, on démarre notre périple au travers de nouvelles contrées. On passe alors par le désert coloré de Thavnair, les ruines grisâtres de Garlemald, Elpis, un centre de recherche antique sur des îles flottantes chatoyantes, jusqu'à Mare Lamentorum, la Lune… Durant toute l’expédition, on ressent que l’on marche vers l’inconnu, mais surtout vers une vérité qui tient en haleine tout le long de l’extension.
Garlemald et Elpis


Une montée émotionnelle crescendo

Ce qui m’a touché dans Endwalker, ce n’est pas simplement le danger omniprésent et l’avènement des derniers jours qui approche. C’est la densité émotionnelle que nous fait vivre ce voyage : on enchaîne entre moments de tendresse, mignonneries et séquences d’une noirceur où l’on ressent le désespoir, la perte et le doute. Certains moments sont encore gravés dans ma mémoire : le drame dans la région de Garlemard, où l’on tente de sauver le peuple brisé par la guerre. La confrontation contre Zenos, un antagoniste dont les intentions restent extrêmement floues, mais qui recherche le Duel Absolu. Finir par le voyage sur la Lune, nous révélant l’origine du peuple des Asciens et du monde tel qu’on l’a connu durant les extensions.
Mais jusque-là, rien ne nous préparait réellement au lieu final de notre voyage… Ultima Thule.
Ultima Thule : le cœur de la douleur
C’est ici, dans les confins de l’univers, que l’on va vivre le moment le plus intense de tous. On ressent de plus en plus la fin approcher. Ce n’est pas juste une simple zone de fin. C’est un purgatoire émotionnel, on entend quelques phrases de compagnons du passé qui disparaissent un à un afin de nous laisser avancer vers notre destination finale. Le jeu devient alors silencieux, nous laissant simplement avec la musique “Close in the Distance” pour nous accompagner lors de cette marche. Lentement… Seul… On ressent que ce chemin est un adieu.
Ultima Thule


Cette séquence a été pour moi l’un des pics narratifs de Final Fantasy XIV, me disant qu'il s'agissait de la fin d’une aventure épique. Je l’ai ressenti comme une rupture du quatrième mur, comme si Square Enix et toute l’équipe de développement me disaient : “Merci d’avoir été là. Merci d’avoir joué. Merci de ressentir les émotions qu’on vous a données.” J’ai pleuré. Pas à cause du twist de l’histoire. Mais parce que j’avais l’impression de dire adieu à plusieurs centaines d’heures d’aventure auprès de compagnons auxquels je me suis attaché profondément.
Une fin… Mais pas un point final
Pourtant, Endwalker ne se termine pas dans les larmes. Une lueur d’espoir transperce le vide intersidéral. Nos compagnons reviennent pour une ultime bataille afin de restaurer le mal qui ronge le monde (et sauver ce dernier par la même occasion). Le monde ne s’effondre pas. Une nouvelle page peut s’écrire. Le cycle de la lumière et des ténèbres est alors terminé. Ce n’était pas une guerre manichéenne, mais une lutte pour l’existence et la mémoire.
Là où Endwalker est d'autant plus puissant, c'est qu'il repose sur une histoire construite et alimentée sur une décennie. C'est une force que seul le jeu vidéo peut avoir en impliquant autant les joueurs sur une longue durée.
Endwalker, une leçon de narration
Final Fantasy XIV : Endwalker n’est pas qu’une simple extension visant à mettre fin à des années d’aventure, ni même à clore une réussite. C’est une leçon de maitrise narrative de la part du studio. Une sorte d’hommage au pouvoir du jeu vidéo pour nous faire ressentir, réfléchir et pleurer.

Alors que la plupart des jeux actuels est dominée par l’action et la compétition, il tire sa différence en parlant de deuil, de salut du héros, de solitude et d’espoir. C’est pour cette raison qu’il m’a toucher autant, mais aussi beaucoup de joueurs de la communauté.
J’ai terminé Endwalker. J’ai pleuré. Mais c’étaient de bonnes larmes. Celle d’un au revoir. Celle de gratitude envers cette aventure, une aventure que je n’oublierai jamais en termes d’expérience humaine. Mon histoire : elle s’est continuée avec le nouvel arc narratif de Dawntrail.