Ce jeu a sans doute la communauté la moins toxique de toute la sphère vidéoludique ! A tel point que les développeurs y ont carrément créé une réplique de leurs locaux.

Il y a des jeux où l’on aime juste traîner pour se détendre, sans pression, sans objectif imposé. Pour moi, c’est Sky : Children of the Light, créé par ThatGameCompany (à qui l'on doit également Journey). J’adore le lancer juste pour me balader, retrouver des amis, cette sensation de liberté en volant, ses paysages oniriques, mais aussi continuer de trouver des esprits (des personnages cachés). Mais le charme du jeu n’a pas seulement touché les joueurs comme moi. Même les développeurs ont choisi d’y poser leurs valises… au sens propre ! Car oui, ils y ont installé leurs bureaux.

Les bureaux intégrés au jeu

Quand je dis que ThatGameCompany a “installé ses bureaux dans Sky”, c’est littéralement le cas. Les développeurs ont modélisé leurs locaux à l’échelle 1:1 : on trouve des espaces de travail complets, des bureaux avec différents modèles d'ordinateurs et des fois, des petites décorations. Il y a même des zones de détente, le tout avec le style visuel éthéré propre au jeu.

Cet espace est un lieu privilégié pour les joueurs qui possèdent une cape spéciale (on ne peut plus l’obtenir aujourd’hui). Toutefois, pour les joueurs qui n’ont pas eu la chance de décrocher le fameux sésame, il est toujours possible de visiter cet endroit pendant différents events, comme l’anniversaire du jeu (le 12 juillet), Halloween, Noël ou encore le Nouvel An. Un joueur ayant la cape spéciale peut aussi vous faire entrer.

Un jeu pas comme les autres

Dans Sky, on explore sept royaumes oniriques autrefois prospères grâce à une cape qui permet de s’envoler. L’objectif principal est assez simple : il faut retrouver les enfants de la lumière et raviver la mémoire des esprits. En accomplissant ces tâches, on débloque de nouveaux émotes – l’un des moyens de communiquer avec les autres joueurs –, des skins ainsi que des chemins annexes dans les différents mondes. De plus, récupérer un certain nombre d’enfants de la lumière permet d’obtenir des charges d’envol supplémentaires, offrant encore plus de liberté pour se déplacer.

Même si le jeu a une esthétique mignonne, il cache en réalité un sens plus profond. Chaque zone représente une étape de la vie, de la naissance à la mort. Une boucle reprise de Journey, car, - attention spoiler -, une fois arrivé à la fin de l’histoire, on recommence depuis le début, mais en gardant les émotes et les skins gagnés en cours de route. La seule chose qu’on perd, ce sont les charges d’envol.

Enfin, Sky cache aussi des esprits optionnels à récupérer dans les locaux virtuels de ThatGameCompany, partageant des anecdotes sur le développement du jeu. Mais au-delà de l’exploration, c’est surtout son aspect social et coopératif qui rend le jeu unique : l’entraide est une mécanique clé pour progresser et profiter pleinement de l’aventure.

Une philosophie bien rodée

Vouloir partager des choses avec le joueur, c’est quelque chose que veut Jenova Chen, co-fondateur et directeur artistique de ThatGameCompany. Auteur des jeux Cloud (qui ressemble beaucoup à ce que va devenir Sky par la suite), Flow, Flower ou encore Journey, il a fait partie des "20 développeurs révolutionnaires" en 2008 selon Gamasutra. La philosophie de Jenova se porte sur des expériences de jeux très souvent inexploitées par les grosses entreprises.

“J'ai joué à de nombreux jeux vidéo où j'ai pu visiter le bureau secret des développeurs (Monkey Island, Final Fantasy, ndlr). J'ai toujours trouvé super intéressant de découvrir les personnes derrière ces jeux”, nous explique Jenova, avec qui nous avons discuté par mail. “En commençant à travailler dans l'industrie du jeu vidéo, j'ai réalisé à quel point le grand public est peu conscient du travail acharné, de l'attention et de la passion que les développeurs mettent dans un jeu”.

Jenova poursuit : “J'aimerais montrer aux nombreux joueurs à quoi ressemble un studio de jeu (...) Je veux aussi leur montrer les difficultés, les inquiétudes et les espoirs que les développeurs nourrissent pour eux”. Malgré toutes les embûches que les développeurs peuvent rencontrer, l’homme espère inspirer des joueurs à devenir développeurs.

D'autres jeux de Jenova Chen

Une démonstration non isolée

D'ailleurs, il n’y a pas que ThatGameCompany qui montre ses locaux et communique aussi directement avec sa communauté. Final Fantasy XIV a fait de même durant un événement fêtant le second anniversaire de la renaissance du jeu''' ainsi que l’arrivée de la première extension : Heavensward.

Une quête nous menait tout droit dans des bureaux virtuels pour rencontrer les développeurs qui font vivre tout ce petit monde, mais aussi pour en savoir un peu plus sur leurs rôles respectifs. Naoki Yoshida, le producteur du MMORPG, est très proche de la communauté afin qu’elle ait la meilleure expérience possible. Il est même possible de le croiser de temps en temps sur les serveurs japonais.