On a eu la chance de regarder Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs en avance. Voici notre avis.
C’est pas une take originale, mais pour moi, Astérix et Obélix Mission Cléopâtre c’est culte de chez culte. Je le regarde au moins une fois par an et chaque fois, c’est que du bonheur : je crois que je me laisserai jamais de l’écriture d’Alain Chabat, des performances complètement perchées de Jamel Debbouze, d’Édouard Baer et toute la bande. Alors forcément, j’attendais Le Combat des Chefs (co-réalisé et co-écrit par Chabat) comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma. J’ai pu voir la mini-série complète - 5 épisodes d’environ 25min chacun - avant sa diffusion le 30 avril sur Netflix. Et donc, ça vaut quoi ?
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En 1966 après Jésus-Christ
Déjà, il faut rappeler qu’Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs, c’est à la base un album sorti en 1966, écrit par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo (les créateurs des deux gaulois). Malgré les années, l’histoire reste la même dans les grandes lignes : Jules César cherche toujours à annexer le village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, et pour ce faire, ses sbires pensent à une coutume gauloise, le combat des chefs. Le principe est simple : si les chefs de deux tribus s’affrontent, le gagnant devient le seul et unique chef des deux clans. Forcément, si un gallo-romain remporte ce duel, ça réglerait le problème de César… Et malheureusement pour Astérix et ses amis, cette fois, pas de potion magique pour sauver la mise. Panoramix, le seul capable de préparer l’élixir, perd en effet la mémoire après un accident de menhir.
“Dans les grandes lignes”, c’est bien le mot, parce qu’Alain Chabat et son équipe ont pris pas mal de libertés avec le matériau de base (sans doute pour le meilleur). On garde évidemment le coeur de l’intrigue, mais on ajoute de nouveaux personnages - le légionnaire Fast and Furious, ici incarné par Fred Testot, la jeune Métadata, jouée par Anaïs Demoustier - et on va même piocher dans d’autres albums d’Astérix (on en dira pas plus pour éviter le spoil). L’ensemble donne une série certes courte, d'environ 2h, mais qui se laisse parcourir super agréablement. On aurait juste aimé que l’intrigue démarre un peu plus rapidement, la faute à un flash-back qui, d’après nous, prend trop de place - même s'il nous révèle quelque chose de super important sur la mythologie d'Astérix.
Aussi drôle que Mission Cléopâtre ?
Une fois qu’on a dit ça, la question à 100 sesterces : est-ce que Le Combat des Chefs est aussi drôle que Mission Cléopâtre ? À notre avis non, mais il y a une bonne raison à ça. Il faut comparer ce qui est comparable : Le Combat des Chefs, c’est une série d’animation, Mission Cléopâtre, un film avec des acteurs en chair et os. Et certaines des plus belles trouvailles du long-métrage de 2002 viennent d’un truc qui n’existe pas (ou très peu) dans l’animation : l’improvisation. Dans une interview accordée à GQ en 2022, Jamel Debbouze (Numérobis) explique que les acteurs pouvaient faire “ce qu’ils voulaient” sur le tournage de Mission Cléopâtre à partir du moment où Alain Chabat tenait une bonne prise. “Une fois qu'il avait sa prise, là il était très généreux, il nous disait : « Allez-y ! Faites-moi marrer les mecs ! ». Et là... c'était un boulevard, on pouvait proposer n'importe quoi. C'est là qu'arrivait Cannabis (l’âne de Numérobis, ndlr). Ça, ça s'écrit pas”. C’est aussi de cette manière qu’est né le célèbre monologue d’Otis, le scribe incarné par Édouard Baer.
Donc non, Le Combat des Chefs ne nous a pas fait rire aux éclats. Pour autant, on a passé un bon voire un très bon moment, et il y a quelques trouvailles qui vous décrocheront plus qu’un sourire aux lèvres, c’est sûr. En fait, ce qui fonctionne le mieux, c’est la rencontre entre l’animation du studio TAT (qui livre dans l’ensemble un super boulot) et la performance des acteurs. On a par exemple adoré Jean-Pascal Zadi dans la peau de Potus, un légionnaire un peu à l’ouest, ou encore Laurent Lafitte qui incarne l’implacable Jules César. Pour Astérix et Obélix, c’est Alain Chabat et Gilles Lellouche aux commandes, et leur duo fonctionne très bien. Au global, c’est un sans faute. On est juste un peu moins fan du jeu de Thierry Lhermitte pour Panoramix, qui manque un peu d’entrain pour le rôle (le druide perd la boule après sa mésaventure avec le menhir).
Alors, est-ce que vous devez regarder Le Combat des Chefs si vous êtes fans de Mission Cléopâtre ou d’Astérix en général ? Bien sûr que oui, évidemment. Même si on s’attendait à rigoler davantage, le combo Alain Chabat / TAT marche à merveille et ce serait bête de passer à côté de 2h d’épisodes si agréables. On en profite d’ailleurs pour saluer encore une fois le boulot du studio toulousain, et pas seulement pour sa 3D pleine de couleurs, de détails et de vie. On a beaucoup aimé certains choix de couleur - parfois assez audacieux, comme lorsque que quelqu’un avale de la potion magique - et d’éclairage. L’équipe nous offre même un final assez épique (oui, pour du Astérix). Pour rappel, Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs, ça sort le 30 avril sur Netflix.