Sorti en août 2008, The Dark Knight de Christopher Nolan a durablement marqué les spectateurs. Cela est en partie dû à la prestation du regretté Heath Ledger, mémorable dans son rôle du Joker. Un personnage construit d’une façon très précise par le réalisateur et ses scénaristes.
Batman et Le Joker : deux facettes d'une même pièce ?
En 2005, le plus grand détective du monde, Batman, a fait son grand retour sur grand écran sous la houlette de Christopher Nolan, réalisateur réputé à cette époque pour son travail sur Memento ou encore Le Prestige. Porté par la musique de Hans Zimmer et James Newton Howard, Batman Begins fait intervenir Christian Bale dans le rôle de Bruce Wayne, un Bruce obsédé par la vengeance qui voyage dans le monde entier pour étudier les arts martiaux et la criminologie. Soutenu par la Ligue des Ombres de Ra's al Ghul, il utilise la puissance de l'entreprise familiale pour devenir Batman et régler leur compte aux malfrats de Gotham City.
Nommé 92 fois dans divers festivals et soirées spéciales, Batman Begins a récolté 13 récompenses et généré 374 millions de dollars au box-office. Trois ans plus tard, en 2008, les personnages sont de retour dans The Dark Knight, toujours réalisé par Nolan. Cette fois-ci, Batman a la confiance de Gordon et ce dernier travaille avec Harvey Dent, un jeune procureur très ambitieux. Ensemble, ils ont pour mission de mettre fin aux agissements d'un criminel aussi brillant que dérangé se faisant appeler le Joker en raison de son maquillage. Manipulateur et sans aucune forme de retenue, ce dernier met Gotham sens dessus dessous au point de faire douter Batman.
Des expressions faciales à la démarche en passant par la façon de s'exprimer et de faire passer l'idée d'un personnage aussi brillant que fou, Heath Ledger a fait de son Joker une vraie icône capable de s'asseoir à côté du Joker de Jack Nicholson. Malheureusement, quelques mois avant la sortie du film, Ledger est retrouvé mort d'une surdose médicamenteuse. Il recevra l'Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle à titre posthume en 2009. Si ce Joker est aussi marquant, ce n'est évidemment pas uniquement grâce au talent d'Heath Ledger.
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Le Joker de Nolan : un personnage rendu mémorable grâce à Spielberg
Le Joker de The Dark Knight a été construit et ses interventions ont été montées d'une certaine manière afin de faire comprendre au spectateur que le Joker a l'emprise sur le déroulé des événements, du moins jusqu'à un certain point. En 2008, Christopher Nolan expliquait à Variety que le Joker de The Dark Knight a été construit comme le requin des Dents de la Mer de Steven Spielberg :
Nous voulions pousser ces personnages et les tester par de nouveaux moyens. Nous voulions utiliser le Joker comme un catalyseur, pas comme quelqu'un qui dispose d'un arc personnel ou qui apprend quoi que ce soit. (...) J'aime à dire qu'il traverse le film comme le requin des Dents de la mer. Il est une force à laquelle les autres personnages doivent réagir. Il nous a donc aidés à faire avancer les personnages qui revenaient, et heureusement, nous avons pu faire revenir la plupart des acteurs.
Quand on repense à la manière dont le film et son histoire ont été présentés, la comparaison fait sens. Le Joker intervient à des moments bien précis, forçant les personnages à s'adapter et à réagir par instinct dans un premier temps avant de se poser puis de réfléchir en "miroir". Il arrive, il tue, il hante les pensées des autres personnages. L'iconique méchant incarné par Heath Ledger semble également porté par quelque chose qui le dépasse, un besoin absolu de créer le chaos et de s'amuser avec ses adversaires.
Ce personnage parvient à la fois à donner l'impression qu'il agit avec réflexion et précision et à laisser entendre que tout ça est bien plus fort que lui. Exploité durant trente-trois semaines à travers le monde, The Dark Knight a généré plus d'un milliard de dollars au box-office, pavant la voie au succès de The Dark Knight Rises. Sorti en 2012, le dernier opus de cette trilogie a rapporté plus d'1,1 milliard de dollars et conclu de façon magistrale les aventures du Batman de Nolan.