Test du remake de L'Amerzone : Une aventure légendaire modernisée avec des graphismes époustouflants

Titre original : Test du jeu L'Amerzone revient et ce jeu vidéo légendaire atteint les sommets. On n'en revient toujours pas !

Né de l’esprit du regretté Benoît Sokal, génial scénariste et dessinateur de bande dessinée belge disparu en 2021, L’Amerzone est un jeu d’aventure à la Myst qui a profondément marqué les mémoires. Forte d’une atmosphère unique, cette œuvre a même tenté le passage du PC à la console avec une réussite toute relative, la faute à des chargements incessants et une compression d’images qui ne rendait pas hommage au crayonné exceptionnel de l’auteur. Plus d’un quart de siècle après sa sortie, Microids revisite le mythe de cette île énigmatique en modernisant la formule sans trahir le feeling d’antan. Un véritable coup de maître, immersif et mélancolique.

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Considéré comme l’un des premiers jeux d’auteur, L’Amerzone est la première réalisation de Benoît Sokal dans l’univers du jeu vidéo. Par sa mélancolie et sa noirceur scénaristique, cette aventure a conquis toute une génération, et même au-delà, en s’imprégnant de la bande dessinée éponyme, mais en y intégrant des personnages humains. Là où la BD s’intéresse aux péripéties de l’inspecteur Canardo (un détective anthropomorphe au corps de canard), le jeu se contente de reprendre le lore de la série en y glissant d’innombrables clins d’œil et un récit qui happe dès les premiers instants. Que diable sommes-nous venus faire sur cette côte bretonne soufflée par les vents du matin ?

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Immergé en terre inconnue

Alors que l’écran-titre révèle un paysage amazonien trahissant les souvenirs d’un passé lointain, cette grande enquête démarre à des milliers de kilomètres de la jungle. Plus précisément en Bretagne, sur la côte nord du Finistère, sur la presque-île imaginaire de Langrevin. Jeune journaliste pour le Mondial Magazine, le joueur débarque en ce lieu mystérieux surmonté d’un phare surplombant la mer. Après un rapide contact avec le facteur du coin, la simple lecture des instructions de la rédaction ne laisse guère de doutes. Il s’agit d’un banal reportage censé comblé les dernières pages d’un numéro spécial et il est hors de question d’imposer des frais d’hôtel à la compta. Les pauvres, s’ils savaient…

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Sur le sentier qui mène au phare, la nature, sauvage et envoûtante, impose sa solitude. À proximité, une longue vue, quelque peu rouillée par le poids des années, laisse profiter de la majesté du phare, première destination de cette étonnante aventure. C’est dans ces murs que le professeur Alexandre Valembois a élu domicile, il y a de cela très longtemps. Bien que lugubre au premier coup d’œil, l’édifice cache en réalité d’innombrables secrets qui vont conduire le personnage principal à l’autre bout du monde. La rencontre avec Valembois va ainsi être le déclencheur de toute une série d’évènements qui vont propulser le gaillard jusqu'en Amérique du Sud.

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Le paradis des oiseaux blancs

Toute la première partie de L’Amerzone se déroule dans le phare, permettant au joueur de s’habituer à des mécaniques d’antan qui ont été modernisées. Tout en conservant l’approche « pas à pas » de l’original, les développeurs du studio parisien de Microids se sont émancipés d’une progression image par image pour donner plus de vie aux pérégrinations de l’avatar. Ainsi, les déplacements ne sont pas libres (des tentatives ont été effectuées, mais celles-ci ne se sont pas révélées concluantes), mais on profite à l’inverse d’une progression fluide dans de somptueux décors. Les interactions, quant à elle, se font à l’aide d’un curseur que l’on déplace avec un changement de taille : tous les objets ont été modélisés en 3D pour être manipulés et retournés afin d’y déceler des indices.

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Les énigmes reposent essentiellement sur l’utilisation d’objets et beaucoup de déduction. Les documents que l’on retrouve fourmillent de détails et il faut ouvrir l’œil pour n’omettre aucun élément à même de résoudre un casse-tête. D’une difficulté que l’on pourrait qualifier d’intermédiaire, le jeu propose deux approches : voyage (énigmes à la difficulté modérée) et aventure (énigmes plus complexes car indices moins précis). Par conséquent, que vous soyez habitué à ce type d’expérience ou novice, vous y prendrez du plaisir. En mode voyage, tout est fait pour aider le joueur à progresser et c’était la meilleure solution à adopter tant l’aventure mérite le coup d’œil.

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Ce qui fait le charme de L’Amerzone, au-delà de son atmosphère si particulière, réside dans la présence de l’Hydraflot, un submersible pouvant revêtir différentes formes (avion, hélicoptère, voilier, barque…) et fonctionnant à l’aide de disquettes qu’il faudra retrouver. L’autre élément central du scénario se matérialise sous la forme d’un œuf qui symbolise un amour lointain teinté de trahison. Tous les préparatifs du voyage prennent ainsi la forme d’un long tutoriel permettant de poser le contexte et les évènements futurs auxquels va être confronté le joueur. Le pays imaginaire de l’Amerzone cache d’étonnantes créatures (certaines étant plus hostiles que d’autres) et il est sous le joug d’un homme jadis ami de Valembois, le général Alvarez.

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Le présent sans trahir le passé

Plus vivant que jamais, L’Amerzone a quitté son enveloppe figée du passé pour s’ouvrir à des environnements beaucoup plus animés. Le vent souffle, les ombres vacillent, la lumière tamisée du soleil traverse les nuages, la mer se déchaîne sur les parois rocheuses… tout est plus immersif que jamais ! Le réalisme des situations est d’ailleurs renforcé par des animations contextuelles qui se déclenchent lors des interactions avec des objets. Les concepteurs ont même été plus loin en invitant le joueur à reproduire le mouvement, via le stick analogique, de l’ouverture d’une porte, d’un tiroir ou encore d’une boite. On retrouve ainsi l’atmosphère du jeu de 1999, mais dans une formule bien plus réjouissante et immersive, portée notamment par les musiques exceptionnelles du compositeur Inon Zur et de son fils Ori.

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Quant aux graphismes, un seul coup d’œil suffit pour comprendre le bond prodigieux en plus de vingt-cinq années. Reposant sur le moteur Unity (ce qui est impressionnant), le jeu offre des panoramas à couper le souffle qui donnent encore plus d’impact à l’aventure. L’Amerzone est un incroyable voyage qui nous amène à traverser des lieux très diversifiés et en profiter avec de tels visuels sublime le récit imaginé par Benoît Sokal. Les développeurs ont effectué un travail d’orfèvre absolument remarquable !

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Un remake remarquable en tous points

À l’époque de sa sortie, L’Amerzone n’avait pas fait l’unanimité, certains médias jugeant que sa première partie était ennuyeuse. Finalement, à mesure que les années passèrent, le temps a fait son œuvre et le jeu s’est inscrit dans les mémoires collectives comme l’un des classiques du jeu d’aventure avec Myst, Riven, Atlantis, et bien d’autres. Il a été aussi celui qui servit de tremplin à la création d’une autre série emblématique, Syberia (les deux univers étant connectés). Pendant une dizaine d’heures, L’Amerzone conte un récit prenant et nous fait voyager dans des lieux magnifiques en n’hésitant pas à mettre le doigt sur les noirceurs de l’âme humaine. Il existe même de petites enquêtes locales pour prolonger le plaisir. Repoussé l’an dernier pour lui permettre d’atteindre une qualité digne de ce nom, le remake de L’Amerzone est une vraie réussite qui ravira celles et ceux qui souhaitent repartir sur les traces de cette contrée imaginaire. L’île des Échoués, Puebla ou le village d’Ovo-Volahos n’attendent plus que vous !

Conclusion

Points forts

  • Une oeuvre d'auteur intemporelle
  • Gameplay plus interactif et vivant que l'original
  • Des graphismes absolument magnifiques
  • Les voix en français réussies (Philippe Peythieu en narrateur)
  • Les musiques d'Inon Zur et son fils Ori
  • Le récit et son écriture d'une grande qualité
  • La difficulté adaptative

Points faibles

  • Des ralentissements lors de l'intro sur consoles
  • En ligne droite, il se termine assez vite

Note de la rédaction

16

Dans la lignée de Myst et Riven, ce remake de L’Amerzone : Le Testament de l’Explorateur prouve que le genre peut s’adapter aux attentes d’aujourd’hui. Avec ses graphismes somptueux et son univers à la Jules Verne, le récit imaginé par Benoît Sokal est sublimé par une approche qui parvient à moderniser la formule sans trahir l’original. Une immersion réussie que l’on doit aux voix françaises de qualité, aux musiques d’Inon Zur et son fils et à une progression fluide et intéressante. Un coup de maître pour le studio parisien de Microids.

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