Analyse de Two Point Museum : Une expérience enrichissante avec un système d'expéditions frustrant

Titre original : Test du jeu Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...

S’ils ont réussi à vous prouver qu’une école ou un hôpital c’est fun, peut-être que les équipes de Two Point Studios vont vous prouver qu’un musée c’est une grosse poilade ? Peut-être que vous faites partie de ces personnes qui, en vous promenant quelque part, se demandent “comment font les responsables pour construire et gérer un espace pareil” ? Peut-être qu’il est possible de faire cohabiter des os de dinosaure, des yétis, des fantômes et des martiens au même endroit sans que tout n’explose ? Beaucoup de “peut-être”, mais c’est ça la beauté d’un lieu de savoir, c’est qu’il est là pour répondre à un maximum de “peut-être”. Two Point Museum, peut-être que c’est un bon jeu ?

Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...

Comment s'amuser dans un musée

Vous êtes à la tête d’un réseau de musées qui ont, en apparence, chacun leur spécialité. Votre objectif est de générer de l’argent -c’est original- et d’instruire vos visiteurs -pour le coup, ça, c’est vraiment original. La bonne nouvelle c’est que vous n’allez pas rester coincé sur un musée pendant des heures pour le débloquer entièrement avant de passer au musée suivant, le jeu vous force à naviguer entre vos créations. Cet aller-retour vous permet de maitriser de mieux en mieux les mécaniques du jeu. Ça compense beaucoup la répétitivité qui s’installe souvent sur ce genre de jeu. Par contre, en général en revenant sur un ancien musée vous vous direz “c’est pas mal ce que j’ai fait l’autre jour mais… Et si je réorganisais complètement ?”. Two Point Museum est l’aspirateur de votre temps libre, aussi clairement que vos spécialistes aspirent la poussière de vos expositions. Le plaisir de la construction n’est altéré par aucune frustration. Vous avez toute liberté dans la façon dont vous placez vos éléments, les murs peuvent être poussés, les salles peuvent être remodelées, dupliquées, déplacées. Et si vous voulez mettre des plantes tropicales dans votre château qui expose des trucs hantés, rien ne vous en empêche. Vous êtes là pour vous amuser, pas pour vous prendre la tête.

Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...

Pour que vos clients s’entassent, il faut leur donner des trucs à découvrir. Plusieurs thèmes sont proposés, et c’est à travers ses expositions que le côté loufoque du studio se fait ressentir. Les classiques fossiles et os de dinosaures sont là, mais le terrain de jeu prend une toute autre couleur quand on découvre les expositions botaniques, les aquariums, les fantômes ou les aliens. Votre sens ludique sera titillé en découvrant que de nouvelles subtilités de gameplay accompagnent les différents types et sous-types d'œuvres. C’est exactement ce qu’il faut pour renouveler l’expérience sur le long terme, on a toujours l’impression de découvrir quelque chose, et passer de musée en musée permet de varier les plaisirs. Ainsi, les plantes sont sensibles à la température et au taux d’humidité de la pièce ; les fantômes doivent être calmés régulièrement au risque de les voir créer la panique ; il faudra créer de jolis aquariums pour les poissons et viter de mettre les carnivores n’importe où, etc.

Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...

Des expéditions pas du tout expédittives

Pour trouver vos trésors vous devrez lancer des expéditions, la grande nouveauté du jeu. Une super idée qui marche très bien, mais aussi, hélas, son plus gros défaut. Ce sont vos employés qui partent en hélicoptère dans des missions. Plusieurs grands environnements sont remplis d’espaces à fouiller en boucle jusqu’à tomber sur ce qui vous manque. A la fin d’une expédition, un coffre révèle ce que vous gagnez, un peu comme une loterie. C’est grisant de découvrir un nouvel objet à exposer ! Le problème, c’est que si chaque lieu visité donne ses propres récompenses, pour obtenir un objet d’une qualité rare, il va falloir y retourner, encore et encore. On peut se dire que tant pis, la flemme de “farmer”, on va se contenter des pièces simples… Mais en avançant dans l’histoire, le jeu va vous réclamer des conditions compliquées à remplir pour faire vos expéditions efficacement. Vos employés devront avoir un niveau suffisamment élevé, qu’ils améliorent… En faisant des expéditions. Et si vous ne remplissez pas ces conditions, vous pouvez parfois perdre vos employés durement entrainés définitivement ! On se retrouve donc parfois dans une boucle lassante, à envoyer encore et encore un groupe au même endroit pour qu’ils atteignent enfin le niveau requis. Dans un jeu de ce genre, ce n’est pas tout à fait l’expérience que l’on cherche. De même, cette mécanique d’expédition rend la progression plus laborieuse. Il faut avoir une ou plusieurs expéditions lancées constamment, sous peine d’avoir le sentiment de faire du surplace. On lance des dizaines de fois les mêmes missions et on attend les résultats, alors qu’on aurait préféré prendre du temps pour améliorer son musée.

Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...

Rassurez-vous, le jeu reste très bon ! Il arrive à inclure toutes les mécaniques qu’on peut attendre d’un simulateur de musée : la sécurité, la gestion des enfants, l’entretien spécifique des œuvres… Et il met une emphase sur la décoration. Pour que vos expositions aient un bon niveau de buzz, elles doivent être décorées. Les visiteurs préféreront si vous mettez de la déco liée au thème, mais, en soit, vous faites ce que vous voulez, le jeu se contente de compter le nombre d’éléments décoratifs présents. La bonne idée, c’est de se prendre au jeu. Vous avez tout ce qu’il faut pour créer de beaux parcours et des pièces bien thématisées : un fond marin pour son aquarium, un parcours spatial pour les aliens… Mais pensez à augmenter le prix de vos billets, boissons et goodies. Le savoir rend riche, mais l’argent encore plus !

Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...Two Point Museum dépoussière son genre, mais il a un gros défaut...

Conclusion

Points forts

  • Design cartoon rigolo et réussi
  • Bel effort pour éviter la répétitivité
  • L’abondance d’expositions différentes, aux gameplays variés
  • La grande liberté d’approche dans la construction
  • Les possibilités de personnalisation et de décoration

Points faibles

  • Nous obliger à faire des expéditions en boucle c'est pas fun
  • L’impact simpliste de la décoration sur les oeuvres

Note de la rédaction

17

Two Point Museum est une réussite, il s’inscrit dans la digne lignée des deux jeux précédents du studio. Si seulement il n’était pas frustrant à cause de ses expéditions ! C’est une super mécanique qui aurait été parfaite si elle n’avait pas demandé autant de “farm”. Mais il suffit de dézoomer et d’observer notre beau musée, bien décoré, rempli d’oeuvres nombreuses et diverses, avec des employés au travail où il faut et des clients heureux… Et on se félicite d’avoir bien travaillé, et d’y avoir pris du plaisir.

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