Un nouveau challenger entre dans l’arène. Avec 2XKO, Riot Games s’attaque à un genre qu’il n’avait jusqu’ici jamais exploré : le jeu de combat en tag team. Dévoilé sous le nom de Project L il y a plusieurs années, ce titre encore en développement se précise enfin. Nous avons eu l’occasion de le tester pendant six heures lors d’un événement organisé à l’Espot à Paris et voici notre avis. Et si, pour l’instant, le jeu fait peu parler de lui, il pourrait bien être le prochain gros coup de Riot après League of Legends et Valorant. Mais la vraie question est la suivante : peut-il réellement bouleverser le monde du versus fighting comme il l’a fait avec le MOBA et le jeux de tir compétitif ? Gameplay, accessibilité, profondeur… Voici notre aperçu complet de 2XKO.
Accessibilité : une porte entrouverte pour les débutants
Contrairement à d'autres titres du genre, comme Tekken 8 ou Street Fighter 6, 2XKO ne propose aucun mode narratif dans sa version d’essai – pas même un mode arcade. Un choix assumé par Riot, qui positionne clairement son jeu comme une expérience compétitive avant tout, conçue par et pour les amateurs de versus fighting. Pas de compromis : 2XKO ne cherche ni à séduire les fans de League of Legends, ni à jouer la carte de l’accessibilité pure. Pour autant, le jeu n’est pas aussi hermétique qu’il n’y paraît.
Dans les grandes lignes, 2XKO respecte les codes traditionnels du genre. Des arènes en 2D, des coups légers à puissants, deux attaques spéciales, trois capacités ultimes liées à une jauge d’énergie… et bien sûr, la nécessité de se défendre efficacement. Le tout est accompagné d’un tutoriel bien construit, qui rend la prise en main relativement intuitive.
Le jeu brille surtout par sa volonté d’accompagner les joueurs, même les moins expérimentés, grâce à un système de combos automatiques activable en un clic lors de la sélection du personnage. Appuyez sur un seul bouton, et le personnage enchaîne les attaques avec fluidité. Un outil précieux pour ressentir la puissance des coups, tout en servant de tremplin vers une maîtrise plus avancée puisque l'on peut étudier comment les faire.
Dès les premières minutes, on sent une vraie courbe de progression, et surtout, une envie de s’améliorer. Un bon point pour l’accessibilité, sans sacrifier la technicité.
C'est sur cet écran que l'on peut activer ou non le mode "auto-combo".

Prise en main : entre exigence et frustration
Pour autant, la prise en main de 2XKO reste exigeante. Deux aspects nous ont particulièrement marqués durant notre session.
La portée étonnamment courte des attaques “normales”. Ces attaques de base, censées initier les combos, nécessitent d’être très proches de l’adversaire – ce qui peut frustrer les néophytes lors d'échecs répétes
Les combos, quant à eux, demandent une exécution rapide et précise. Et bien que le rythme des combats soit fluide, il peut aussi devenir déroutant : certains affrontements se jouent en quelques secondes, à la faveur d’une poignée de combos bien placés. Heureusement, Riot a assuré qu’aucun personnage ne peut vaincre l’adversaire en une seule séquence.
Profondeur tactique : un jeu de combat… à deux cerveaux
Ce qui distingue 2XKO de ses concurrents, c’est son système de Tag Team, pensé bien au-delà du simple duo de personnages. Il s’agit d’un véritable outil stratégique. Les changements de personnages permettent notamment de régénérer partiellement sa vie, ou d’enchaîner des combos dévastateurs en jouant sur les forces complémentaires des héros.
Chaque duo peut créer une synergie unique. On nous a ainsi parlé d’une combinaison entre Jinx et Ekko : la première place des explosifs, le second remonte le temps pour les activer une seconde fois. Ce genre d’interactions ouvre des perspectives tactiques enthousiasmantes bien que probablement difficile à maîtriser.
Autre ajout intéressant : le système de fusion. Avant chaque match, le joueur peut choisir un bonus, comme la “fusion colosse” qui permet de jouer un seul personnage extrêmement renforcé. Une manière originale d’approfondir le gameplay et d’introduire des styles de jeu variés.

Des personnages forts, mais encore trop peu nombreux
Lors de notre test, seuls sept champions étaient jouables, tous issus de League of Legends : Ahri, Ekko, Yasuo, Darius, Jinx, Ilaoï et Braum. Malgré leur nombre limité, ils affichent une identité de gameplay marquée et cohérente avec leur lore d’origine. Ekko est agile et imprévisible, Darius lent mais terriblement puissant. Aucun personnage ne se joue de la même façon, et cela renforce l’impression de variété stratégique. Ils sont tous véritablement travaillés. Et pour renforcer cette impression, on a également pu apercevoir un système de progression propre à chaque personnage, avec des cosmétiques à débloquer en remplissant des objectifs – un classique efficace du genre.
Mais difficile de ne pas s’interroger : six ans après l’annonce initiale du projet, n’avoir que sept personnages jouables laisse un goût d’inachevé. Surtout lorsque Riot annonce viser une base de 24 personnages au lancement. Un objectif encore très lointain.
Un modèle économique à la Riot
2XKO sera un free-to-play. Le modèle économique repose donc sur l’achat de cosmétiques, de personnages et d’un battle pass. Riot le sait : après l’engouement initial, une bonne partie des joueurs quitteront le navire. C'est à partir de là que le défi commence pour le studio et ses équipes.
Et sur ce point, Riot semble vouloir reproduire la recette de ses précédents succès : construire une base solide, avant de développer l’écosystème autour. Reste à voir si cette base sera prête au moment du lancement. Pour l’heure, seule une deuxième phase d’alpha est en cours de déploiement mais est seulement réservée à un groupe de pays dont la France ne fait pas partie. Il faudra attendre donc un certain temps avant d'avoir une date de sortie de 2XKO sur PC, PS5 et Xbox Series.
Avec 2XKO, Riot Games ne révolutionne pas (encore) le jeu de combat. Mais il pose des fondations solides pour un titre ambitieux, exigeant, et néanmoins accessible. Le gameplay est précis, le système de tag team promet une vraie profondeur stratégique, et chaque personnage témoigne d’un vrai soin de conception. Malgré un roster encore limité et une sortie qui semble encore lointaine, 2XKO dégage une promesse claire : celle d’un jeu de combat pensé pour durer. Et s’il ne bouleverse pas encore les règles du genre, il mérite déjà notre attention.