Malgré son succès critique et commercial, Baldur’s Gate n’a pas fait l’unanimité dans l’industrie. Un développeur estime même que certaines décisions sont inacceptables. Pour lui, le jeu de Larian Studios n’a qu’un impact mineur pour l’avenir du RPG.
Baldur’s Gate 3 a tout raflé : des Game Awards au top des ventes, en passant par l’amour que porte l’immense communauté de fans. Pourtant, dans les coulisses de l’industrie, certaines voix dissonantes commencent à se faire entendre.
"Ce qu’a fait Baldur’s Gate 3… c’est impensable"
Mark Darrah n’est pas n’importe qui, c’est un ancien producteur exécutif de chez Bioware. Il a participé au développement de licences comme Dragon Age ou Mass Effect. C’est sur sa chaîne YouTube où il parle des problèmes de l’industrie qu’il partage un avis tranché sur le phénomène Baldur’s Gate 3. Selon lui, “le jeu a fait des choses qui, dans le cadre classique du développement de jeu vidéo, sont inacceptables”.

Autrement dit : ce que Larian Studios a réalisé avec BG3 relève presque du miracle industriel. Liberté d’action extrême, profondeur des dialogues, richesse des choix narratifs, tout ça dans un temps de développement que peu de studios peuvent se permettre. Le problème qui peut en découler, c’est que les joueurs en fassent une norme, alors qu’il s’agit d’une exception dans le milieu. Même s'il avait été dévoilé en 2019, il a fallu pas loin de 6 ans de développement.
Un projet hors norme, mais irréaliste
Mark Darrah souligne que Larian a bénéficié de conditions extrêmement rares dans l’industrie : pas de deadline imposée, une early access longue mais utile, une fan base déjà acquise grâce à la licence Dungeons & Dragons et une direction artistique indépendante. Un cocktail trop compliqué pour que tous les studios l’appliquent, notamment pour ceux qui sont sous pression des éditeurs ou des contraintes budgétaires.
Baldur's Gate 3 peut faire des choses qui, du moins du point de vue des créateurs, semblent inacceptables. - Mark Darrah
Si Baldur’s Gate devient la nouvelle référence en termes de RPG, alors beaucoup de développeurs vont échouer en tentant de l’imiter ou au moins de s’en rapprocher, prévient Darrah. Et ça, il en est conscient : chez BioWare, la pression de reproduire les succès du passé s’est souvent heurtée au problème de production, comme on a pu le voir avec Anthem ou Dragon Age : The Veilguard. Enfin, en vue de la qualité du jeu pour ce vétéran de BioWare, les développeurs devraient s’inspirer de cette pépite plutôt que de la qualifier d’anomalie du jeu vidéo.