L'addiction aux jeux gacha : quand les joueurs négligent leurs dépenses essentielles pour des personnages virtuels

Titre original : Ces joueurs sont fous, ils préfèrent jouer plutôt que de payer leur loyer...

Selon une étude récemment menée sur les joueurs, certains préfèrent sacrifier les dépenses essentielles pour les “investir” dans des gacha, ces jeux gratuits avec une dimension payante aléatoire. Un phénomène inquiétant qui témoigne d’une sévère forme d’addiction.

Le phénomène gacha n’est pas nouveau, mais aujourd’hui il prend une certaine place dans la sphère vidéoludique et dans la vie des joueurs au point que cela en devient préoccupant. Ces jeux sont très populaires au Japon et majoritairement disponibles sur mobile, un vrai casino légal à portée de main de tout le monde. En échange de monnaie in-game – que l’on reçoit en petite quantité gratuitement ou en passant à la caisse – les joueurs peuvent débloquer des personnages ou des objets puissants. Un principe tellement simple, mais terriblement addictif.

Source : SMBC (traduit par Automaton)

Ces joueurs sont fous, ils préfèrent jouer plutôt que de payer leur loyer...

Quand les jeux deviennent plus importants que payer le loyer

Selon un sondage de l’institut japonais SMBC (une banque japonaise) relayé et traduit par le site Automaton, près de 19 % des Japonais dans la vingtaine reconnaissent avoir dépensé tellement d’argent dans les gacha qu’ils ont eu des difficultés pour payer leurs dépenses essentielles telles que le loyer ou encore la nourriture. Un chiffre alarmant qui reflète une addiction tellement forte qu’ils en perdent le contrôle de leur budget pour tenter d’avoir le dernier personnage de la nouvelle bannière ou le dernier skin du jeu.

Prix de la monnaie in-game sur Genshin Impact

Ces joueurs sont fous, ils préfèrent jouer plutôt que de payer leur loyer...

Une dépense déguisée en divertissement

Quand on regarde de plus près les statistiques, sur la totalité des personnes interrogées, 23,9 % ont admis regretter d’avoir dépensé de l’argent dans ces gacha. On retrouve aussi que les hommes sont beaucoup plus impactés par ces achats que les femmes.

Source : SMBC (traduit par Automaton)

Ces joueurs sont fous, ils préfèrent jouer plutôt que de payer leur loyer...

Même si le modèle économique du gacha est complètement légal, sa mécanique flirte dangereusement avec celle des jeux d’argent. Pour remettre un peu de contexte, les jeux d’argent sont complètement interdits au Japon, pourtant, il existe des machines appelées pachinko (souvent comparées à un croisement entre un flipper et une machine à sous) où il échange des jetons ou des billes de métal qu’il gagne dans une autre enseigne contre de l’argent. C’est presque dans le même principe que les gacha, qui incitent les joueurs à dépenser de plus en plus avec la promesse implicite qu’ils finiront par gagner le fameux personnage qui est généralement à moins de 1 % de drop.

Les taux de drop des personnages sur Zenless Zone Zero

Ces joueurs sont fous, ils préfèrent jouer plutôt que de payer leur loyer...Ces joueurs sont fous, ils préfèrent jouer plutôt que de payer leur loyer...

Ce genre de dépense ne concerne pas que le Japon. Les mécaniques de gacha sont présentes partout et dans de nombreux jeux qui viennent hors Japon, qu’il s'agisse de FIFA ou encore de Diablo. Cette étude fait ici d’office de sonnette d’alarme : elle est pionnière en matière de jeux mobile et montre les dérives qu’ils apportent sans cadre strict.