Entre attentes monumentales et pépites inattendues, l’année 2025 s’annonce comme un vrai terrain d’affrontement pour les jeux d’action inspirés du Japon féodal. Et si l’un d’eux, plus discret mais redoutablement efficace, venait bouleverser la hiérarchie établie ? Petit aperçu d’un coup de cœur en devenir.
Quand Ninja Gaiden sort de l'ombre
Depuis son annonce, j’attendais Assassin’s Creed Shadows avec une impatience non dissimulée. Le Japon féodal, l’infiltration, les combats au katana… tout semblait réuni pour enfin me plonger dans un univers de ninja à la hauteur de mes attentes. Et pourtant, c’est un tout autre jeu, plus discret sur le papier mais bien plus percutant manette en main, qui a su me faire vibrer. Nerveux, exigeant, spectaculaire, ce titre m’a littéralement accroché dès les premières minutes. Ce n’est qu’un aperçu, bien sûr, mais il se pourrait bien qu’en 2025, ce soit lui — et non Shadows — qui devienne mon vrai jeu de ninja de l’année.
C’est lors des Game Awards 2024 que Ninja Gaiden : Ragebound a été dévoilé, marquant le retour de la célèbre licence de Koei Tecmo. Développé par The Game Kitchen, les créateurs de Blasphemous, et édité par Dotemu, ce nouvel opus adopte une approche en 2D à défilement horizontal, s’inspirant des jeux originaux de la NES tout en y intégrant des mécaniques modernes.
Avec un virage assumé vers l’action-plateforme en pixel art, ce nouvel opus ne cherche pas à singer les jeux 3D nerveux de la Team Ninja, mais plutôt à en capturer l’essence dans un format plus condensé, plus immédiat, plus arcade. Dès ses premières images, Ragebound a su me séduire grâce à sa direction artistique old-school, son ambiance néo-féodale et surtout, ses promesses de gameplay exigeant. Promesses que cet aperçu commence à concrétiser avec brio.
L’histoire se déroule après le départ de Ryu Hayabusa pour l’Amérique, laissant le village d’Hayabusa sans défense face à une invasion démoniaque. Dans ce contexte, Kenji Mozu, un jeune ninja du clan Hayabusa, prend les armes (et surtout son sabre) pour protéger son village et affronter cette nouvelle menace. Mais ce n'est pas tout ! Ryu Hasabusa fait la rencontre d'une kunoïchi appelée Kumori qui compte plus sur sa discrétion pour vaincre ses ennemis.

Un gameplay qui promet d'être additctif
Ce qui saute immédiatement aux yeux — ou plutôt, aux doigts — dès les premières secondes de jeu, c’est la fluidité irréprochable de l’ensemble. Ragebound ne laisse aucune place à l’imprécision : chaque saut, chaque attaque, chaque esquive répond avec une réactivité exemplaire. Le jeu est accessible dans sa première couche, avec une prise en main rapide, mais cache en réalité un vrai défi pour celles et ceux qui viseront les scores parfaits sur chaque niveau. Lors de mon apeçu, j'avais accès à une sélection limitée de niveaux... que j'ai cherché à 100%. Quelque chose de très difficile mais super addictif dans la mesure où il faut se faire toucher le moins de fois possible.
Ce qui le rend particulièrement efficace, c’est son rythme. La majorité des ennemis meurent en un coup, mais certains disposent d'une armure spéciale. Soit bleue soit rose, il faut alors utiliser le bon personnage pour en venir à bout. Idem pour les certaines phases de plateformes. Et au fur et à mesure que l'on avance dans les stages, une certaine chorégraphie s'installe avec tout se synchronisant sur le passage du joueur. Quelque chose que l'on retrouve aussi avec les combats de boss. Ils apportent chacun un challenge et une identité propre, forçant le joueur à renouveler ses approches. Une vraie réussite à ce stade. C’est propre, lisible, intense — et surtout très grisant.

Ragebound s’appuie sur un pixel art de qualité, bien animé, avec des décors travaillés et une lecture de l’action toujours claire. On y retrouve d’ailleurs des ambiances visuelles très variées, renforcées par la diversité des biomes proposés dans les niveaux. On pense immédiatement à The Messenger dans le feeling général, avec ce mélange entre nostalgie visuelle et exigence moderne. C’est là que Ragebound m’a le plus séduit : dans cette envie constante de rejouer, de faire mieux. Il y a ce petit quelque chose qui pousse à s’améliorer sans jamais frustrer. On perd ? Pas grave. On relance. Encore. Et encore.C’est exactement le genre de flow qu’on attend d’un jeu d’action maîtrisé : challenger sans être punitif, toujours gratifiant et à la limite du jeu de rythme.
Il faut être clair : Assassin’s Creed Shadows et Ninja Gaiden: Ragebound n’ont pas le même objectif. Le premier cherche à immerger le joueur dans un Japon féodal réaliste et narratif, là où le second mise tout sur la performance, la réactivité et l’intensité. Si on parle de fantasmes de ninja pur, c’est sans doute Shadows qui coche le plus de cases. Mais en termes de plaisir immédiat et d’efficacité ludique, Ragebound m’a bien plus accroché. Il est percutant dès les premières minutes manettes en main et présage qu'il n'y aura aucun temps mort à la sortie du jeu. À voir cet été sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch s'il tient toutes ses promesses.