Pour ses 25 ans, ce film culte des années 2000 est de nouveau au cinéma, cette fois en version 4K. À cette occasion, son réalisateur revient sur le message de son long-métrage que tout le monde ne semble pas avoir bien compris.

Si aujourd'hui le nom de Darren Aronofsky parle à tout le monde, c'est avec Requiem for a Dream sorti en 2000 qu'il s'est fait connaître aux yeux du grand public. Véritable film choc, le long-métrage a propulsé la carrière du réalisateur aujourd'hui âgé de 56 ans qui a enchaîné avec d'autres classiques comme The Foutain, The Wrestler et surtout Black Swan en 2010 qui est presque autant connu que ce second long-métrage. À l'occasion des 25 ans de Requiem for a Dream, le film a droit à une ressortie au cinéma en version restaurée 4K et le réalisateur a en profité pour revenir à nouveau sur le véritable thème de son oeuvre culte.

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"Je ne l'ai mais considéré comme un film sur la drogue"

Quand on parle de Requiem for a Dream, tout le monde se dit la même chose : c'est un film à propos de la drogue. Pourtant, ce n'était pas du tout l'intention de Darren Aronofsky au départ et ce dernier semble avoir toujours été frustré de la mauvaise compréhension de son oeuvre. À l'occasion de son passage à Paris pour la ressortie du long-métrage, Le Point a pu s'entretenir avec le réalisateur pour expliquer une fois de plus sa vision du film :

Le Point : Avant de vous lancer dans Requiem for a Dream, vous êtes-vous inspiré d'autres films qui traitaient de la drogue au cinéma ?

Je n'ai jamais considéré Requiem… comme un film sur la drogue. On y voit de la dope, bien sûr, mais c'est plutôt un drame sur l'addiction sous toutes ses formes, une réflexion plus large sur la dépendance. Par exemple, il y a des drogues alternatives dans le film, comme les médicaments ou la télévision. Chacun de mes personnages est accro à différentes substances. Je ne vois pas mes protagonistes comme des paumés ou des losers, mais comme des êtres humains. Il y a beaucoup d'amour entre eux. Ils ont plein de rêves et d'espoirs. Mais leurs rêves virent au cauchemar. Ils se droguent car ils sont prêts à tout pour fuir la réalité. Ils ont besoin de combler le vide de leur existence. - Darren Aronofsky

Un cinéaste obsédé par l'obsession

En réalité, Requiem for a Dream illustre parfaitement la thématique qui parcourt toute la filmographie du réalisateur : Darren Aronofsky est un cinéaste obsédé par l'obsession et il suffit de lister film pour s'en rendre compte. Dans Black Swan, Nina est obsédée par le fait de devenir la meilleure danseuse, The Wrestler parle d'un ancien catcheur qui ne parvient pas à tourner la page, The Whale met en scène un personnage qui souffre d'obsession à la nourriture... Dans Requiem for a Dream, les protagonistes sont obsédés par leurs addictions, que ce soit la drogue, les médicaments ou même la télévision. Il ne reste plus qu'à savoir si cette thématique sera aussi présente dans son prochain film, Caught Stealing, prévu pour cette année.