Légende du cinéma américain, icône du western, John Wayne n’aspirait pourtant pas à mener une telle carrière. Retour sur l’histoire d’un monstre sacré du septième art.

Le Roi de l'Ouest

Presque cinquante après sa disparition, John Wayne continue de passionner les amoureux de cinéma. Véritable légende, l'acteur américain a marqué à jamais le septième art et détient toujours aujourd'hui le record du plus grand nombre de rôles principaux avec un total de 142 apparitions à l'écran. Et si Wayne a joué dans de nombreux films, c'est surtout en s'imposant le grand représentant du western que l'acteur s'est imposé en tant qu'icône absolue du genre. L'Homme qui tua Liberty Valance, La Chevauchée fantastique, Rio Bravo, La Prisonnière du désert... autant de chefs-d'oeuvre que l'on doit au comédien, mais aussi à des cinéastes de renom comme John Ford et Howard Hawks. Mais si John Wayne incarne à lui seul l'esprit de l'Ouest Sauvage, il faut savoir qu'à l'origine, l'acteur ne se prédestinait pas à connaître un tel succès avec le western.

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Star malgré lui

John Wayne et le western, un mariage arrangé plutôt qu'un véritable coup de foudre. Dans une interview de 1969 de la BBC, conservée et remasterisée l'an dernier par la chaîne britannique, l'acteur explique que le genre lui est tombé dessus par facilité, parce que c'était "ce qui convenait le mieux".

Ce n'était pas que j'étais intéressé par faire des westerns, c'était là où je me fondais le mieux. Je faisais 1,93 mètres, ce qui était vraiment grand à cette époque, pour faire du cinéma. Et toutes les femmes stars sont petites, donc je devais constamment me pencher très fort vers elles, donc je m'incluais mieux dans l'esthétique western.

Trapu, grand et imposant, John Wayne se fondait mieux dans le genre du western plutôt que les films de moeurs qui prédominaient à l'époque à Hollywood. Mais la question de son physique ne s'arrêtait pas à sa crédibilité à l'écran et tenait aussi de l'ordre du pratique.

A cette époque, (les studios) ne dépensaient pas autant qu'aujourd'hui ; pour des doubles programmes, ils attendaient de vous que vous soyez suffisamment solide pour faire certaines choses, et j'entrais dans cette catégorie. C'est pour ça que j'ai commencé avec (les westerns).

À l'époque, les studios hollywoodiens lançaient bien plus de projets avec des budgets modestes, ce qui demandait souvent aux différentes personnes travaillant sur ces films d'endosser plusieurs rôles. John Wayne possédait déjà une doublure cascade, Yakima Canutt la plupart du temps, mais les capacités physiques du comédien lui garantissait alors les faveurs des différents studios.