Disponible dans le Xbox Game Pass ainsi que dans le PS Plus (et accessoirement sur Steam), ce puzzle-game décroche le score de 92/100 sur Metacritic, et on comprend bien pourquoi.

C'est un concept plutôt novateur que nous propose Blue Prince en ce doux mois d'avril. Imaginez hériter d'un manoir tentaculaire, légué par un oncle excentrique. Une aubaine, n'est-ce pas ? Malheureusement, il y a un piège : pour officialiser l'héritage, vous devez découvrir la mystérieuse 46ème pièce d'une demeure qui n'en compte officiellement que 45. C’est tout le principe du monde intrigant de Blue Prince, un jeu qui mélange habilement puzzle, exploration roguelike et une atmosphère captivante. Développé par Dogubomb et publié par Raw Fury, le titre vous place à la première personne face à un défi architectural franchement unique qui ne manquera pas de vous absorber dans son labyrinthe des dizaines d'heures. Chaque jour, lorsque vous franchissez le seuil du hall d'entrée, trois portes se présentent à vous. Derrière chacune se cachent des plans de pièces potentielles. Vous devez alors choisir quelle pièce intégrer au plan de la maison, sachant que chaque décision affectera vos possibilités d'exploration future. Car la particularité de ce manoir, nommé Mt. Holly, est qu'il se reconfigure entièrement chaque nuit. La disposition des pièces est remise à zéro, vous obligeant à cartographier les lieux à chaque nouvelle journée.

L'objectif principal est de trouver cette fameuse 46ème pièce, une tâche rendue d'autant plus complexe que votre exploration est limitée par un nombre de "pas" quotidien. Chaque entrée dans une pièce consomme un pas. Il faudra donc gérer judicieusement vos déplacements, d'autant plus que certaines pièces peuvent influencer ce compteur, en vous offrant des pas supplémentaires. C’est bien là que l’aspect stratégique entre en compte. Mais Blue Prince ne se limite pas à une course à la pièce manquante. Chaque recoin du manoir regorge de secrets, d'énigmes et d'éléments narratifs. Vous trouverez des clés pour ouvrir des portes verrouillées, des pièces de monnaie à dépenser, des gemmes pour débloquer des plans de pièces plus rares, et divers objets qui pourront vous aider dans votre quête. De nombreux puzzles logiques sont disséminés dans les pièces, vous demandant de déchiffrer des indices ou de manipuler des mécanismes. Ces énigmes évoluent à chaque fois que vous revisitez une pièce, offrant un défi constant.

Beaucoup de mystères et un peu d’aléatoire

Puisque vous êtes largué seul dans ce grand manoir et que seules une poignée de notes vous livrent des indications, l’atmosphère de Blue Prince est à la fois mystérieuse et envoûtante. J’étais peut-être moins séduite par la direction artistique, qui avec son style graphique ombragé, rappelle à bien des égards le travail de l'artiste de bande dessinée Mike Mignola. On peut même attribuer au jeu quelques similarités avec l'ambiance de Gone Home pour son exploration atmosphérique et Outer Wilds pour son intrication de mystères. Au-delà des énigmes immédiates, Blue Prince tisse une intrigue plus profonde concernant les anciens habitants du manoir, notamment votre oncle excentrique. Des lettres, des notes et d'autres indices parsèment les lieux, vous invitant à reconstituer un puzzle narratif impliquant des secrets de famille, de la politique et la disparition d'un auteur de livres pour enfants. Et à la manière d’Outer Wilds, l’accumulation progressive de connaissances est essentielle pour progresser dans le jeu. Il faut néanmoins bien prendre en compte que l'aspect roguelike du jeu implique une part d'aléatoire dans les plans de pièces proposés, ce qui peut parfois générer de la frustration. Car évidemment, il n’est jamais certain que la pièce dont vous avez désespérément besoin apparaisse au moment opportun. Blue Prince se révèle en tout cas être une expérience véritablement unique qui exige patience, observation et parfois même un bon vieux bloc-notes pour consigner vos découvertes et vos hypothèses.