Depuis plusieurs années maintenant, les travailleurs nord-américains du jeu vidéo se syndiquent, suivant un modèle proche des syndicats du cinéma et de la télévision. Prochainement, les employés de ZeniMax pourraient se mettre en grève. On vous explique comment et pourquoi.
Microsoft : plus de 900 travailleurs du jeu vidéo syndiqués
ZeniMax Media, c'est la maison-mère de Bethesda. Propriété de Microsoft depuis plusieurs années maintenant, ZeniMax a connu un important mouvement de syndicalisation, notamment de la part des testeurs d'assurance-qualité. La création du ZeniMax Workers United-CWA permet notamment aux employés de s'asseoir à la table des négociations afin de faire valoir ses intérêts. Les grands groupes sont relativement peu enclins à laisser le syndicalisme se développé, mais Microsoft a ouvert la porte à la reconnaissance des syndicats si les procédures étaient suivies correctement. Après ZeniMax, ce ne sont pas moins de 600 travailleurs QA de chez Activision-Blizzard qui ont formé un syndicat.
Cependant, le ZeniMax Workers United-CWA, qui réprésente plus de 300 testeurs QA basés dans le Maryland et le Texas a très récemment voté à 94 % en faveur d'une grève. Ce vote est intervenu après deux années de négociations jugées infructeuses. Le syndicat revendique notamment des salaires revus à la hausse, des conditions de travail amélioréer et plus de souplesse quant au télétravail. Le syndicat met également en avant le recours à la sous-traitance de la part de Microsoft, ce qui constituerait une menace plus ou moins directe sur leurs emplois.

Une grève en attente chez ZeniMax (Bethesda)
Un préavis de grève a donc été déposé et a été validé par Microsoft. Les choses en restent là pour le moment, car ce préavis ne se transformera en grève que si les négociations en cours ne donnent rien. Actuellement, les employés poursuivent leur travail sur les différents projets. Delaney Simmons, porte-parole de Microsoft, a déclaré à l'occasion du dépôt de ce préavis :
Nous respectons le droit de l'équipe à exprimer ses points de vue et sommes profondément engagés à parvenir à une résolution juste et équitable qui reconnaît les contributions de l'équipe.
Les employés de ZeniMax soulignent à leur tour que leurs inquiétudes ne se limitent pas aux salaires, aux avantages sociaux et à la question du télétravail, mais qu'elles intègrent également la question de l'utilisation de l'intelligence artificielle durant le développement des jeux.
Un accord datant de 2023 défini les contour de cet usage, laissant aux employés le soin de décider, dans une certaine mesure évidemment, la manière dont la technologie est utilisée. C'est l'absence d'avancée sur les autres sujets en cours qui conduit au prévis déposé. Reste maintenant à attendre le verdict des négociations, puis de voir si le préavis se transforme en mouvement concret de grève.