Critique du premier épisode de la saison 2 de The Last of Us : Éloge et réserves sur l'adaptation et l'évolution des personnages

Titre original : The Last of Us : J’ai vu le premier épisode de la saison 2 et j’ai adoré ! Sauf ce détail…

À une semaine de la sortie de la saison 2 de The Last of Us, on a pu regarder le premier épisode en avant-première. Alors, est-ce que ça annonce du bon pour la suite ? On vous dit tout sur ce papier.

Ici, pas de spoil :

Cet article est une critique sans spoil du premier épisode de la saison 2 de The Last of Us.

Il y a deux ans, la première saison de The Last of Us a mis tout le monde d’accord. La série de HBO, pilotée par Craig Mazin (Chernobyl) et Neil Druckmann (l’un des papas de la licence), s’est clairement imposée comme l’une des meilleures adaptations de jeu vidéo sur le petit écran. Son secret ? Un duo d’acteurs taillé pour le rôle - Pedro Pascal et Bella Ramsey - ; une production value de haut standing comme souvent avec la chaîne américaine ; et un travail d’adaptation et d’écriture assez remarquable, qui donne même du grain à moudre pour les fans hardcore de l’univers.

Après avoir adapté le premier jeu de la franchise, Mazin et Druckmann enchaînent désormais avec les événements de The Last of Us Part 2, un jeu autrement plus long et dense. S’il faudra plusieurs saisons (deux ou trois selon Mazin) pour raconter tout ce qu’il y a à raconter, il faut bien commencer quelque part : alors, qu’est-ce qu’il vaut ce premier épisode de la saison 2 de The Last of Us ?

The Last of Us : J’ai vu le premier épisode de la saison 2 et j’ai adoré ! Sauf ce détail…

On prend les mêmes et on recommence

Déjà, c’est peut-être bête à dire mais l’épisode s’inscrit clairement dans la philosophie de The Last of Us saison 1 : on retrouve dans les grandes lignes les événements du jeu de base, mais avec suffisamment d’aménagements pour captiver les joueurs (qui savent que trop bien ce qui va se passer). Typiquement, dans une série, pas possible d’incarner Abby, le “vrai” second personnage principal de cette histoire. Mazin et Druckmann ont donc choisi d’introduire la jeune femme juste après le générique. Ces motivations sont plus rapidement et plus clairement exposées que dans Part 2, ce qui ne donne pas le sentiment de brûler les étapes pour autant. D’ailleurs, même si on ne la voit pas beaucoup dans cet épisode 1, Kaitlyn Dever semble incarner Abby à merveille. L’actrice retranscrit très bien ce mélange de tristesse et de colère extrême qui anime son rôle.

Kaitlyn Dever (Abby) et Catherine O'Hara

The Last of Us : J’ai vu le premier épisode de la saison 2 et j’ai adoré ! Sauf ce détail…The Last of Us : J’ai vu le premier épisode de la saison 2 et j’ai adoré ! Sauf ce détail…

Ce n’est évidemment pas le seul aménagement : comme vous avez pu l’apprendre dans un trailer de la saison 2, Joël (Pedro Pascal) va chez la psy. Une psy d’ailleurs incarnée par l’extraordinaire Catherine O'Hara, qui crève l’écran, en particulier lors d’une discussion à cœur ouvert avec Joël. Contrairement au jeu de base, le père adoptif d’Ellie met plus de temps à dévoiler son lourd secret, ce qui nous est apparu comme un excellent choix. Après tout, même si les spectateurs et les joueurs savent pertinemment ce qu’il a fait, c’est tout à fait crédible et cohérent de montrer un Joël qui a du mal à “cracher le morceau”. C’est clairement quelqu'un qui a du mal à se livrer.

Des détails qui manquent de subtilité

Par contre, là où Mazin et Druckmann pèchent selon nous, c’est dans la manière d’illustrer le temps qui s'est écoulé depuis la saison 1 à “hauteur de personnage”. En gros, dans la diégèse de The Last of Us, il s’est passé 5 ans entre la première et la deuxième saison. Alors, pas compliqué de rendre à l’écran un Pedro Pascal un peu plus âgé, mais en ce qui concerne Bella Ramsey (Ellie), ses traits juvéniles dénotent un peu. Ce n’est évidemment pas la faute de l’actrice, qui a en plus l’âge que doit avoir Ellie dans Part 2, à savoir 19-20 ans. Mais dans les faits, il s’est passé ce qu’il s’est passé : nous avons parfois eu du mal à croire à cette Ellie plus âgée. Un exemple très parlant pour nous : la scène où Dina et la jeune femme échangent un baiser. Ici, Bella Ramsey fait clairement plus jeune que sa collègue Isabela Merced.

Pedro Pascal (Joël), Isabela Merced (Dina) et Bella Ramsey (Ellie)

The Last of Us : J’ai vu le premier épisode de la saison 2 et j’ai adoré ! Sauf ce détail…The Last of Us : J’ai vu le premier épisode de la saison 2 et j’ai adoré ! Sauf ce détail…

Qui plus est, sans doute par mesure d’efficacité, la présentation d’Ellie en plein adolescence repose sur des poncifs un peu ringards : elle rivalise à main nue avec un bonhomme qui fait deux fois sa taille et trois fois son poids, elle écoute du Nirvana à fond dans sa chambre en gribouillant sur son cahier taille A4. On peut d’ailleurs faire la même critique à l’égard de Joël : dans cette saison 2, il nous est présenté comme une sorte de vieux sage qui répare ce qui lui passe sous la main et supervise le développement de sa colonie façon prof principal (en portant des lunettes, s’il vous plaît). Bref, on aurait bien aimé plus de subtilité.

Mais franchement, on oublie rapidement ce genre de "défauts". À l’image de la saison 1, ce premier épisode de The Last of Us saison 2 fait preuve de réelles qualités d’écriture et de mise en scène, avec une attention toute particulière portée aux décors et à la photographie. Évidemment qu’on a envie d’en voir plus ! Pour rappel, la série débutera officiellement sa diffusion à compter du 14 avril prochain, sur la plateforme Max, à raison d’un épisode par semaine.