My Hero Academia : Vigilante, un spin-off prometteur avec une tonalité plus mature et complexe

Titre original : My Hero Academia prend une nouvelle dimension avec cette série inédite ! J'ai vu l'épisode 1 de Vigilante et j'ai vraiment hâte de voir la suite

C’est cet automne 2025 que l’adaptation animée du manga My Hero Academia prend fin. C’est une huitième et dernière saison qu’elle essaiera de retranscrire, à l’écran, la fin déjà quasi-parfaite du manga parue en août 2024. Ce n’est pas pour autant que My Hero Academia s’arrête. L’univers continue de s’étendre avec un manga intitulé My Hero Academia : Vigilante qui est en cours de production. Celui-ci fait déjà l’objet d’une adaptation animée, qui débute sur Crunchyroll le 07 avril prochain avec une diffusion hebdomadaire. J’ai pu le voir en avant-première et en tant que fan de MHA, je suis loin d’avoir boudé mon plaisir.

My Hero Academia : Vigilante prend la relève

Si le manga My Hero Academia, véritable référence du shônen (ces mangas destinés à un public de jeunes adolescents) s’est terminé au mois d’août 2024, ce n’est pas pour autant que l’œuvre au global s’arrête. Je l’ai dit, l’adaptation animée suit son cours et prend fin avec une huitième saison à la fin de l’année. Et c’est le spin-off Vigilante : My Hero Academia Illegals qui est prêt à prendre la relève.

Vigilante : My Hero Academia Illegals est publié pour la première fois dans le magazine de prépublication Shonen Jump en 2016 et il se trouve que, lui aussi, est déjà terminé : son dernier chapitre date de 2022. C’est un manga spin-off se déroulant dans la même temporalité et le même univers que My Hero Academia : 80% de la population dispose d’alters, c’est-à-dire de capacités spéciales variant selon les individus. Certains s’en servent pour faire le mal autour d’eux et c’est qu’interviennent les héros. Des justiciers qui sont tout de même légiférés par un système de permis et ceux qui usent de leurs pouvoirs, même pour faire le bien, sont aussi fautifs que les criminels. Un contexte primordial pour comprendre mon enthousiasme vis-à-vis de ce spin-off.

Quelque chose sur lequel je reviendrai plus tard. Avant ça, il est de bon ton de préciser que je n’ai pas lu le spin-off mais que j’ai tout de même lu l’intégralité de My Hero Academia en plus d’être à jour dans l’adaptation animée dont j’attends avec impatience la conclusion. Et j’ai été très emballé par le premier épisode animé de Vigilante qui donne le ton d’une formule remaniée de l’univers.

MHA : la même qualité de production, un propos qui n'a rien à voir

My Hero Academia : Vigilante reste, tout d’abord, du My Hero Academia. On retrouve le studio bones derrière l’animation, en partie responsable du succès de l’adaptation. On retrouve aussi cette même direction artistique particulière, qui évoque de manière tout à fait justifiée l’esthétique des super-héros américains des comics. Impossible de ne pas mentionner non plus le retour du morceau You Say Run, thème musical plus qu’apprécié (y compris par moi-même) par les fans de la série qui donne toujours autant de frissons dans les séquences de combats. Pas de doute, c’est au moins My Hero Academia dans la forme.

Dans le fond, c’est un peu plus complexe. On suit le personnage de Kouichi Haimawari, un jeune adulte lambda dont le pouvoir est de glisser sur une surface avec laquelle il a trois points de contacts différents. Une mésaventure avec trois racailles provoquent sa rencontre avec Kazuho Haneyama, une idole, et Oguro Iwao : un vieux bourru qui tape sur tout ce qui bouge et qui n’hésite pas à faire régner la justice lui-même. Un trio aux caractéristiques déjà vues dans plusieurs mangas références du shonen.

On peut donc s’attendre, d’autant que la forme est identique, à ce que Vigilante raconte une histoire différente mais aux même caractéristiques. Ce n’est pas le cas, du moins après ce que suggère le premier épisode notamment avec un ton bien plus mature en apparence. Quelque chose qui s’entend par des morceaux inédits de la bande-originale avec des choeur. De quoi donner un aspect dramatique sur certaines séquences : étonnant pour un premier épisode. On trouve ce ton plus adulte en ce qui concerne les dialogues, avec une traduction présageant des discours de personnages plus crus à base de “fils de p***” ; ou encore “on va la mettre à p*** sur Internet’. Un premier épisode qui installe aussi l’intrigue : il circule un produit qui éveille les pouvoirs de son utilisateur en échange de sa sainteté d’esprit. Il est donc question de drogue dont on peut identifier les consommateurs à cause de leur langue noircie. Et ce sont les clients ainsi que les initiateurs de ce trafic que l’on suit les trois héros illégaux.

Le premier épisode de Vigilante : My Hero Academia fait plus que le job. Il prouve que l’univers créé par Kohei Horikoshi peut prendre une dimension différente, bien plus mature, tout en reprenant ce qui a fait la qualité de l’œuvre originale. Il pose la thématique de justiciers autoproclamés : quelque chose qui reste illégal. Nos héros devraient tout de même être traqués par la police pour leurs délits. Une question dont la réponse n’est forcément pas manichéenne et qui essaie de redéfinir les thèmes du bien et du mal que l’on a déjà vu dans Death Note, Terror in Resonance ou encore dans les premières saisons de Psycho-Pass. Il ne faut quand même pas écarter la possibilité que Vigilante reste tout de même grand public mais il est plus qu’agréable qu’elle s’attaque à une idéologie plus philosophique et plus mature que celle de My Hero Academia.