Et si vous aviez le pouvoir de réécrire le passé pour empêcher un drame ? Eh bien, c’est ce qu’il se passe dans Erased, un thriller haletant mêlant voyage dans le temps, suspense et émotions intenses. Entre mystères et quête de vérité, cet anime captivant vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière seconde.
Sorti en 2017 sur Netflix (où il est d’ailleurs toujours dispo), Erased est un thriller psychologique qui m’a profondément marqué, notamment grâce à ses nombreux plot twist. C’est l’adaptation du manga éponyme de Kei Sanbe, datant de 2012. On suit l’histoire du livreur de pizza Satoru Fujinuma, âgé de 29 ans, qui découvre sa mère assassinée en rentrant chez lui. Accusé du crime, le jeune homme possède cependant quelque chose qui va l'aider à se sortir du pétrin. En effet, dès qu’il assiste à un accident, il peut remonter le temps (une seule fois et dans un seul sens) et éviter que la tragédie ne se produise.
Satoru va alors utiliser son pouvoir pour revenir dans le passé et sauver sa mère, mais également lever le voile sur un ensemble de disparitions suspectes et de meurtres non résolus, dont celui d’une de ses anciennes camarades de classe, Kayo Hinazuki. En se projetant 18 ans en arrière avec son esprit d’adulte, il revient ainsi dans son corps d’enfant en primaire. Il s’avère qu’une seule et même personne est derrière tous ces crimes.
Erased met en avant trois temporalités différentes qui apparaissent de manière chronologique. Au début de l’animé, Satoru est directement adulte et vit avec sa mère. Puis, il se trouve propulsé 18 ans en arrière, lorsqu’il n’avait que 9 ans. Ce bon de plusieurs années dans le temps est central dans le récit, il s’agit du cœur de l'œuvre. A cette époque, Satoru change le cours des choses et sauve le destin des autres personnages dont il est le seul à connaître le futur. Enfin, la dernière temporalité vient clôturer Erased. On voit le héros dans le coma à l'hôpital. Il retrouve son corps adulte, tout en ayant les blessures qu’il s’est vu infliger durant son voyage temporel.
Satoru est l’archétype du héros !
Dans cette production de 12 épisodes, Satoru incarne l'archétype du héros qui, malgré ses erreurs et ses doutes, lutte pour faire le bien. C'est un jeune homme peu sociable qui peine à se connecter émotionnellement avec son entourage. Il passe son temps libre à manger, dormir et écrire des mangas, car oui, en parallèle de ses livraisons de pizzas, son rêve est de devenir mangaka. Dès les premières minutes de l’animé, on voit d’ailleurs qu’il tente de fuir cette situation. Il semble même quelque peu perdu face au paysage urbain qui l’entoure.

Satoru est donc d’abord présenté comme une personne introvertie, mais cela va radicalement changer. Avec ses voyages temporels et sa volonté de sauver sa camarade de classe, sa mère et toutes les autres victimes, il évolue pour finalement devenir quelqu’un d’audacieux qui n’a pas froid aux yeux : un héros, tout simplement. C’est peut-être là les conséquences d’une forme de culpabilité (dans la temporalité “de base”, il n’a rien pu faire pour sauver ses amis). Quand Satoru retourne dans sa peau d’enfant, il montre finalement de l’empathie et de l’attachement envers les personnes qui l’entourent.
Kayo et Satoru : Un lien intemporel
De retour dans son école primaire, Satoru ne perd pas de temps et décide de se rapprocher directement de la “future victime”, Kayo Hinazuki. La petite fille a des traits de caractère similaires au protagoniste. En effet, c’est une fille qui est également renfermée sur elle-même et qui n’a pas beaucoup d’interactions avec ses camarades de classe. Le personnage semble porter peu, voire aucune attention aux événements qui l’entourent. Cet isolement en fait la parfaite victime pour le meurtrier. Elle sera d’ailleurs la première à être tuée par le serial killer.

Kayo a une situation familiale plus que compliquée (elle se fait battre par sa mère), et à plusieurs reprises, on la voit avec des bleus sur le visage et sur les mains. Satoru, qui l’inclut petit à petit au sein de son groupe d’amis, va l’aider à s’en sortir. C’est d'ailleurs la première personne qui parvient à gagner la confiance de Kayo. N’oublions pas que le héros arrive du futur, dans lequel il mène une vie solitaire et pas des plus heureuses. Il est en capacité, plus que quiconque, de comprendre la jeune fille. Son dévouement pour l’intégrer au sein de la classe est une preuve que Satoru ne veut pas que son amie connaisse la même trajectoire que lui.
Les enfants n’en sont pas vraiment…
Ce qui est réussi dans Erased, c’est tout particulièrement la représentation des personnages enfants. Malgré leur jeune âge, ils semblent remarquer les changements qui s’opèrent autour d’eux. La temporalité où Satoru est enfant est celle qui dure le plus longtemps. Les spectateurs sont ainsi plongés dans le quotidien de la petite bande. On y voit des scènes tout à fait ordinaires, comme la fête surprise pour l’anniversaire de Kayo. Mais plusieurs scènes mettent en avant leur maturité. Notamment Kenya Kobayashi, le génie du groupe, qui a très vite remarqué que Satoru a quelque chose sur le feu, sans pour autant savoir ce que c’est (la recherche du meurtrier en série). Ce ne sont clairement pas des enfants ordinaires. Ils sont un peu comme des adultes. Le message ici est clair : il ne faut pas prendre les enfants à la légère, et pour résoudre certains problèmes, ils sont parfois plus qualifiés que les adultes.

Erased est une réussite du genre du thriller. Le manga, dont l’animé est adapté, a d’ailleurs été second aux Manga Taishô Awards en 2014, un gage de qualité indéniable. Que ce soit par sa version papier ou son adaptation à l’écran, nul doute que Erased peut être considéré comme un classique, et aussi une case à cocher pour l’ensemble des fans de psychologie et de thriller.