Après plus de 25 ans d’existence et presque autant d’épisode, cette grande saga du jeu de rôle japonais continue de sortir des opus à intervalle régulier. Lancé au cours du mois de mars, le dernier titre en date constitue même le meilleur point d’entrée pour les nouveaux joueurs à cette licence aussi colorée que relaxante.
Si vous avez l'habitude de faire le tour des jeux en promotion et que vous êtes amateur de JRPG, vous avez sûrement remarqué un certain nombre de jeux estampillés "Atelier". Atelier Marie, Atelier Sophie et surtout Atelier Ryza, tous ces titres avec un prénom féminin en sous-titre vous ont peut-être interpellés sans que vous n'ayez jusque-là sauté le pas. Ça tombe bien, le dernier épisode en date de cette saga de niche vient tout juste de sortir, et la bonne nouvelle c'est qu'il s'agit du meilleur moyen de la découvrir. Mais avant ça, petit retour sur la série au global.
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Atelier, une série qui rime avec alchimie, exploration et niaiserie
Le tout premier Atelier remonte en 1997 avec Atelier Marie : The Alchemist of Salburg et dès cet épisode fondateur, on retrouve toutes les bases de la série pour les vingt années à venir. Concrètement, la saga repose sur quatre éléments récurrents : l'alchimie, les combats au tour par tour, l'exploration et la narration. Dans tous les jeux de la saga, notre héroïne (car oui c'est toujours une jeune femme) est alchimiste ou apprendre à exercer cette pratique, ce qui occupe un pan important du gameplay. Dans tous les épisodes, l'idée reste la même : mélanger des ingrédients dans un chaudron pour créer de nouveaux objets. Néanmoins, le procédé prend une forme différente d'une expérience à l'autre, avec plus ou moins de réussite en fonction des versions. Et puis, si les premiers épisodes nous demandaient de tenir une boutique et de respecter un certain calendrier, cette dimension temporelle a quelque peu disparu au fil des opus.
Jeu de rôle oblige, les Atelier n'en oublient pas la partie combat derrière l'alchimie avec des affrontements jusque-là au tour par tour avec plusieurs personnages. Cependant, c'est un aspect qui a gagné en dynamisme au fil des années pour donner une place de plus en plus importante au temps réel. C'est en dehors de notre atelier que tout cela a lieu, ce qui permet de mettre en avant un autre aspect clé de l'expérience : l'exploration. Et oui, il faut bien récolter les ingrédients qui vont servir à faire de l'alchimie et c'est là qu'on est amené à découvrir les environnements avec plus ou moins de liberté en fonction des épisodes. Enfin, le dernier point central d'Atelier, c'est sa narration avec des histoires qui sont rarement transcendantes, voire souvent niaises. Il faut dire que les héroïnes de la plupart des épisodes ont un comportement assez naïf et candide, ce qui empêche de donner lieu à de grands drames poignants par exemple. Et puis, difficile de parler d'Atelier sans évoquer la plastique de ces héroïnes tant ses développeurs s'en servent d'arguments marketing alors que les jeux en eux-mêmes sont loin d'être racoleurs. On ne va pas se leurrer, mais la taille des cuisses de Ryza a joué un grand rôle dans la démocratisation de la franchise ces dernières années.
C'est donc avec ce cocktail d'ingrédients bien précis que la série Atelier a réussi à se faire un nom au fil des ans, tout en restant une franchise de niche avec un public fidèle. Néanmoins, la saga a connu un gain en popularité avec la trilogie des Atelier Ryza dans les années 2010 qui a donné envie au studio Gust de gagner en ambition pour nous proposer le dernier épisode en date : Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée.
Yumia, le meilleur épisode pour découvrir la série ?
Si Atelier Yumia est un épisode si important pour la saga, c'est parce qu'il est celui qui ambitionne de révolutionner la série pour la faire briller en Occident, encore plus qu'Atelier Ryza, et cela passe par un certain nombre d'éléments. Si on reprend point par point ce qui constitue les pilliers de la franchise, beaucoup de choses se bousculent. L'alchimie par exemple a gagné en simplicité, ce qui est mieux pour s'ouvrir à un public plus large, même si certains considèrent qu'il s'agit d'une perte face à d'autres épisodes aux systèmes plus complexes et satisfaisants. En revanche, côté combat, cet opus embrasse vraiment cette volonté de dépasser le tour par tour pour proposer de vrais affrontements en temps réel d'un grand dynamisme avec des animations particulièrement réussies.
Côté exploration, c'est là que l'évolution est la plus parlante puisqu'Atelier Yumia est le premier monde ouvert de la saga, et c'est un bond en avant plus que réussi. Avec un grand terrain de jeu rempli de petits secrets, l'exploration et la collecte d'ingrédients n'en deviennent que plus agréables, choses capitales pour un Atelier. Clairement, on sent que The Legend of Zelda : Breath of the Wild, Elden Ring et Genshin Impact sont passés par là et que Gust s'en est inspiré pour proposer un open-world généreux à l'échelle de leurs moyens. Enfin, ce qui termine de confirmer cette révolution entamée par Yumia, c'est son héroïne plus mature qui tranche avec la naïveté de ses prédécesseures. Sans pour autant être dans une ambiance glauque à la Shin Megami Tensei, on a droit à un personnage principal moins niais, mais aussi à moins de fanservice que ce que la promotion du titre laisse entendre, à l'exception de Nina au design discutable.
Avec toutes ces nouveautés majeures pour la saga, Atelier Yumia affiche un Metacritic de 81/100 à partir de 30 avis, ce qui en fait l'un des meilleurs épisodes de la franchise en termes de notes. De quoi confirmer que la série a eu raison de trouver cette formule innovante qui a tout pour séduire les nouveaux joueurs tant elle se veut plus confortable et agréable. Même si certains éléments de l'aventure de Yumia sont à améliorer, elle n'en reste pas moins une excellente base qui donne envie de découvrir ce que Gust nous réserve à l'avenir.