Ce jeu n’arrête pas de me faire de l’œil. Il est à la fois familier et complètement perché (c’est sans doute pour ça qu’il m’attire autant). Bref, il faut que je vous en parle.

Depuis des années, dès que je vois des nouvelles images de ce jeu sur les réseaux, j’arrive pas à décrocher. C’est Skate Story, un jeu de skate surréaliste où un rider en verre doit traverser les neuf couches de l’Enfer pour “avaler la lune” (j’invente rien). Si ça vous paraît déjà perché, je vous dis pas ce qu’on trouve sur la page Steam. Ici, il sera aussi question de détruire des démons, sauver des âmes torturées et découvrir la plus grande faiblesse du Diable en personne, à savoir “l'humilité, la persévérance et un backside tailslide dégoûtant”.

Vous êtes un démon des Enfers, fait de verre et de douleur. Le Diable vous a offert un skateboard avec un accord simple : skatez jusqu'à la Lune et avalez-la, et vous serez libéré - Synopsis officiel de Skate Story

Bizarre mais pas n’importe quoi

Si vous avez survécu à ce charabia, on va pouvoir entrer un peu plus dans les détails. Il y a deux choses qui frappent avec Skate Story : sa direction artistique franchement unique, où des couleurs d’un autre monde et des formes anguleuses sont recouvertes d’un filtre crayonné, et son réalisme en matière d’animations. À première vue, ça s’inspire vraiment de ce que le genre sait faire de mieux. Comme la série Skate d’Electronic Arts ou Session, le titre opte en plus pour une caméra proche du rider et au ras du sol, comme dans les “vraies vidéos” de skate. Dans un article publié en juin 2024, IGN écrit que les sensations de Skate Story sont exactement celles qu’on est en droit d’attendre.

Et voir ces figures réalistes dans un univers purement artistique, je sais pas, ça m’embarque. J’ai toujours été fan de skate et de jeux de skate - madeleine de proust par excellence - et c’est aussi sympa de voir la discipline loin de ses poncifs habituels, comme la culture street, le punk ou le rock.

L’artiste derrière Skate Story est…

Alors, qui se cache derrière Skate Story ? C’est Sam Eng, un développeur solo autodidacte qui nous a offert par le passé Zarvot, un titre encore plus perché sur des cubes dotés d’émotions. L’homme reconnaît lui-même que ses jeux sont des concepts “qu’on ne peut pas décrire avec des mots”, dans une interview sur le site de Chanel (la marque de luxe soutient des artistes “innovants” à travers son Culture Fund).

Dans le même article, Sam Eng explique d’ailleurs que Skate Story “explore le dépassement de ses propres limites”. Le développeur souhaite également retranscrire le mélange de “performance et d’introspection” de la discipline mais s’intéresse aussi au “sentiment de fragilité” qui s’y trouve. Parce que oui, si vous avez bien suivi, le personnage de Skate Story est en verre : s’il tombe, il se brise en mille morceaux. Reste à voir ce que ça implique quand on ride en enfer. Le jeu, édité par Devolver, est attendu cette année sur PS5 et PC.