Ce 26 mars, dans les salles de cinéma, un nouveau prétendant fait son entrée dans la cour des films d’action. Après s’être taillé une petite réputation dans le milieu des séries télévisées, l’acteur Jack Quaid continue de s’imposer et cette fois-ci, c’est au cinéma ! Dans cette production certes modeste, il y incarne un personnage introverti, fan de jeux vidéo, qui va prendre tous les risques pour retrouver la femme qui vient de changer sa vie. Si vous aimez les films d’action qui n’ont pas peur de jouer la comédie et débrancher votre cerveau, Novocaine pourrait vous surprendre autant qu’il m’a étonné !
La star de The Boys continue de prendre des coups, mais au cinéma cette fois !
Décidément, Jack Quaid, la star de The Boys n’est pas épargnée par les galères, en particulier lorsqu’elles ont un lien avec ses petites amies. Lors des dernières saisons de The Boys, on a remarqué que sa relation avec Annie January, aka Starlight/Stella, pouvait être très tumultueuse. Sans oublier qu’avant cela, dès l’épisode pilote, sa première petite amie vole en éclats sous ses yeux à cause d’un super-héros… Plus récemment, c’est dans le film Companion, un thriller horrifique, que ses petits soucis amoureux montent d’un cran lorsque sa moitié découvre qu’elle est en réalité un robot… Bref, depuis ses débuts dans la série remplie de super-héros borderline d’Amazon Prime, Jack Quaid s’impose de plus en plus sur les écrans géants. Ayant pourtant commencé à montrer son visage durant la précédente décennie, c’est à partir des années 2020 qu’on a pu le voir participer à de nombreux projets très évocateurs auprès du grand public : Scream, Spider-Man : Across the Spider-Verse ou encore Oppenheimer. Une grosse poignée de semaine après la sortie de Companion, voici que le fils de Meg Ryan (Quand Harry rencontre Sally, Top Gun) et Dennis Quaid (The Substance) se retrouve à l’affiche de… Novocaine.

Si vous avez pris le temps de scruter les retours de la presse anglophone autour de ce film, vous avez dû vous rendre compte que le long-métrage du duo Dan Berk et Robert Olsen - leur cinquième ensemble - s’en sortait avec de très jolis scores. Un score de 82% de recommandation, du côté de la presse, contre 86% selon l’avis des spectateurs. Rien qu’avec cette information, il se peut que le film ait attisé votre curiosité. En quelques mots, Novocaine est l’histoire d’un jeune homme ordinaire. Du genre introverti, Nathan Caine, assistant manager d’une banque, passe ses journées dans son petit bureau à enchaîner le rendez-vous. En parallèle, une histoire d'amour se met petit à petit en place avec l’une de ses collègues, Sherry Margrave. Sauf qu'un jour, tout bascule : la banque dans laquelle il travaille fat l'objet d'un braquage qui vire au bain de sang. Comble de l’horreur, les malfrats emportent Sherry avec eux. Pour Nathan, c’est la goutte d’eau ! Plutôt que de s’injecter du composé V temporaire (pour la référence à The Boys), Nathan va transformer sa plus grande faiblesse en une arme majeure… Depuis l’enfance, il est atteint d’une insensibilité congénitale à la douleur. Flanquez-lui le coup de poing le plus puissant que vous n’ayez jamais donné et il encaisse (presque) sans broncher. Pour lui, c’est décidé : il est temps d’égratigner cette image de jeune homme introverti et de se transformer en héros déterminé, sorte d’hybride entre Bryan Mills (Taken), John Wick et Hutch Mansell (Nobody). Alors, Nathan sait-il aussi bien rendre les coups que les encaisser ? On a eu la chance de voir Novocaine en avant-première et autant vous le dire : quand un gamer à la vie trop tranquille et rangée se croit dans GTA et se prend pour John Wick, ça déménage !
Un film d’action modeste et authentique, Novocaine pourrait vous surprendre
Du haut de ses dix huit millions de dollars de budget, Novocaine n’est pas le film d’action qu’on a l’habitude de voir, et ce n’est pas un problème. Plutôt qu’être un ersatz de blockbuster comme il en sort des tas chaque année, Novocaine adopte une tout autre approche et mêle les registres, entre action et comédie, pour un résultat très divertissant. Pour le coup, on ne voit pas le temps passer et c’est le signe d’un bon film pop-corn que l’on grignote en débranchant son cerveau. Forcément, on ressent les limitations du budget : les grosses scènes d’action se comptent sur les doigts d’une main, l’histoire tient sur un post-it et le casting est réduit et ne comporte que quelques visages connus. Toutefois, c’est loin d’être un problème. Novocaine n’est pas là pour révolutionner le cinéma d’action, il est là pour démontrer qu’on peut aboutir à une production convaincante à partir du moment où on arbore une démarche authentique et qu’on se fait plaisir avant tout !

C’est ce que l’on retient du visionnage d’ailleurs car Novocaine apparaît comme un long-métrage où on se fait plaisir, autant devant que derrière la caméra. D’un côté, être témoin d’un combat entre le fils de Jack Nicholson et celui de Meg Ryan est particulièrement savoureux. Les autres membres du casting d’ailleurs ne sont pas en reste, notamment Amber Midthunder qu’on aurait adoré voir plus longtemps à l’écran tant son alchimie avec Jack Quaid est convaincante. Derrière la caméra, c’est pareil ! Dan Berk et Robert Olsen ont pleinement assumé ce mélange entre action et humour, désamorçant certains gros combats avec des répliques décalées dont quelques-unes qui ont eu le mérite de nous faire rire. Tout au long du film, les gags s’accumulent (la flèche « presque » dans le genou), même s'ils n’ont pas tous le même impact, et les parti-pris de réalisation et les effets de caméra s’enchaînent, parfois avec plus ou moins de succès. Qui plus est, on ne peut pas croire que le duo n’avait pas certaines références vidéoludiques en tête lors de la réalisation de ce projet.

Le fait que Nathan soit une sorte de gamer introverti qui transforme son « handicap » en une sorte d’atout comme pourrait le faire un héros de jeux vidéo, qu’il brave les interdits à la manière d’un Grand Theft Auto et ou qu’il ressemble presque à une version alternative de Max Payne, en témoigne l'un des plans du film que de nombreux utilisateurs ont déjà remarqué sur les réseaux sociaux. En fin de compte, Novocaine est un bon film mais c’est aussi son plus grand défaut puisqu’il n’arrive pas à transformer ses qualités en gros points forts. Oui, il est drôle, divertissant et original mais on sent que les réalisateurs ont été obligés de forcer le trait par moments, d’utiliser de grosses ficelles pour être en mesure de tenir le concept de bout en bout et de proposer des situations qui permettent d’exploiter l’idée derrière le personnage de Nathan Caine. Parfois, ce sont les films qu’on attend le moins qui nous surprennent le plus et c’est clairement ce que je retiendrai de mon visionnage de Novocaine.