Les amateurs de sensations fortes et d’histoires de gangsters sont conviés à une expérience télévisuelle intense avec cette série britannique qui ne fait pas dans la demi-mesure. Portée par la vision singulière de Gareth Evans, réalisateur acclamé pour ses films d’action indonésiens The Raid et sa suite, cette production explore les abysses du crime organisé londonien avec une violence stylisée et des séquences d’action d’une brutalité inouïe. Diffusée initialement au Royaume-Uni à partir d’avril 2020 sur Sky Atlantic, cette fresque criminelle a rapidement conquis le public et la critique, et sa disponibilité exclusive sur la plateforme française a marqué les esprits.
Le monde criminel londonien sous le feu des projecteur
L'intrigue de Gangs of London se déploie dans une capitale anglaise où des organisations criminelles internationales se livrent une guerre sans merci pour le contrôle du territoire. Le point de départ de ce chaos est l'assassinat de Finn Wallace (interprété par Colm Meaney), figure emblématique et chef incontesté du crime londonien pendant deux décennies, dont le pouvoir s'étendait sur des milliards de livres sterling transitant annuellement par son organisation. Sa disparition soudaine projette son jeune et impétueux fils, Sean Wallace (campé par Joe Cole, remarqué dans Peaky Blinders), sur le devant de la scène, bien décidé à succéder à son père avec le soutien de sa mère, Marian Wallace (incarnée par Michelle Fairley, inoubliable Catelyn Stark de Game of Thrones), et d'Ed Dumani (Lucian Msamati), le fidèle bras droit de Finn.
Ce passage de relais aux allures de séisme a des répercussions considérables à l'échelle mondiale, affectant une multitude de groupes criminels, de la mafia albanaise au PKK kurde, en passant par le cartel de la drogue pakistanais. Au milieu de ces manœuvres et trahisons, un nouveau venu, Elliot Finch (Sope Dirisu, vu dans la série Black Mirror), dont l'intérêt pour la famille Wallace s'avère particulièrement prononcé, pourrait bien devenir un allié précieux pour le jeune leader. La série plonge le spectateur dans les arcanes d'une vaste et complexe organisation criminelle, dévoilant ses rouages internes et les dynamiques de pouvoir qui la régissent.
Une série par le réalisateur de The Raid
La marque de fabrique de Gareth Evans, connu pour la chorégraphie et la mise en scène ultra-violente de ses productions cinématographiques, transparaît dès les premières images de Gangs of London. Ayant co-créé, co-écrit et co-réalisé la série (notamment les épisodes 1 et 5), il impose un style visuel cru et réaliste où les scènes d'action, nombreuses et particulièrement graphiques, sont exécutées avec une maîtrise impressionnante. Le réalisateur gallois, qui délaisse ici les décors indonésiens pour les rues de la capitale britannique, s'est associé au chef opérateur Matt Flannery pour offrir une immersion totale dans un Londres éloigné des clichés habituels. D'autres réalisateurs de talent, tels que Corin Hardy (également showrunner de la saison 2) et le Français Xavier Gens, ont contribué à la première saison, apportant chacun leur propre sensibilité tout en conservant une cohérence globale.
La richesse de la série ne se limite pas à sa réalisation percutante ; elle repose également sur un casting pléthorique et talentueux. Michelle Fairley incarne avec intensité une matriarche complexe, tandis que Joe Cole confirme son statut d'acteur à suivre avec une interprétation habitée de l'héritier tourmenté. Enfin, Sope Dirisu se révèle comme l'une des révélations de l'année 2020 grâce à son rôle d'homme de main énigmatique. La réception critique de Gangs of London a été positive, saluant notamment ses performances, son récit captivant et ses séquences d'action spectaculaires. Sur le site Rotten Tomatoes, la série affiche un taux d'approbation de 86%, les critiques la décrivant comme un "chef-d'œuvre moderne de la famille criminelle, construisant son propre empire sur un territoire mafieux éprouvé, avec un drame engageant, une action exaltante et de fines performances dans l'ensemble".
Si certains observateurs ont pointé du doigt la violence parfois jugée excessive, d'autres ont souligné son caractère inhérent à l'univers dépeint et à la vision de son créateur. Hugo Rifkind du Times a estimé que la série est "clairement coûteuse à produire. Elle est aussi très, très violente.". Graeme Bundell de The Australian a souligné que malgré son caractère parfois éprouvant, "avec sa distribution de premier ordre, sa réalisation intelligente et son écriture incisive à plein régime, Gangs of London est toujours fascinant à regarder". Forte de ce succès, une deuxième et une troisième saison ont vu le jour, confirmant l'attrait du public pour cette plongée sans concession dans les méandres du crime organisé londonien. Disponible en exclusivité sur MyCanal, Gangs of London est une série à ne pas manquer pour les amateurs du genre.