Le box-office continue de parler, et ses murmures récents semblent confirmer une tendance persistante dans l’industrie cinématographique actuelle : la prédominance des franchises et des récits familiers sur les propositions véritablement originales.
Le succès notable de Mufasa : Le Roi Lion, la préquelle du remake de 2019 du classique animé de Disney, apparaît pour certains comme une preuve tangible de cette réalité. En dépit de ses 717 millions de dollars de recettes mondiales, un chiffre certes inférieur à son prédécesseur qui avait dépassé les 1,6 milliard de dollars en 2019, Mufasa n'en demeure pas moins une performance commerciale solide qui alimente le débat sur l'appétit du public pour des idées neuves. Selon Ismael Garcia Delgado de Xataka México, ce film "expose la réalité actuelle du cinéma : ni le public ni les studios ne veulent d'histoires originales.". Cette assertion, bien que potentiellement hyperbolique, reflète un sentiment répandu au sein de l'industrie et chez les observateurs du cinéma.

Un retour aux sources lucratif
L'entreprise Disney, souvent à l'avant-garde des stratégies cinématographiques dominantes, a largement capitalisé sur la nostalgie et la reconnaissance de ses marques phares. Depuis le succès de Alice au pays des merveilles de Tim Burton, les écrans se sont régulièrement remplis de versions en prises de vues réelles et de prolongations d'histoires bien connues comme La belle et la bête, Aladdin et La Petite Sirène. La version 2019 de El Rey León", qui reprenait fidèlement le film de 1994 avec une animation hyperréaliste, a servi de catalyseur pour cette approche, engendrant des revenus colossaux et ouvrant la voie à d'autres projets similaires, dont Mufasa. Le long-métrage réalisé par Barry Jenkins se penche sur les origines du personnage emblématique de Mufasa, racontant son parcours d'orphelin jusqu'à sa rencontre avec Taka, le futur Scar, et explorant la dynamique fraternelle complexe qui précède les événements du Roi Lion original.
Si le scénario s'aventure sur des territoires narratifs inédits au sein de cet univers, il s'appuie intrinsèquement sur une propriété intellectuelle établie, ce qui réduit considérablement le risque financier pour les studios. Comme le souligne Ismael Garcia Delgado, "Les franchises sont une valeur sûre pour les studios. Malgré leurs investissements de millions de dollars, ils les récupèrent car tout semble indiquer qu'un titre connu plaira au grand public.". Le calendrier des sorties de 2024, inondé de suites telles que Beetlejuice 2, Gladiador 2 et Dune 2, illustre cette prévalence des continuations et des extensions de sagas.
Pas toujours synonyme de réussite
La réalisation de "Mufasa : Le Roi Lion" par Barry Jenkins, connu pour des œuvres acclamées comme Moonlight, a suscité une certaine curiosité quant à la direction artistique qu'il apporterait à une franchise aussi populaire. Le film a utilisé une animation photoréaliste sophistiquée, une technique qui, selon certains critiques, manque de la chaleur et du charme de l'animation traditionnelle.
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Malgré des avis partagés, le succès commercial de Mufasa conforte la stratégie des grands studios de privilégier les projets basés sur des marques connues, au détriment, selon certains, de l'investissement dans des idées véritablement nouvelles. Pour autant, reprendre des licences bien installées est aussi une prise de risques en soi : c'est se frotter aux amoureux de la première heure. Attaquer les œuvres chères au cœur de spectateur peut vite occasionner des regrets. Il n'y a qu'à voir l'accueil de Blanche-Neige, sorti récemment au cinéma. .