Rebellion monte en puissance en 2025 avec un tout nouveau jeu vidéo inspiré entre autres de BioShock et Fallout : New Vegas. Les studios anglais derrière les séries Sniper Elite et Zombie Army prennent sciemment le virage survivaliste pour séduire les amateurs de FPS post-apocalyptique. Il est temps de fuir cette nouvelle zone de quarantaine.
Une uchronie britannique
Le 10 octobre 1957, un incendie ravage la centrale nucléaire située près de la bourgade britannique de Windscale. 5 ans plus tard, la zone est toujours sous quarantaine et placée sous le contrôle de l’armée. Tel est le postulat de départ de cette uchronie, un récit d'événements fictifs reposant sur des faits historiques qui ont fait trembler le Royaume-Uni à la fin des années 50. Dans cette version revisitée de l’Histoire, le pays a survécu à son propre Chernobyl, mais doit faire face aux conséquences de cette catastrophe écologique.
Les amateurs de post-apo sont ici en terrain connu tant l’intrigue rappelle forcément la série S.T.A.L.K.E.R., notamment le second épisode sorti en 2024. Il y est question d’un personnage amnésique, qui après s’être réveillé dans d'étranges circonstances, tente par tous les moyens de fuir la zone d’exclusion. Chemin faisant, il fait la rencontre de plusieurs figures clés de la région susceptibles de lui venir en aide… ou non. Si l’histoire peut sembler convenue sur le papier, elle a pour elle de se vivre par et pour le gameplay. En effet, aucune cinématique à proprement parler, exception faite de l’introduction qui prend la forme d’un mockumentaire d’époque, ne vient perturber l’aventure pour mieux immerger les survivants.
Cette approche vidéoludique de la narration est l’un des points forts d’Atomfall qui brille par sa retenue cinématographique au profit d’une évolution naturelle des missions et des objectifs à accomplir. La curiosité et l’envie d’en apprendre davantage sont ici les moteurs d’une épopée qui nous laisse libre de nos choix et de nos actes. Le simple fait de se balader peut mener notre héros à bien des surprises, qui elles-mêmes mènent à diverses fins dépendant de vos actions tout au long de l’aventure. Le titre de Rebellion nous laisse littéralement aux commandes et ce sentiment de liberté, à l’heure des récits dirigistes, souffle un vent de fraîcheur sur le genre.

L’Angleterre en quarantaine
Développé sous Asura Engine (le moteur propriétaire de Rebellion), Atomfall n’a pas à rougir de la comparaison avec les maîtres techniques du 10e Art, même si dans les faits plusieurs itérations le séparent encore des standards actuels. Les studios britanniques livrent en 2025 une copie suffisamment solide pour garantir de bonnes conditions de jeu, mais qui doit faire des sacrifices pour atteindre cet objectif. A défaut de proposer un véritable monde ouvert, comme son rival S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl, ce FPS propose une région constituée de plusieurs grandes zones connectées entre elles, ce qui signifie des temps de chargements.
Fort heureusement, ces derniers s’avèrent assez courts (sur console de dernière génération). Cependant, la carte est dramatiquement “morte”, zone de quarantaine oblige, et statique, que ce soit au niveau des environnements également peu variés et de la météo. Les studios anglais se rattrapent en intérieur avec une base souterraine tentaculaire qui regorge de mystères à découvrir et d’énigmes à résoudre pour progresser en son sein. Ces instants où la claustrophobie est à son paroxysme sont à mettre au crédit des développeurs tant ils dénotent du classicisme dont souffre la surface, et il en va de même pour le sound design. Ce dernier privilégie la sobriété aux élans musicaux forcés pour mieux nous plonger dans cet enfer post-apocalyptique qui profite d’un charme typiquement “british".

La survie du plus apte
Rebellion s’est inspiré des meilleurs pour concevoir Atomfall, à savoir Fallout : New Vegas, BioShock et bien entendu Stalker 2, et se réapproprier les codes du jeu vidéo de tir et de survie en milieu post-apocalyptique... sans forcément réinventer le genre. Les studios britanniques assurent l’essentiel ludiquement parlant et prouvent ce faisant leur savoir-faire en matière de darwinisme vidéoludique. Le titre repose majoritairement sur 3 axes de gameplay qui s’avèrent au final inégaux, bien que tout soit bien pensé et réalisé avec soin.
L'exploration est de loin la dimension ludique la mieux maîtrisée avec ses innombrables lieux à visiter, ses puzzles à résoudre pour se frayer un chemin dans la zone de quarantaine et ses mystères disséminés ici et là à découvrir. Il est même possible de désactiver les indicateurs affichés sur la carte pour toujours plus de réalisme. A contrario, les combats, bien que satisfaisants en termes de ressenti armes en mains, sont les victimes d’un bestiaire très limité et d’une intelligence artificielle encore trop perfectibles pour constituer un véritable défi. Il convient d’augmenter la difficulté pour mordre la poussière.
La survie est aussi un élément prépondérant d’Atomfall. Sur ce point, ce FPS récite simplement ses gammes survivalistes en bon soldat qu'il est. Il est ainsi possible de crafter divers items et même des armes, de trouver des équipements et de faire du troc pour obtenir de précieuses ressources. La gestion des munitions est également au coeur de l’expérience, surtout dans les niveaux de difficulté les plus élevés. Car le titre possède une qualité rare… celle de proposer diverses options afin de vivre une expérience sur mesure en modifiant le mode de difficulté séparément pour les 3 axes de gameplay mentionnés ci-dessus.

Conclusion
Points forts
- Une version uchronique et post-apocalyptique de l’Angleterre des années 60
- Un récit conté par le gameplay
- Une évolution naturelle des missions et des objectifs
- L’exploration récompensée
- Un sound design sobre
- Une gestion sur mesure de la difficulté
- Une durée de vie honnête (20 heures)
Points faibles
- Des environnements trop statiques
- Une IA perfectible
- Un bestiaire peu varié
- Une dimension survie en retrait
Note de la rédaction
Rebellion a bien digéré ses influences pour concevoir une aventure post-apocalyptique maîtrisée dans les grandes lignes. Certes, ce FPS de survie ne révolutionne pas le genre, mais fait les choses avec sérieux. Sa principale qualité réside dans son approche organique des missions et sa volonté de récompenser l’exploration. Malheureusement, la survie et les combats souffrant d’une IA perfectible accusent un retard certain face aux pontes du genre. Atomfall n’est pas parfait, loin s’en faut, mais mérite définitivement le coup d'œil… surtout si vous êtes friands de ce type de proposition.