Il y a quelques semaines de cela, on a pu jouer durant quelques heures à Assassin’s Creed Shadows. Entre autres, on y a découvert les multiples idées de gameplay de ce volet, notamment celles autour des deux héros complémentaires. En en prenant le contrôle, on s’est rendu compte qu’une fonctionnalité fondamentale depuis quelques épisodes avait… disparu. L’occasion d’en discuter avec Simon Lemay-Comtois, Associate Game Director sur le prochain jeu vidéo d’Ubisoft.

Cette fonctionnalité d’Assassin’s Creed n’a pas sa place dans Shadows, les développeurs ont fait leur choix

Il y a quelques semaines de ça, on a eu le plaisir de vous annoncer que les équipes d’Ubisoft Québec nous ont conviés pour jouer à Assassin’s Creed Shadows, et ce pour la toute première fois ! Depuis la présentation du titre lors du Summer Game Fest et à l’occasion de la conférence Ubisoft Forward, il nous tardait d’apposer nos mains sur le titre d’Ubisoft. Dans la foulée de cette présentation, nous avons publié nos premières impressions sur le prochain épisode de la saga phare d’Ubisoft, l’occasion d’évoquer les deux plus grands atouts du jeu, à savoir ses deux héros, aux gameplay complémentaires, et son monde ouvert, plus vivant et plus immersif que jamais. Aujourd'hui, notre test est même enfin disponible !

En janvier, pour compléter notre découverte du titre - étalée sur plusieurs portions d’une version en cours de développement -, on a pu interroger quelques cadres du projet, notamment Simon Lemay-Comtois, Associate Game Director sur Assassin’s Creed Shadows. Lors de notre entretien, on lui a posé une question sur la manière dont les équipes de développement avaient tenté de trouver des idées pour pimenter le gameplay et apporter une dimension un peu plus tactique en termes d’exploration et d'infiltration. Depuis le renouvellement de la formule, avec l’épisode Origins, les capacités d’observation du héros/de l’héroïne étaient décuplées grâce à un compagnon ailé (un aigle, puis un corbeau). Pour Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft Québec a décidé de mettre de côté cette tradition, et on doit avouer (maintenant que notre test est sorti) que ce fut un choix osé... mais judicieux !

Au revoir l’aigle : l’infiltration avec Naoe se fera de manière « beaucoup plus tactique »

Forcément, lorsqu’on a l’habitude de jouer aux titres de la saga Assassin’s Creed depuis quelques années, les réflexes reviennent vite, comme le survol de certaines zones à l’aide de notre compagnon ailé pour, en quelque sorte, planifier nos séquences d’infiltration. Simon Lemay-Comtois reconnaît qu’il s’agit « d’un truc bien établi au sein de la franchise (...) pour servir d’éclaireur et marquer tout ce qui peut être mis en avant ». Cependant, pour marquer une sorte de renouveau, de pas en avant, « on a décidé de ne pas le faire dans Shadows », « un choix délibéré » comme nous le confie Simon Lemay-Comtois lors de notre entretien. Au-delà de s’interroger sur le fait d’enlever, ou non, ce « truc qui marche très très bien », il fallait trouver « avec quoi remplir ce manque ». Bien évidemment, il a tenu à souligner que cette décision de retirer l’aigle n’est pas une manière de rabaisser les précédents titres, ni « une insulte envers les jeux qui l’employaient avant nous (sous-entendu, avant Assassin’s Creed Shadows) ».

Selon lui, il fallait trouver une idée pour mettre en place « quelque chose de beaucoup plus tactique à chaque instant », un élément « qui nous donne une infiltration qui repose moins sur la planification à long terme que sur la réaction au prochain tournant, à la prochaine action ». De là, il nous explique que « le fait d’enlever l’oiseau et enlever la portée qu’il donnait, comme un être omniscient, ça nous a permis de construire autre chose ». En l’occurrence, comme on l’a vu lors de notre prise en main d’Assassin’s Creed Shadows, les deux héros s’en remettent surtout à leur propre observation (qui permet, de ce fait, de marquer les ennemis). La petite subtilité, c’est que Naoe dispose d’une « vision d’aigle » (via un appui sur le stick droit) qui lui permet de sentir la présence des ennemis aux alentours. En jeu, ça se matérialise par une silhouette rouge, apparaissant dans un périmètre raisonnable. Moins dans l’anticipation et la planification, l’infiltration avec Naoe repose sur de multiples questions qui conditionnent l’enchaînement des étapes de notre parcours : « Qu’est-ce que j’ai comme arme en ce moment ? Qu’est-ce que j’ai devant moi ? Quel choix je fais ? C’est tout le temps un nouveau choix intéressant, toutes les minutes, toutes les 30 secondes ».