Parmi les “stars” connues dans le monde entier du côté des créateurs de jeux, Hideo Kojima est sûrement une des plus célèbres. Le créateur de Metal Gear Solid a été invité par Konbini pour parler de ses films préférés. Le papa de Death Stranding en a profité pour se concentrer sur les réalisateurs français qui ont marqué sa vie et qui l’ont inspiré.
“Faire découvrir des films à une nouvelle génération”
Le dernier épisode du Vidéo Club présenté par Konbini s’intéresse aux nombreux films que Hideo Kojima adore. Ce dernier s’est prêté à l’exercice avec une difficulté supplémentaire : se concentrer sur les films français ! Comme chacun le sait, le papa de Metal Gear Solid est un véritable cinéphile et comme il l’explique dans l’émission, certains de ses proches le surnomment “Video Kojima”, parce qu’après le travail, il avait pour habitude de passer dans tous les vidéoclubs des environs pour emprunter des cassettes. “Pendant mon enfance, les films japonais des années 1950 et 1960 étaient géniaux, tout comme les films français de ces années. La plupart des artistes actuels sont inspirés par ces films”, explique-t-il. “J’ai moi-même été très influencé par ces films dont la plupart sont des classiques. Même lorsque je les revois maintenant, ils sont toujours aussi bons, actuels et originaux. Je voulais donc les faire découvrir à une nouvelle génération”, ajoute-t-il.
“Le meilleur film de cette époque, c’est lui !”
Parmi les premiers réalisateurs cités par Hideo Kojima dans la vidéo, nous retrouvons Jean Cocteau pour La Belle et la Bête (1946). Un film qu’il trouve surréaliste et qui l’a beaucoup marqué quand il était petit. Jacques Becker a également une place dans le cœur de l’ancien de Konami, surtout grâce au long-métrage Le Trou qui raconte une évasion de prison. Le meilleur film de cette époque, toujours selon Kojima, n’est autre que Le Salaire de la peur (1953) de Henri-Georges Clouzot. “Les personnages principaux s’appellent Mario et Luigi, comme dans Super Mario Bros !”, s’amuse-t-il. “Le remake de William Friedkin est très bon, mais celui-ci vous surprendra. Le réalisme est spectaculaire, Yves Montand joue dedans… C’est un des meilleurs films, je le revois tous les ans”, reconnaît-il.
Deux autres réalisateurs français tiennent une place importante dans l’esprit d’Hideo Kojima. Le premier est le maître de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard. “J’aime particulièrement Alphaville” (1965), lance le patron de Kojima Productions. “C’est de la SF et Akio Jissoji, le réalisateur d’Ultraman et Ultraseven, qui est l’un de mes réalisateurs préférés, a également été très influencé par ce film”. Le second est Leos Carax, un des “héros” de Kojima. “J’aime tout particulièrement Mauvais Sang (1986). Je cherche une veste jaune comme celle d’Alex dans le film, mais je n’ai pas encore trouvé la bonne. J’ai même pensé à m’en fabriquer une, ça montre à quel point j’aime ce film !”, balance-t-il. Avant d’ajouter : “j’aime beaucoup son travail, mais je ne l’ai pas encore rencontré”. Monsieur Carax, si vous nous lisez, vous savez que vous pouvez faire un heureux.
“Ça m’a assez surpris au sujet des Français”
Il y a un long-métrage français qui a particulièrement impressionné Hideo Kojima : Les Yeux sans visage (1960) de Georges Franju. “J’ai vu ce film tout seul à la télé lorsque j’étais enfant et ça m’a traumatisé. Quand je le revois maintenant, je comprends que c’est plus un film artistique qu’un film d’horreur”. En ce qui concerne les autres films français des années 1960 aimés par le papa de Metal Gear Solid, nous retrouvons La Jetée de Chris Marker (1962), plutôt original avec ses photos fixes, ainsi que Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville. Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, sorti en 1958, a aussi marqué le créateur. “Lorsque j’étais petit, je me souviens que j’étais assez étonné. Ça parle d’adultère, donc ça m’a assez surpris au sujet des Français”.
Dans les productions plus récentes, l’ex de Konami dit adorer Enter the Void (2009) de Gaspar Noé pour sa représentation de la vie et de la mort. “Death Stranding se rapproche aussi de cette conception-là. Gaspar Noé doit être vraiment fou et c’est ça que j’aime dans ses films”, entend-on. Mathieu Turi, le réalisateur de Gueules Noires (2023), fait aussi partie des petits chouchous de Kojima. “J’ai écrit un commentaire pour chacun des films de Mathieu lorsqu’ils sont sortis au Japon”. Voilà qui tombe bien, le réalisateur a déjà avoué à plusieurs reprises sa passion pour les jeux de Kojima.
De gentils mots à propos de Léa Seydoux
Hideo Kojima a profité de l’interview pour évoquer Léa Seydoux, actrice française qui interprète le personnage de Fragile dans Death Stranding que l’on reverra dans Death Stranding 2. “Léa est une magnifique personne, très charmante, c’est très amusant de travailler avec elle”, dit-il, avant d’ajouter : “d’habitude, avec les acteurs, on ne sociabilise pas beaucoup en dehors des tournages. Léa n’est pas comme ça. On va souvent au restaurant ensemble pour manger des sushis par exemple”.

Le papa de Metal Gear Solid renchérit : “À chaque fois qu’on se voit, elle me dit : ‘Hideo, donne-moi de bonnes recommandations de films’. À chaque fois que je dis un film que j'aime et qu’elle aime aussi, ça la rend heureuse. Ça ne s’arrête pas là, elle demande : ‘quelle scène as-tu trouvée intéressante ?’. Elle est très heureuse lorsque nos scènes préférées correspondent. Si ce n’est pas le cas, elle est plus mitigée”. Pour rappel, la prochaine grosse production d’Hideo Kojima, Death Stranding 2 : On the Beach, sortira le 24 juin 2025 sur PS5. Le créateur japonais travaille également sur un jeu horrifique pour le compte de Microsoft, intitulé OD.