Balatro : Comment un jeu vidéo au design sommaire a triomphé malgré des défis de commercialisation

Titre original : Ce jeu vidéo était "un enfer à commercialiser", mais il a finalement rapporté une véritable fortune à son créateur

Parfois, les plus grosses pépites sont celles qui ne payent pas de mine. C’est en tout cas ce qu’on peut retenir de l’histoire de ce fameux jeu vidéo sorti l’année dernière qui a littéralement provoqué un raz-de-marée chez les joueurs… alors que son éditeur ne savait pas comment le vendre.

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C’est le meilleur jeu indépendant de 2024, mais il était difficile à commercialiser

Même si on voudrait bien croire le contraire, il faut bien avouer que les graphismes participent grandement à susciter l’intérêt des joueurs. Alors quand un jeu propose un design plus que sommaire, même s’il est excellent, il n’est pas toujours facile de convaincre un public de l’acheter. C’est précisément le challenge auquel ont dû faire face LocalThunk et Playstack, respectivement développeurs et éditeurs de Balatro, un jeu indépendant sorti l’année dernière. Pour ceux qui seraient passés à côté, Balatro est un jeu mélangeant roguelite et deck-building et s’inspirant du poker, et autant dire qu’il ne s’est pas fait remarquer pour ses graphismes. Pendant la GDC, le directeur de communication de Playstack Wout van Halderen a ainsi témoigné :

Balatro était un enfer à commercialiser. Il y avait d’autres jeux qui sortaient en même temps, et on peut dire qu’ils avaient des bandes-annonces et des screenshots un peu plus impressionnants.

Ce jeu vidéo était "un enfer à commercialiser", mais il a finalement rapporté une véritable fortune à son créateur

Difficile en effet de donner envie à énormément de joueurs de payer un peu moins de 14€ pour un simple jeu qui a tout l’air d’être une version à peine différente d’une partie de poker en pixel-art digne de l’époque du Démineur sur Windows. Pourtant, ils ont bien fini par y arriver, puisque Balatro est rapidement devenu un phénomène qui s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires. Mieux encore, il a même réussi à être nommé dans pas moins de 5 catégories différentes aux Game Awards 2024, dont celle du Meilleur jeu ! Au final, il a tout de même remporté 3 prix sur les 5 : Meilleur jeu indépendant, Meilleur premier jeu indépendant et Meilleur jeu mobile.


Les éditeurs de Balatro n’en étaient pas à leur premier coup

Mais alors, comment faire pour donner envie aux gens d’essayer un jeu quand il a des graphismes aussi sommaires que ceux de Balatro ? Premièrement, il faut être convaincu que le jeu est bon, et c’est précisément le sentiment qu’avaient l’équipe de Playstack. Toujours à la GDC, Wout van Halderen raconte :

Les gens n’allaient pas s’exciter pour les screenshots, ils n’allaient pas se jeter sur les bandes-annonces. Mais on savait que le jeu était bon parce qu’on arrivait pas à arrêter d’y jouer en interne.

Ce jeu vidéo était "un enfer à commercialiser", mais il a finalement rapporté une véritable fortune à son créateur

Sachant à quel point il était bon et addictif, il devenait alors clair qu’il fallait passer par une autre méthode pour commercialiser Balatro. Heureusement, Playstack n’en étaient pas à leur premier coup et avaient déjà eu un cas similaire avec The Case of the Golden Idol, un puzzle-game aux graphismes sommaires. Ils connaissaient donc l’effet boule de neige que pouvait provoquer le bouche à oreilles, surtout quand il était propulsé par des streamers et autres vidéastes, voire mieux, les joueurs eux-mêmes. Ainsi, la meilleure solution pour commercialiser Balatro a été de proposer une version démo accessible gratuitement, et de laisser les joueurs faire tout le travail. Une méthode qui a clairement porté ses fruits quand on voit le succès planétaire qu’est devenu Balatro.