Les plateformes de streaming sont remplies de petites pépites cinématographiques qui nous échappent, et parmi elles, un film d’action japonais disponible pour les abonnés Netflix a retenu notre attention.
Immersion dans un Japon sanglant et fantastique
Blade of the Immortal tire son essence d'un manga éponyme publié pour la première fois en 1993 par Hiroaki Samura. L'intrigue se déploie autour de Manji, un samouraï frappé d'une malédiction d'immortalité, un fardeau qu'il ne peut lever qu'en expiant ses fautes passées par le massacre de mille hommes. Le récit s'intensifie lorsque Manji croise le chemin de Rin Asano, une jeune femme déterminée à venger l'assassinat de son père par Kagehisa Anotsu et son école d'arts martiaux Ittō-ryū. Malgré sa réticence initiale, Manji se résout à devenir le garde du corps de Rin et à l'aider dans sa quête de vengeance, un pacte qui les entraîne dans un tourbillon de confrontations sanglantes et de rencontres avec divers protagonistes aux motivations fortes.
Le synopsis révèle une trame narrative où la vengeance personnelle s'entremêle avec des éléments de fantastique, notamment l'immortalité de Manji. Les péripéties conduisent le duo à affronter des adversaires redoutables, tels que Sabato Kuroi, Shira, et même la loyale Makie Otono-Tachibana, chacun ajoutant une couche de complexité à l'envie vengeresse de Rin. Le film culmine dans une bataille épique où les alliances se forment et se brisent, et où le sacrifice ultime de certains personnages souligne la brutalité et l'intensité de ce monde.

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Une production au petit oignon avec un accueil mitigé
À la barre de cette adaptation cinématographique se trouve Takashi Miike, un réalisateur japonais reconnu pour son style singulier et sa prolifique filmographie, explorant divers genres allant du polar au film d'horreur. Blade of the Immortal témoigne de sa capacité à orchestrer des scènes d'action spectaculaires et à insuffler une énergie particulière à ses projets, comme le souligne Kambole Campbell de One Room With A View, qui décrit le film comme une « épopée samouraï sanglante, souvent d'un comique noir et outrageusement réjouissante ». Sur le plan technique, le film bénéficie d'une photographie soignée de Nobuyasu Kita et d'une musique entraînante de Kōji Endō qui a aussi participé au film Yazuka : L’Ordre du Dragon.
Blade of the Immortal a eu l'honneur d'être sélectionné hors compétition au Festival de Cannes en 2017, attestant d'une certaine qualité le faisant rentrer dans le circuit des festivals de cinéma. Néanmoins, la réception critique du film a été mitigée. Si certains ont salué son énergie et son style visuel, d'autres ont trouvé sa durée de 140 minutes excessive et son récit parfois laborieux. Par exemple, Tim Robey du Daily Telegraph note que malgré sa vigueur, le film est "sans doute trop copieux". À l'inverse, Chris Hewitt d'Empire Magazine le considère comme "un autre gagnant de Miike", louant son style, son abondance de gore et son caractère non conventionnel.
Malgré des avis critiques partagés quant à son rythme et sa longueur, le film conserve un attrait certain pour les amateurs d'action et de récits épiques ancrés dans le folklore japonais, perpétuant le mythe immortel du guerrier solitaire.