Dix ans après sa sortie, "Ori and the Blind Forest" reste un chef-d'œuvre du Metroidvania, touchant des millions de joueurs avec son graphisme époustouflant et son histoire émouvante.

Titre original : Il y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueurs

Dévoilé à la conférence Microsoft de l’E3 2014 devant un parterre de journalistes charmés, le jeu vidéo qui a fait connaître Moon Studios dans le monde s’est rapidement imposé comme un des meilleurs Metroidvania de l’histoire. Il y a 10 ans, Ori, une créature magique tombée de l’Arbre aux Esprits, faisait éclore des passions en cachant son cœur brillant sous une couche d’épines.

Sommaire

  • L’étincelle
  • D’une nature majestueuse
  • Larmes qui cachent la forêt
  • Dur comme l’écorce
  • La fin n’est que le début de l'histoire

L’étincelle

Annoncé le 9 juin 2014 lors de la conférence E3 de Microsoft, Ori and the Blind Forest arrive sur Xbox One et PC seulement neuf mois plus tard. Le temps d’une grossesse. Nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas vu le chef-d’œuvre arriver. À chaque fois que la petite bestiole daigne montrer son museau, à la gamescom 2014, au TGS 2014, seuls les propos enthousiasmants bourgeonnent dans nos colonnes virtuelles. “Ori and the Blind Forest est probablement l'un des jeux qui nous a le plus marqués lors de l'E3 2014, principalement grâce à sa direction artistique et à la poésie qui se dégage des vidéos aperçues”, peut-on lire dans une de nos cinq news (seulement) séparant l’annonce de la sortie. Le pelage étincelant de la créature magique attire les regards sans fausse hype ni pluie d’informations émanant du développeur. Ce Metroidvania 2D soutenu par Microsoft semble tout avoir pour lui, mais Ori tâche de se faire discret... quand bien même il aurait tapé dans l'œil de tout le monde.

Il y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueurs

D’une nature majestueuse

Beau, Ori and the Blind Forest l’est naturellement quand il débarque le 11 mars 2015. Dès les premières secondes de l’aventure, le superbe style graphique du soft façonné par Moon Studios saute au visage tel un chat sauvage enragé. Oui, le jeu est sublime. Les décors sont variés, les animations sont nombreuses, l’univers est époustouflant. Flirtant avec les travaux à l'aquarelle d’Édouard Manet, la direction artistique fait la part belle aux couleurs qui paraissent peintes à même l'écran.

Il y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueursIl y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueursIl y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueurs

Tout paraît vivant, délicat, léger, ce qui confère à Ori une âme. À cette époque, seuls Rayman Legends et Dust : An Elysian Tail peuvent se targuer d’avoir des graphismes en 2D aussi travaillés. Dean Dodrill, papa de Dust : An Elysian Tail, reconnaît lui-même en 2015 que Ori and the Blind Forest est “le plus beau jeu 2D jamais créé”. Histoire de laisser un souvenir impérissable à un maximum d’aventuriers, Ori est également doté d’une bande-son exceptionnelle. Composée par Gareth Coker, alors inconnu du grand public, elles magnifient l’épopée. Il faut le voir l’écouter pour le croire.

Voir Xbox Game Pass sur Amazon


Larmes qui cachent la forêt

Dans sa quête aux éléments, à même de sauver l’Arbre aux Esprits de la forêt de Nibel, Ori – grâce aux talents du joueur – traverse des lieux variés parfois enchantés, mais souvent désenchantés. L’objectif est double : il faut raviver la forêt afin que cette dernière puisse nourrir Naru, une aimable bestiole affamée qui a élevé Ori comme son propre enfant. La production éditée par Microsoft a bel et bien des allures de contes de fées qui auraient pu être imaginés par les frères Grimm ou Hayao Miyazaki. Ses thèmes forts et son ton mélancolique en font en tout cas chavirer plus d'un. Les moments de bravoure s’enchaînent tandis que les séquences touchantes frappent avec justesse. C’est un fait, le soft a de quoi émouvoir même les joueurs les plus endurcis ! Certes, l’impression de vie qui se dégage de cette forêt magique est palpable, mais la mort rôde, dans l’ombre.

Il y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueurs

Dur comme l’écorce

Qu’elles soient de tristesse, d’émerveillement, de joie ou de frustration, les larmes coulent lorsque l’on explore cet univers coloré imaginé par Moon Studios. Du côté de ses mécaniques, le jeu ne bouleverse pas les codes du genre. Les tableaux variés à explorer cachent de multiples secrets, les capacités qui se gagnent permettent d’atteindre des lieux normalement inaccessibles, l'arbre de compétence s’améliore en échange de quelques points et la carte est un peu labyrinthique. Si ce n'est pas vraiment original, c'est, en tout cas, merveilleusement maîtrisé. Une chose est cependant certaine : Ori demande une bonne dose de concentration, de doigté, et parfois même de réflexion.

Il y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueursIl y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueurs

Les développeurs ont fait preuve d’un sadisme implacable lorsqu'il s'agit de trouver des façons de faire mourir le joueur. La composante “die-and-retry” est là, mais elle met en avant un système de sauvegarde bien trouvé. En effet, en puisant dans une de ses réserves d'énergie, Ori a la capacité de créer ses propres checkpoints. La difficulté est bien présente, il nous a fallu plus de 640 essais pendant les 11 heures de la trame principale pour voir le générique de fin !

Il y a 10 ans, ce jeu vidéo devenait le plus beau Metroidvania du monde. Noté 19/20, il a fait pleurer des millions de joueurs

La fin n’est que le début de l'histoire

Noté 19/20 chez nous, ayant décroché un 88/100 sur Metacritic, Ori and the Blind Forest a fait l’unanimité aussi bien du côté de la presse que des joueurs. Son accent mis sur la plateforme, les mouvements multiples, mais aussi sur le storytelling plus visuel que textuel ont inspiré de nombreuses autres productions. Le titre édité par Microsoft a permis à Moon Studios de se faire un nom dans le monde du jeu vidéo, quand bien même le développeur n’aurait pas de bureaux physiques puisque ses employés sont à 100 % en télétravail. Le plébiscite du titre a également permis à Gareth Coker de se faire engager pour diverses productions telles que Ark : Survival Evolved, Darksiders Genesis, Dota 2, Immortals : Fenyx Rising, Halo Infinite et plus récemment Prince of Persia : The Lost Crown.

Face au succès à la fois critique et commercial, Microsoft et Moon Studios lanceront en 2020 une suite intitulée Ori and the Will of the Wisps. Cette dernière ajoutera des boss, repensera tout le système de combat et poussera les curseurs encore plus loin sur tous les éléments appréciés des fans. Elle atteindra le 90/100 sur Metacritic, ce qui est impressionnant. La série ayant atteint les 15 millions de ventes depuis la sortie du premier volet il y a 10 ans, il est normal de se demander si un troisième épisode verra le jour dans un futur pas trop lointain. Aux dernières nouvelles Microsoft aimerait beaucoup et Thomas Mahler, le patron de Moon Studios, ne serait pas totalement fermé à l’idée. Très occupé avec le développement de No Rest for the Wicked, il assure néanmoins qu’aucun nouveau projet ne commencera tant que son Action RPG ne sera pas bouclé. L’espoir fait vivre, comme on dit, mais il y a encore une lueur qui émane de l’Arbre aux Esprits. Peut-être vient-elle des bougies ? Joyeux dixième anniversaire, petit Ori !