Le film que nous présentons aujourd’hui fut l’un des flops critiques et commerciaux les plus terribles du XXIe siècle. Conspué par la presse et même par le grand public par nature moins exigeant, il a fait trembler Hollywood de par l’ampleur de son échec.
La mythologie égyptienne sous le feu des projecteur
En 2016, le réalisateur Alex Proyas, connu pour I, Robot et Dark City, signait Gods of Egypt, un film d'action et d'aventure fantastique inspiré de la mythologie égyptienne. Doté d'un budget colossal de 140 millions de dollars, le long-métrage ambitionnait de devenir un succès mondial. Cependant, ses résultats furent loin des attentes, tant sur le plan critique qu'au box-office. Gods of Egypt met en scène un conflit épique entre les dieux Seth et Horus pour le contrôle de l'Égypte. Inspiré de la légende de Seth et Horus, le film suit le périple d'un jeune mortel, Bek, qui s'allie au dieu Horus pour vaincre Seth, le dieu impitoyable des ténèbres qui a usurpé le trône et plongé le royaume dans le chaos. Ensemble, ils doivent surmonter des épreuves et affronter des créatures mythiques pour rétablir l'équilibre et libérer l'Égypte de la tyrannie. Le casting réunissait Nikolaj Coster-Waldau (Game of Thrones) dans le rôle d'Horus, Gerard Butler (300) dans celui de Seth et Brenton Thwaites (DC Titans) dans celui de Bek. Chadwick Boseman (Black Panther) décédé depuis incarnait Thoth, le dieu de la sagesse. Malgré la présence de ces acteurs renommés, Gods of Egypt n'a pas réussi à convaincre.
Le crash d'un mythe antique
Dès sa sortie, Gods of Egypt a été pilonné par la critique. Sur le site Rotten Tomatoes, le film affiche un faible taux d'approbation de 14%. Les critiques ont notamment fustigé les effets visuels peu convaincants, l'écriture maladroite et le manque d'originalité du scénario. Certains ont également pointé du doigt le "whitewashing" du casting, avec des acteurs majoritairement blancs incarnant des divinités égyptiennes. Alonso Duralde de TheWrap a écrit : "Un méli-mélo d'effets visuels peu convaincants et d'écriture maladroite - sans parler d'une autre représentation de l'Égypte ancienne dans laquelle les rôles principaux sont presque tous joués par des Blancs - Gods of Egypt aurait pu être tellement mauvais que ça en devient bon s'il avait conservé les rires involontaires de ses 10 premières minutes. Au lieu de cela, il dérape dans la banalité, annulant ainsi le classique du camp qu'il a si souvent frôlé".
Face à cette avalanche de critiques négatives, Alex Proyas a réagi avec virulence. Sur sa page Facebook, il a qualifié les critiques de "vautours malades picorant les os d'une carcasse mourante". Il a également dénoncé le manque de courage des journalistes qui, selon lui, n'osent pas défendre un film s'il va à l'encontre du consensus. A. Proyas a également défendu ses choix de casting arguant qu'il avait bénéficié d'une "liberté artistique" pour choisir les acteurs qu'il jugeait les plus aptes pour tenir les rôles. Il a reconnu que le "whitewashing" était une préoccupation justifiée, mais a estimé que Gods of Egypt n'était "pas le meilleur film pour aborder les questions de diversité". En plus des mauvaises critiques, le film a déçu au box-office. Gods of Egypt a rapporté 31,2 millions de dollars aux États-Unis et au Canada, et 119,6 millions de dollars dans le reste du monde, pour un total de 150,6 millions. Rapporté à son budget de production de 140 millions de dollars, le film a été considéré comme un échec commercial. Le Hollywood Reporter a estimé que le film avait fait perdre au studio près de 90 millions.