Le film controversé Sound of Freedom, qualifié de “grossier et manipulateur” par certains critiques mais ayant rencontré un succès public retentissant, est désormais disponible sur Amazon Prime Video. Ce thriller, qui aborde le thème sensible du trafic d’enfants tout en suscitant des accusations de liens avec des théories complotistes, continue de diviser l’opinion.

Le film Sound of Freedom, accessible désormais aux abonnés d'Amazon Prime Video, a suscité une vive controverse, oscillant entre un succès retentissant auprès du public et des critiques acerbes de la part des professionnels du cinéma. Décrit par certains comme "un thriller bien intentionné qui ne mérite pas entièrement d'être rejeté comme propagande de guerre culturelle" par Kevin EG Perry d'Empire Magazine, il est simultanément fustigé par d'autres comme une œuvre "tonitruante, grossière et manipulatrice" selon Wendy Ide de l'Observer (UK). Cette polarisation témoigne de la complexité d'un long-métrage qui aborde un sujet sensible, celui du trafic sexuel d'enfants, tout en étant accusé d'alimenter des théories conspirationnistes.

Un Thriller Controversé au Cœur du Débat

Sound of Freedom relate l'histoire, inspirée de faits réels, de Tim Ballard, un ancien agent du gouvernement américain qui se lance dans une mission périlleuse pour secourir des enfants victimes de trafiquants sexuels en Colombie. Le rôle principal est incarné par Jim Caviezel. Si David Stratton de The Australian estime que le film "vaut le coup d'œil car c'est un exemple bien fait d'un thriller inspiré par des crimes indescriptibles qui sont commis dans le monde entier", de nombreux critiques ont exprimé un avis diamétralement opposé. Ed Power du Daily Telegraph (UK) le qualifie de "bizarre, troublant et pourtant – dans l'équivalent cinématographique de transformer le vin en eau – d'un ennui saisissant". Danny Leigh du Financial Times suggère que si Sound of Freedom impressionne, cela pourrait être dû "plus au manque déroutant d'un arc dramatique qu'à l'apprentissage de ce que les MSM ne veulent apparemment pas que vous sachiez". Peter Bradshaw du Guardian va jusqu'à affirmer que "c'est juste un film ennuyeux et mal joué".

Au-delà de la qualité cinématographique, le film a été critiqué pour sa représentation du sujet et son lien supposé avec des idéologies controversées. Radheyan Simonpillai de CBC Radio le décrit comme "un thriller d'une compétence fade qui trouve facilement le chemin de vos sentiments puisqu'il traite du trafic d'enfants (un sujet grave qui a été tragiquement coopté comme cri de ralliement pour des types xénophobes et pro-Trump)". Jake Wilson de The Age (Australia) y voit "le type d'exploitation le plus simple, dans lequel une posture d'indignation vertueuse fournit un alibi à une fascination pour le mal caché, liée à son tour à une peur des étrangers corrompus". Melanie McFarland de Salon.com est particulièrement virulente, considérant que les "perdants" sont "tous ceux qui ont donné leur argent et deux heures et quinze minutes de leur vie à une histoire qui est au mieux embellie et, intentionnellement ou par coïncidence, profitant d'une hystérie de masse alimentée par des théories du complot".

Succès Commercial et Résonance auprès du Public

Malgré les critiques mitigées, Sound of Freedom a connu un succès surprenant au box-office, engrangeant 251 millions de dollars contre un budget de 14,5 millions. Ce résultat en a fait "l'un des films indépendants les plus réussis de l'histoire". Ce succès peut être en partie attribué à une stratégie marketing particulière d'Angel Studios, le distributeur, qui a encouragé les spectateurs à "payer à l'avance" des tickets pour ceux qui n'auraient pas les moyens d'aller voir le film. Selon Angel Studios, environ 84% de ces tickets payés à l'avance ont été effectivement utilisés. Contrairement aux critiques professionnelles, l'accueil du public a été extrêmement positif, atteignant même un score d'audience de 100% sur Rotten Tomatoes à un certain moment. Certains analystes de l'industrie cinématographique attribuent ce succès à l'attrait du film auprès d'un segment de public souvent négligé. Paul Dergarabedian, analyste principal chez Comscore, a déclaré : "C'est un autre exemple d'un distributeur confessionnel brisant les règles et s'en sortant gagnant. Cela montre également qu'une stratégie de marketing de base et l'exploitation du pouvoir du public confessionnel se sont avérées une méthode très efficace pour générer des profits". Le film a également bénéficié du soutien de personnalités publiques et politiques, dont l'ancien président Donald Trump qui a organisé une projection spéciale. La sortie du film sur Amazon Prime Video suggère qu'il continue de trouver un public et de susciter l'engagement, malgré les controverses initiales et les critiques mitigées.