D’ici quelques jours, The Pokémon Company prendra la parole le temps d’une diffusion particulièrement attendue. De mon côté, je compte scruter avec attention cette présentation car je dois avouer que les derniers jeux Pokémon m’ont déçu, et même la nostalgie qu’elle suscite en moi n’arrive pas à atténuer mes critiques à son égard. Avec Légendes Pokémon : Z-A et les potentielles surprises concoctées par la société et le studio Game Freak, j’attends que Pokémon mette les bouchées doubles pour me convaincre à nouveau !

Dans l’histoire des présentations dédiées à la franchise Pokémon, le mois de février est toujours une période très scrutée. Pour cause, The Pokémon Company organise constamment une retransmission d’ampleur pour marquer le coup du Pokémon Day, fixé au 27 février afin de coïncider avec la sortie des deux versions de la Game Boy (Rouge/Bleu, Vert/Rouge au Japon) en 1996. D'ailleurs pour marquer le coup de l'édition 2025, qui s'est tenue il y a quelques jours, on a enfin eu le droit à une grosse poignée d'informations sur Légendes Pokémon : Z-A, et même la révélation d'une nouvelle expérience : Pokémon Champions. Quoi qu'il en soit, comme n’importe quel joueur ayant grandi avec les consoles portables de Nintendo, les jeux de rôle de la franchise Pokémon ont représenté une grande partie de mes souvenirs vidéoludiques d’antan. On peut poser la question à un tas de joueurs mais beaucoup se souviennent de l’instant où on leur a offert une Game Boy, accompagnée d’une des premières versions de la licence Pokémon. Pendant des années et des années, je n’ai pas compté mes heures de jeu sur les version Bleu et Jaune, ainsi que les suivantes.

Au fur et à mesure, l’émerveillement procuré à la vue de la progression des titres de la franchise était toujours aussi fort : la découverte des nouvelles générations, l’évolution graphique entre la version Or/Argent et Rubis/Saphir grâce au passage sur Game Boy Advance, le plaisir de se constituer une équipe inédite et de triompher de certains passages, comme le combat contre Cynthia et ses Pokémon terriblement entraînés. Bref, Pokémon, c’est une sorte de condensé de souvenirs. Au fil des années, j’ai fini par mettre la licence de côté tout en restant au fait de ses changements, ses nouvelles propositions et parti-pris. Sauf qu’il y a quelques jours, j’ai eu l’envie un peu folle de mettre vraiment les mains sur l’un des derniers opus de la saga… et je comprends mieux pourquoi j’ai lâché l’affaire : voilà pourquoi j’attends un vrai changement - comme celui promis par Légendes Pokémon Z-A ? - et une prise de conscience de la part de The Pokémon Company quant à l’avenir de la saga.

Ma nostalgie a ses limites, je ne pourrais jamais défendre Pokémon Écarlate et Violet

Dernièrement, je ne sais pas quelle folie m’a pris mais, étant donné l’approche du prochain Pokémon Presents et de la sortie d’un nouvel opus, j’ai eu envie de me lancer dans l’aventure Écarlate et Violet. Je me suis aperçu qu’il y avait donc un véritable écart entre le simple fait d’avoir suivi l’aventure du coin de l'œil et de le prendre en main. En soi, c’était un peu un rêve d’explorer tout un épisode avec une liberté totale, pourtant le monde ouvert de Pokémon Écarlate et Violet m’a déçu à une vitesse folle, et ne parlons pas de l’aspect technique du jeu qui sort totalement de l’immersion en raison de ses chutes de framerate. Certes, on s’amuse de croiser tout un tas de créatures de poche, de les attraper pour à la fois compléter son Pokédex et se forger une équipe qui puisse tenir la route pendant quelque temps avant d’effectuer quelques ajustements. Le problème, c’est qu’en voulant modifier la manière dont on parcourt l’aventure - en laissant le choix de s’attaquer aux Arènes, aux recherches sur les Dominants ou à la traque des cadres de la Team Star -, on aboutit à une dilution trop prononcée du coeur même de la formule des jeux Pokémon. Au bout de plusieurs heures, je m’interroge encore sur le plaisir que l’on peut ressentir à explorer de telles terres tant j’ai eu l’impression de parcourir un no man’s land dans lequel on aurait posé des éléments ça et là. Des centres Pokémon à droite à gauche, des villes étapes posées ici et là, des tas de Pokémon pour habiter les régions, des dresseurs droits comme des piquets qui doivent eux-mêmes se demander ce qu’ils font à cet endroit.

À la base, il y avait une sorte de charme fou dans les décors des anciens épisodes de la saga. Alors oui, je suis peut-être trop nostalgique d’une époque révolue et peut-être que je ne veux pas accepter les changements de la licence, mais je ne peux qu’espérer un regain de qualité de la part de The Pokémon Company et Game Freak car je ne peux pas croire qu’on puisse, en tant que joueurs, se contenter de ce que la société et le studio de développement nous ont offert avec cet opus. La goutte d’eau, c’est vraiment ce passage avec Menzi, en haut du phare, où le personnage s’extasie sur la beauté des décors, ce qui est, sans mentir, en complet décalage avec les impressions que l’on peut avoir face à ces assets sans finesse et cette direction artistique qui laisse de marbre. Et encore, si c’était le seul défaut qu’il pouvait y avoir au sein de cette aventure, mes sessions de jeu sur Écarlate et Violet ne sont qu’une succession de frustrations. À vouloir créer une expérience pour tous les publics - ce n’est pas pour rien que ces deux versions grimpent dans le classement pour atteindre quasiment la deuxième place du classement des plus grosses ventes de la saga (?!) -, une casualisation déjà pointée du doigt, la licence Pokémon se perd dans son cahier des charges. Pourquoi avoir modifié la construction des arènes à ce point ? À quel moment le fait de pousser une olive géante jusque dans un panier en osier est le gage d’un moment ludique ? Je m’interroge encore… Même l’exploration des villes ne me procure plus d’émotions tant elle semble à l’abandon avec ces PNJ qu’on a à peine envie d’aborder et ces bâtiments, aux portes closes, sur lesquels on vient se heurter pour mieux comprendre qu’ils ne sont que des amas de béton et de briques. Vraiment, Pokémon a beau avoir une place chère dans mon cœur au point que j’y reste très attaché, la nostalgie ne me fait pas tout pardonner.

J’ai beau être dépité par les derniers jeux Pokémon, le Pokémon Presents 2025 entretenait mes espoirs

Il y a quelques jours, j'avais conscience que la balle était dans le camp de The Pokémon Company et Game Freak. Malgré la déception et ma peine à propos de la saga - que j’essaie d’oublier en me replongeant dans quelques sessions par-ci par-là sur Pokémon HeartGold / SoulSilver -, je me disais qu’il y avat peut-être moyen de recevoir des signaux positifs à l’occasion de la présentation prévue pour le Pokémon Day. Oui, j’avais peut-être l’air dépité, mais j'ai essayé de ne pas perdre espoir concernant le Pokémon Presents du 27 février. Bien que ce type de présentation soit réglé comme du papier à musique tant on peut anticiper, par avance, les différents segments abordés, comme la pelletée de jeux mobiles (Pokémon Go, Pokémon Masters Ex, Pokémon Sleep), le jeu de cartes à collectionner et sa variante Pokémon TGC Pocket, de la nouveauté pour Pokemon Unite, on sentait d’ores et déjà que l’une des stars de cette présentation serait Légendes Pokémon : Z-A. Plutôt satisfait de l’accueil réservé à Légendes Pokémon : Arceus, The Pokémon Company semble enclin à développer cette branche de la saga et, surtout, à prendre son temps pour bien faire les choses.

Aujourd’hui, cela fait bientôt un an que ce titre, présenté comme un projet ambitieux, a été dévoilé et on ne savait pas grand chose à son sujet ! Heureusement, The Pokémon Company nous a offert des éclaircissements car, mine de rien, s'il y a bien une saga qui peut booster les ventes de la prochaine Nintendo Switch ou de se vendre comme des petits pains en sortant d’ici à la fin de l’année, c'est bien Pokémon. D'ailleurs, la sortie de Légendes Pokémon Z-A se dirige vers ce fameux créneau de fin d'année. Pour continuer de l'évoquer, on ne sait pas à quelle période son développement a commencé mais on peut imaginer que les équipes à l'œuvre sur Légendes : Arceus ont rapidement embrayé sur ce nouveau projet. Si on part de ce postulat, on peut imaginer que le titre est en développement depuis trois ans, un intervalle équivalent à celui qui sépare le début du développement des versions Écarlate/Violet et sa sortie officielle. Par conséquent, on voit que le temps alloué est plus important que par le passé, preuve que les critiques adressées sur les titres ces dernières années ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd.

Il y a un an de ça, avant l’annonce de Légendes Pokémon : Z-A, des rumeurs, insistant sur la vigilance dont The Pokémon Company souhaiterait désormais faire preuve quant à la qualité des futures productions, ont commencé à apparaître. Quelque temps auparavant, le COO de The Pokémon Company, Takato Utsunomiya, déclarait que la société avait entrepris des discussions sur le rythme de sorties des jeux, bien qu’elle soit attachée à la fréquence actuelle, tout en veillant à créer « des produits vraiment de qualité. » Certes, ce sont de belles promesses sur le papier mais, en tenant compte de la communication très discrète de la part de The Pokémon Company sur Légendes : Z-A, la société envoie le bon message, en espérant bien évidemment que Game Freak a également bénéficié du soutien adéquat pour tenir ces ambitions de qualité. De ce fait, il me tardait de découvrir de nouvelles informations sur ce nouvel opus et, peut-être, d’avoir le droit à une autre surprise finale. À l'heure actuelle, on ne sait toujours pas si The Pokémon Company sautera bientôt le pas du remake de Pokémon Noir et Blanc, mais si c’est le cas (pour les 30 ans de la licence ?), j’espère qu’ils y accorderont la plus grande attention. En connaissant l’importance de cet épisode, notamment dans son sous-texte, la licence pourrait détenir la clé pour se racheter auprès de moi.