Josef Fares, le créateur d’It Takes Two, revient avec Split Fiction, une nouvelle aventure coopérative qui promet des moments inédits dans le monde du jeu vidéo. Le titre, disponible ce 6 mars 2025, transcende les conventions ludiques, tissant une trame narrative où l’amitié se révèle être le fil d’Ariane d’une expérience vidéoludique hors norme.
Josef Fares, le créateur d’It Takes Two nous avait prévenu avant de lancer son nouveau jeu Split Fiction : « Il y a des choses dans ce jeu, surtout à la fin, que vous n'avez jamais vues dans un jeu vidéo. C’est dire à quel point je suis confiant » Et on le sait, Fares c’est un homme qui aime les paris. Avec It Takes Two déjà, il avait fait fort, en promettant 100 balles à qui s'ennuierait. Résultat : un carton plein, 20 millions de ventes et le titre de GOTY. C’est maintenant au tour de Split Fiction d’entrer sur le marché ! C’est dispo ce 6 mars 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series et c’est enfin l’heure du verdict. Et la promesse est tenue, parce que oui, il y a des choses dans ce jeu que vous n’avez jamais vues ailleurs !
Histoire de Split Fiction
Split Fiction, c'est la nouvelle expérience de « couch gaming », dans la lignée de It Takes Two. On retrouve les mêmes ingrédients : le premier est un écran splitté, ou même parfois un écran unique quand la situation le permet, laissant apparaître des vues d’ensemble juste magnifiques. Et le deuxième ingrédient, c'est deux joueurs qui doivent bosser ensemble pour mener à bien une mission commune. D’ailleurs bonne nouvelle, le Pass Ami est de retour : c’est la fonctionnalité qui vous permet de jouer gratuitement avec un ami qui possède déjà le jeu, même en cross-play.
Donc notre mission, elle concerne Mio et Zoé, deux romancières complètement différentes qui espèrent bien percer dans le monde de l'édition. Elles aspirent à concrétiser leur première opportunité éditoriale auprès d'une maison dirigée par un directeur au charisme défaillant, dont l'unique dessein consiste en fait à s'approprier toutes leurs idées en les extrayant littéralement de leur esprit, et en le connectant à de menaçantes machines de simulation. Mio et Zoé sont forcées de s'allier puisqu’elles se retrouvent plongées dans leurs univers imaginaires préférés : la fantasy pour l'une, la science-fiction pour l'autre. Ensemble, elles vont tout faire pour stopper les plans de cette boîte sans scrupule et en même temps, elles essaieront de résoudre leurs problématiques personnelles. Le jeu est entièrement doublé en français, un gros plus pour les moins bilingues d’entre nous qui ont bien du mal à lire les sous-titres pendant de grosses phases d’action. Les performances sont vraiment de haute volée mais, dommage quand même, les voix de Mio et Zoé sont parfois un peu difficiles à dissocier et on se demande souvent laquelle est en train de parler.

L'histoire est plutôt engageante dans l’ensemble, elle parle du sujet universel qu’est l’amitié. D’ailleurs Josef Fares nous a bien expliqués en interview qu’il y a toujours un mot qui est lié à ses jeux et qui contrôle sa façon d'écrire l'histoire. L’amitié, c'est un thème qui va parler à tout le monde, et c’est forcément une bonne thématique, même si l’histoire demeure tout de même très classique. Elle sert surtout l'ambitieux défi de permettre aux joueurs de communiquer en toute liberté sans s'embarrasser de surcouches de dialogues, tout en assurant leur bonne compréhension du récit. Pendant que les cinématiques racontent l'histoire, les phases de gameplay, elles, sont complètement folles et se transforment en de trépidantes attractions à sensations fortes.
Contenu et Gameplay
Comparé à It Takes Two, qui avait un côté un poil plus mignon et sensible avec des personnages secondaires un peu plus marquants, avec Split Fiction, on rentre dans le serious business : c’est grosso modo la vitrine technologique d'Hazelight, où ils explorent toutes les possibilités du game design dans un but unique : nous en mettre plein les yeux. Et en vrai ça marche ! Dès les premiers chapitres, on passe de paysages inspirés de Dune et Blade Runner à des villages fantastiques avec des trolls enragés. Cela promet de sacrés moments d’émerveillement visuels et ça donne déjà le ton sur la richesse de contenus qui nous attend. Niveau gameplay, c'est la folie entre les courses dans le désert, les vols en dragon, les fuites en moto, etc. Il faut aussi éviter un soleil qui se transforme en supernova, faire un concours de danse avec un singe, se battre contre un chaton maléfique. Dans le monde de Zoé, au début du jeu on peut même se transformer en plusieurs créatures différentes comme un singe, un poisson où un lutin de la forêt pour résoudre des énigmes. On se retrouve aussi dans pas mal de niveaux en 2D et 3D qui jouent avec les perspectives de manière super habile. Le programme est encore très long.

Les actions de nos héroïnes se complètent avec une synergie parfaite, ce qui exige forcément une coordination sans faille. Lorsque l'une pilote un véhicule, l'autre en profite pour cribler l'adversaire de projectiles. Lorsque l'une se voit dotée d'un fouet laser, l'autre hérite d'un katana bien affûté. Et puis ben lorsque l'une succombe, l'autre doit l'attendre pour progresser. Tout ça, dans des niveaux qui exploiteront toujours les talents de chacune de manière équilibrée, ce qui rend l'expérience pleinement gratifiante pour tout le monde. Et comme ça, pas de jaloux !
Rythme et difficulté
La force de Split Fiction réside finalement en deux axes : sa capacité à vous surprendre jusqu’à sa conclusion et son absence de boucle de gameplay, un concept qui n’est pas familier à Josef Fares : « Cela n'existe pas. Il n'y a pas de boucle de gameplay parce que je crois que dans nos jeux, le rythme est important. Le rythme comprend la façon dont la mécanique change tout le temps. C'est pourquoi nous avons toujours de nouveaux mécanismes. Cela dit, c'est aussi l'un des défis les plus difficiles à relever, parce qu'il y a tellement de mécanismes différents. »
Le plus beau dans tout ça est que chaque chapitre - et il y en a huit en tout - pourrait faire office de jeu à part entière, qui introduit un nouvel univers et une myriade d’idées. Et c’est même tellement intense qu’il y a peut-être parfois de quoi vous épuiser un peu à la fin des sessions tellement le rythme est follement effréné, vous coupant toute possibilité d’ennui. Grosso modo, Split Fiction reprend l’essence de It Takes Two, avec de la plateforme et des énigmes. Mais c'est une version boostée, plus exigeante et plus technique. L'intensité y est décuplée, qu'il s'agisse de l'action, du rythme ou de la difficulté. Si It Takes Two demandait déjà une certaine dextérité en matière de réflexes et de maniement de la caméra, ce qui excluait de facto un public trop novice, cette nouvelle œuvre, elle se révèle d'un niveau bien plus redoutable. Du coup vous vous en doutez, le choix de votre co-joueur est PRIMORDIAL. Choisissez un partenaire de jeu aguerri, dont la complicité est suffisamment solide pour résister aux épreuves et à la durée de vie conséquente du jeu. Pas quelqu’un qui vous doit beaucoup d’argent ou avec qui vous avez tendance à vous disputer toutes les cinq minutes par exemple. Parce qu’il va falloir faire preuve de confiance et de patience pour terrasser la pléthore de boss coriaces aux patterns très stylés qui mettra vos talents à rude épreuve, ou pour venir à bout des phases de plateforme à l'action frénétique qui requiert des réflexes d'une précision chirurgicale. Pas contre pas de stress, le jeu ne se montre pas excessivement punitif, au contraire, si vous mourez, vous aurez tout le loisir de reprendre la partie aux nombreux checkpoints disséminés dans l'aventure. Et il y a même une fonctionnalité qui permet de passer au point de contrôle suivant offre si jamais le niveau est trop difficile pour tout le monde. Elle est accessible depuis l'onglet Accessibilité du menu Options.

Contenu annexe
Une heure consacrée à Split Fiction donnera l'illusion d'avoir vécu une multitude d'aventures. L'expérience complète s'étend sur une vingtaine d'heures, et c’est une durée de vie modulable en fonction du temps accordé aux douze “histoires annexes” du jeu. Ces histoires annexes, et non pas quêtes annexes attention, les mots ont leur importance, ce sont des à-côtés narratifs que vous ne voudrez probablement pas manquer car ils font partie de l’imaginaire débordant d’idées de nos héroïnes un peu barrées. Si elles sont bien anecdotiques pour le déroulé de l’histoire principale, elle n'en demeurent pas moins des vignettes ludiques d'une inventivité et d'une hilarité remarquables, qu'il serait bieeen bien regrettable de négliger. Et grâce à l'option de sélection de chapitres, il est facile d'accéder à ces petites digressions narratives manquées.
Cela serait vraiment dommage de ne pas pouvoir partager avec vos proches ce moment où, après avoir frôlé la mort en défiant une horde de trolls enragés, vous avez été transformé en cochon péteur, pour ensuite finir sur une grille de barbecue, nappé d'un délicieux combo ketchup-mayonnaise. Non, vraiment. C’est complétement barré, c’est bon enfant et c’est ça qu’on aime chez Hazelight, c’est qu’il reste fidèle à sa philosophie : « nous faisons de la merde sans faire de la merde, ce qui signifie que toutes les idées sont les bienvenues tant qu'elles correspondent à la vision. L'équipe et moi devenons fous, nous trouvons différentes idées, différentes choses, et ensuite nous nous assurons qu'elles s'intègrent vraiment dans le jeu et que nous pouvons les amener à un niveau où c'est vraiment agréable. Nous nous assurons qu'elles donnent l'impression d'être une évolution naturelle de la mécanique qui s'intègre vraiment bien dans ce jeu. Ensuite, nous suivons notre instinct et nous y allons. Nous n'avons pas beaucoup de règles strictes. »
Conclusion
En conclusion, Split Fiction s'impose comme une expérience coopérative exceptionnelle, fidèle à la promesse d’un créateur qui n’a jamais manqué de confiance dans son projet, et à raison. Si l'intrigue est relativement classique, elle n’est vraiment là que pour servir un gameplay qui se révèle d'une inventivité et d'une intensité remarquables. Hazelight réussit à renouveler sans cesse son expérience, il nous sert une multitude de situations aux idées folles et de séquences mémorables. Le jeu brille par son rythme effréné, son absence de boucle de gameplay et sa capacité à surprendre le joueur jusqu'à la fin. Bref, Split Fiction constitue un véritable tour de force technique et artistique, où la direction artistique éclatante et la conception des niveaux ingénieuse se conjuguent pour offrir du très très grand spectacle ludique. Et pour toutes ces raisons, nous lui attribuons la note de 18/20.