L’IA est sur toutes les lèvres depuis de longs mois, et le débat n’est pas prêt de s’arrêter là. Cet éditeur a fait des vagues l’année dernière en donnant son point de vue sur l’IA générative, et il se pourrait bien que la mise en pratique de cet outil ait des retombées catastrophiques sur la VF de l’un de ses jeux les plus populaires…
Le point de vue d'EA sur l'IA

Depuis quelques années, un sujet brûlant revient régulièrement sur le tapis, que ce soit dans le monde du jeu vidéo ou dans d'autres secteurs : l'utilisation de l'intelligence artificielle générative. Cette pratique est à l'origine de nombreux débats qui font rage sur les réseaux sociaux et au cœur même de la presse, et sans doute se cache-t-elle également derrière une bonne partie des licenciements qui ont lieu ces derniers mois dans les studios de développement, notamment chez Electronic Arts. L'année dernière, les représentants d'EA ont parlé à plusieurs reprises de leur point de vue sur l'IA, et l'avenir s'annonce plutôt incertain pour les développeurs.
D'après Andrew Wilson, le PDG d'Electronic Arts, le processus de développement des jeux pourrait être affecté par l'IA générative "à hauteur de 60%". À noter que cette déclaration a été faite une petite semaine après le licenciement de pas moins de 5% des travailleurs d'EA, soit environ 670 personnes. Pour Wilson, "l'IA générative est au cœur de notre activité", citant le développement de plus de 100 projets générés par IA chez EA. Une perspective qui fait peur aux personnes susceptibles de perdre leur emploi face à l'IA, comme les acteurs, écrivains, et autres professions généralement créatives, et qui pourrait bien être en train de se concrétiser au moment même où nous écrivons ces lignes.
Les doubleurs d'Apex Legends remplacés par l'IA ?
Coup de théâtre chez EA : tous les doubleurs français de Apex Legends ont rendu leur tablier. D'après Pascale Chemin, l'actrice qui prête sa voix à Wraith dans la version française du hero shooter façon battle royale de l'éditeur, tous les comédiens de sa division auraient reçu une annexe de confidentialité et de cession qui aurait fait hausser plus d'un sourcil. Dans ce document, qui doit être signé pour que les doubleurs puissent travailler, on retrouve une clause stipulant que l'acteur accepte que sa voix soit utilisée pour entraîner l'IA générative.
Une modalité totalement aberrante pour la comédienne et ses collègues, qui ont tous refusé de signer ce contrat et qui se sont concertés pour envoyer un refus collectif à l'éditeur. Selon Pascale Chemin, accepter de telles conditions reviendrait à se tirer une balle dans le pied, et garantir son propre remplacement d'ici quelques mois. Un avis que semblent partager de nombreux créatifs de l'industrie, notamment en Europe où d'autres contrats ont été modifiés de la même façon depuis l'adoption de l'acte législatif sur l'intelligence artificielle du 12 juillet 2024.