Trois ans après la sortie de Monster Hunter Rise, la saga de chasse de Capcom fait son grand retour avec Monster Hunter Wilds. En plus de poursuivre l’ouverture de la franchise entamée par World, Monster Hunter Wilds a pour ambition de bouleverser la formule de la série afin de rendre l’expérience toujours fluide et impressionnante. Alors est-ce que Monster Hunter Wilds réussit-il à faire aussi bien, voire mieux que Monster Hunter World ? C’est ce qu’on va voir dans notre vidéo test.
L'article qui suit est une retranscription de notre vidéo test de Monster Hunter Wilds consultable en haut de page.
Sommaire
- Une agréable histoire pour découvrir l'univers de MH Wilds
- Monster Hunter Wilds, ou le MH le plus ouvert de la saga
- Un gameplay toujours plus solide, pas forcément accessible
- Le mode focus révolutionne-t-il la chasse dans Monster Hunter ?
- Un bestiaire et des environnements aussi beaux qu'originaux
- Conclusion
Non, non, vous ne rêvez pas, on va bien faire un petit détour par la case histoire en parlant d’un jeu Monster Hunter car on vous promet que c’est important d’en parler. L’histoire de Monster Hunter Wilds commence après qu’un jeune garçon du nom de Nata ait été retrouvé à la frontière des Terres interdites, alors que cette région est censée être inhabitée. Rapidement, Nata explique à ses sauveurs qu’il fait partie des Veilleurs et que son peuple a été attaqué par un mystérieux monstre qu’ils appellent le Spectre Blanc. Pour venir en aide à cette population en danger, notre Chasseur et ses compagnons embarquent donc dans une expédition qui va les amener à découvrir cette région jusque-là inexplorée.

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Une agréable histoire pour découvrir l'univers de MH Wilds
Dit comme ça, l’histoire de Monster Hunter Wilds paraît assez simple, et même si elle l’est, on se plaît à la suivre grâce à des petits éléments qui font la différence. Tout d’abord, il faut reconnaître que les personnages qui nous suivent sont franchement sympathiques, à défaut d’avoir des personnalités complexes et développées. Que ce soit Alma et Gemma, notre Palico, ou bien les membres de l'unité Astrum comme Olivia, tous ces personnages qui nous entourent sont vraiment attachants. Cette dynamique est d’autant plus réussie que pour la première fois de la saga, notre chasseur n’est pas muet et qu’il parle et interagit avec ses compagnons. D’ailleurs, comme vous avez pu le voir dans la bêta, sachez qu’on peut le personnaliser de la tête aux pieds grâce à un éditeur de personnage particulièrement détaillé et fourni. Encore une fois, notre avatar n’a pas non plus une personnalité très poussée, mais il est suffisamment charismatique pour qu’on se sente impliqué dans l’aventure.
Enfin, le dernier élément qui rend l’histoire de Monster Hunter Wilds efficace, c’est surtout sa mise en scène qui dynamise le rythme de l’aventure. Que ce soit la rencontre de nouveaux monstres ou bien des conversations entre personnages, les cinématiques sont suffisamment réussies pour capter l’attention du joueur. On a parfois même droit à du grand spectacle avec des séquences scriptées pour se sentir plus investi que dans Rise par exemple où on n’avait droit qu’à une bête successions de quêtes. Tout ça mis bout à bout fait qu’on se plaît à suivre l’histoire de Monster Hunter Wilds qui, sans être extraordinaire, reste plaisante par ses personnages et sa mise en scène. En plus, cette histoire est plutôt courte puisqu’elle ne vous prendra que 15 à 20h en ligne droite pour en voir le bout avant d’attaquer le cœur du jeu, à savoir le Haut rang, qui correspond au endgame du titre. C’est là que vous avez passé la majeure partie de votre temps à chasser des monstres spéciaux pour obtenir des armes et armures spéciales, mais on n'a pas le droit de vous en dire beaucoup plus pour ne pas vous spoiler. Tout le but de cette première partie narrative est donc de vous faire découvrir le monde de Monster Hunter Wilds et de vous habituer à sa nouvelle formule qui casse les codes de la série.
Monster Hunter Wilds, ou le MH le plus ouvert de la saga
Disons-le clairement, Monster Hunter Wilds est l’épisode le plus ouvert de la franchise tant il casse les codes établis depuis les débuts de la saga.a. D’habitude dans Monster Hunter, l’expérience est découpée en deux phases : on est d’abord dans un village ou un camp pour se préparer, puis on part dans un terrain de chasse pour affronter un monstre. Monster Hunter Wilds bouleverse cette approche en abolissant cette séparation puisque les villages, les camps et le terrain de chasse font désormais partie d’un seul et même espace. Concrètement, cela veut dire que l'on peut aller du village à l’antre d’un monstre sans transition, ni temps de chargement au sein d’une même région. En revanche, les régions sont séparées entre elles, ce qui fait qu’on ne peut pas parler de monde ouvert, mais plutôt de grandes zones ouvertes. Grâce à cette nouvelle approche, l’expérience de jeu gagne énormément en fluidité et on se sent plus libre que jamais d’évoluer dans un écosystème vivant et crédible.
Mais tout ça ne s'arrête pas qu’au déplacement, mais va bien au-delà pour changer la façon même d’aborder la chasse. Jusque-là dans Monster Hunter, on devait sélectionner une quête pour chasser un monstre spécifique avant de se rendre sur le terrain pour être sûr de le trouver. Désormais, on peut directement aller trouver le monstre, commencer à l’attaquer et cela va déclencher la quête qui lui est liée sans qu’on ait besoin de l’avoir sélectionné au préalable. Pour rendre l’expérience encore plus fluide, Monster Hunter Wilds reprend l’idée des montures introduites dans Monster Hunter Rise tout en la faisant évoluer. Dans Wilds, on ne monte plus à dos de Chumskys, mais sur des Seikret, des sortes d’animaux entre le volatile et le raptor qui rappellent les Chocobos de Final Fantasy. Comme dans Rise, ces montures sont bien pratiques pour se rendre rapidement quelque part, mais aussi pour utiliser tout en restant en mouvement en pleine chasse. En revanche, là où les Seikret sont encore plus pratiques que les Chumskys, c’est qu'ils suivent automatiquement un monstre sans que le joueur n’ait besoin de le contrôler. Encore une fois, tout cela est dans le but de fluidifier l’expérience pour que le joueur se concentre sur la chasse qui reste le cœur de Monster Hunter.

Un gameplay toujours plus solide, pas forcément accessible
L’avantage avec Monster Hunter, c’est que tout le principe du jeu est résumé dans son titre, c’est-à-dire chasser des monstres, avec une boucle de gameplay aussi simple qu’efficace. La majeure partie du temps, les joueurs affrontent des monstres pour récupérer des matériaux afin de fabriquer des armes et armures qui seront efficaces contre d’autres créatures. Mais si cette formule simple a su conquérir des millions de joueurs au fil des ans, c’est bien grâce à un élément central qui fait le charme de Monster Hunter : son gameplay. Déjà, la première chose à souligner c’est que la jouabilité de Monster Hunter Wilds se rapproche plus de celle de World que de Rise. On est sur un rythme plus lent, plus réaliste entre guillemets, contrairement à Rise qui était plus arcade et virevoltant grâce à la mécanique des Filoptères qu’on ne retrouve pas ici.
Ensuite, Monster Hunter Wilds reprend les quatorze types d’armes de la série qui ont toutes un gameplay à la fois solide et différent, ce qui est clairement la plus grande force de la saga. Et oui, quatorze armes et pas quinze, car Wilds n’introduit pas une nouvelle arme au grand dam des fans, alors que les dernières à être ajoutées remontent à 2013. Pour compenser ce manque d’armes inédites, les joueurs seront ravis de découvrir que chaque arme dispose de mouvements inédits qui modifient la façon de les jouer. Évidemment, on ne va pas vous faire la liste de tous les changements ici, mais ils sont plus ou moins importants en fonction des armes. Grâce à ça, on a le sentiment de jouer à quelque chose de nouveau avec des armes qui gagnent toujours en subtilité par rapport aux épisodes précédents. Et vous l’aurez compris, mais le gameplay a toujours été le point fort de Monster Hunter et il l’est une fois de plus dans Wilds qui perpétue cette tradition. Enfin, tout ça, c’est à condition de savoir manier les armes, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde à cause d’un des problèmes récurrents de la série.
Lors de sa sortie en 2018, Monster Hunter World a beau avoir été un succès, il a quand même été critiqué pour son manque de tutoriels et d’accompagnement des joueurs. Il faut dire que les Monster Hunter sont des jeux très codifiés qui nécessitent un petit temps d’adaptation pour en maîtriser toutes les subtilités, en particulier pour le fonctionnement des armes. Malheureusement, Monster Hunter World ne proposait pas de tutoriels dignes de son nom pour détailler le fonctionnement de chaque arme et on retrouve le même problème aujourd’hui dans Wilds. Certes, on a droit à des écrans de texte qui détaille les différents coups pour chaque arme et des indications sur le terrain d’entraînement, mais cela n’est pas suffisant pour vraiment comprendre son fonctionnement en action. Encore une fois, c’est une occasion manquée pour Capcom de proposer un vrai tutoriel pour chaque arme afin que les nouveaux joueurs se sentent à l’aise avec. Comme toujours avec Monster Hunter, vous allez devoir passer par la case YouTube si vous voulez profiter de votre arme de prédilection efficacement. Et puis, au-delà du fonctionnement des armes, on aurait aimé que le jeu propose un tutoriel plus clair, avec moins de succession de simples écrans de texte, pour expliquer toutes les subtilités de la chasse aux débutants. Mais bon, on espère maintenant que ça sera pour le prochain épisode !
Le mode focus révolutionne-t-il la chasse dans Monster Hunter ?
Pour continuer dans le gameplay, il y a un élément inédit de Monster Hunter Wilds sur lequel on voulait se focaliser tant il change la façon de chasser dans la série. Au-delà de l’ouverture des régions, la grande nouveauté de Monster Hunter Wilds c’est surtout le mode focus qui change radicalement l’approche de la chasse. Concrètement, le mode focus est un viseur que l’on peut faire apparaître à tout moment afin de mieux cibler une partie du corps d’un monstre et qui sert aussi à se repositionner. Si on pourrait penser qu’il ne s’agit que d’un outil d’accessibilité pour les nouveaux joueurs, le mode focus se relève indispensable même pour les vétérans. En effet, le mode focus permet de mettre en évidence les blessures des monstres qui se forment au fil des combats et qui infligent plus de dégâts quand on les frappe.
Si cet élément rend déjà le mode focus indispensable, c’est encore plus vrai grâce aux attaques focus qui sont des frappes spéciales qui font d’énormes dégâts aux blessures des monstres. En plus d’être dévastatrices, les attaques focus confèrent aussi des bonus indispensables à certaines armes quand elles sont réussies. Si on prend le cas de l’épée longue ou de l’insectoglaive par exemple, infliger une attaque focus sur une blessure permet d’obtenir les buffs qui les renforcent par exemple. Pour toutes ces raisons, le mode focus est un outil incontournable de Monster Hunter Wilds qui bouleverse la façon d’aborder la chasse tant il est difficile de s’en passer. Après, on laisse le soin aux vétérans de la saga de déterminer si oui ou non c’est une mécanique trop puissante qui nuit à l’équilibre du jeu.
Si on imagine que le mode focus va faire débat au sein de la communauté MH, on pense qu’en revanche la possibilité de personnaliser entièrement le menu radial et surtout de transporter deux armes pendant une chasse va leur faire plaisir. Et oui, c’est encore une fois grâce aux Seikret que les joueurs peuvent prendre deux armes différentes avec eux afin d’en changer une fois sur leur dos pendant une chasse. Au-delà de ces nouveautés, on a aussi remarqué avec plaisir que les compagnons de Monster Hunter Rise Sunbreak sont de retour pour ne jamais chasser seul. Il s’agit tout simplement de chasseurs contrôlés par l’intelligence artificielle qui vous accompagneront durant vos chasses si aucun joueur ne vous a rejoint avant. Comme ça, on n’est jamais seul pour chasser, ce qui est primordial dans une expérience comme Monster Hunter qui est pensée pour le multijoueur.
Un bestiaire et des environnements aussi beaux qu'originaux
Comme tous les épisodes récents de la saga, Monster Hunter Wilds tourne sur le RE Engine, un moteur que Capcom utilise désormais pour toutes ses productions. La majeure partie du temps, le jeu tient la route et réussit surtout à offrir des chasses sans problème technique, mais il faut qu’on vous parle tout de même des quelques soucis qu’on a rencontrés. Pour préciser les choses, on a joué sur PS5 Pro avec le patch spécifique à la console installé, ce qui nous a permis de jouer en mode équilibré, un mode exclusif à la machine qui tire parti des deux autres modes, le performance et la résolution. Et bien malgré tout ça, on a pu observer quelques ralentissements ainsi que des problèmes de textures qui s’affichent mal lors de cinématiques, en plus d’animations faciales parfois statiques. Fort heureusement, tout ça a toujours eu lieu en dehors des chasses et jamais en plein coeur de l’action.
Malgré ces petits soucis techniques, Monster Hunter Wilds sait tirer partie des capacités techniques des consoles actuelles, notamment du SSD qui permet de se téléporter quasi instantanément d’une région à l’autre. À côté de ça, il faut reconnaître que les zones proposées dégagent un vrai charme et des identités visuelles marquées qui donnent lieu à des ambiances différentes. Cela se ressent notamment dans les villages humains que l’on croise qui ont tous leur propre culture et qui ont tous droit à une direction artistique recherchée et poussée. En plus, les régions évoluent au fil du temps en fonction des saisons entre la période de déclin et d’abondance, ce qui donne lieu à des changements radicaux dans l’environnement. Grâce à ça, on a aussi droit à certains affrontements franchement impressionnants, notamment lorsque le temps se déchaîne en fonction des saisons.

Et évidemment, il semblait difficile de parler d’un jeu Monster Hunter sans évoquer les monstres tant ils sont toujours les vraies stars de chaque épisode. Pour Wilds, on retrouve des visages déjà bien connus des joueurs, mais surtout un grand nombre de monstres inédits qui profitent de designs vraiment originaux. Si on a pu reprocher à la saga de proposer beaucoup de dragons et de dinosaures, cette fois on a droit à des créatures plus excentriques inspirées d’araignées ou de pieuvre par exemple. Et comme d’habitude, tous les monstres profitent d’animations incroyablement détaillées qui permettent de connaître leur état rien qu’en les gardant, sans afficher une barre de vie.
Conclusion
Avec Wilds, Monster Hunter continue sur la lancée de Worlds pour rendre la chasse toujours plus fluide et impressionnante. Avec sa nouvelle structure, l’expérience est plus ouverte qu’avant et on a plus que jamais l’impression d’évoluer dans des écosystèmes vivants en perpétuelle évolution. Grâce à tout ça, on profite d’autant mieux des différents environnements et du bestiaire exotique offerts qui donnent une vraie identité à l’aventure. Et puis, mention spéciale à l’histoire du jeu qui, sans être révolutionnaire, est suffisamment sympathique pour rendre la première partie du jeu agréable avant d’attaquer le Haut Rang.
Tout cela n’empêche pas Wilds de reprendre le gameplay toujours aussi efficace de la saga pour l’agrémenter de nouveaux mouvements pour chacune des 14 armes du jeu. Le titre réussit même à faire évoluer la façon de chasser grâce au système de focus qui facilite autant la vie des nouveaux joueurs qu’il n’est un outil dévastateur pour tout le monde. Finalement, ce qu’on reproche à Wilds, ce sont surtout ses petits problèmes techniques et son manque d’accompagnement pour les nouveaux joueurs qui aurait pu être bien meilleur. Mais bon, pousser les joueurs à aller chercher les informations et à échanger entre eux, c’est peut-être aussi ça le charme de Monster Hunter.