Pirates des Caraïbes : Comment un film sans scénario a généré près d'un milliard de dollars au box-office

Titre original : Ce film a presque récolté 1 milliard de dollars alors qu’il a été réalisé… sans scénario : son histoire a été construite au fil du tournage !

Les succès de Disney se comptent par dizaines et ne concernent pas seulement les films d’animation, qu’ils soient en images de synthèse ou non. Disney a également produit de nombreux films en prises de vues réelles, et cette saga a connu un immense succès… tout en étant partiellement imaginée au fil de l’eau.

Sommaire

  • De l'attraction au long-métrage
  • Un succès colossal et des suites express
  • Pirates des Caraïbes : la production à l'abordage

De l'attraction au long-métrage

Il faudrait des mois, voire des années, pour raconter l'histoire de Disney en détail. Des films d'animation aux produits dérivés, en passant par les acquisitions et les parcs d'attractions, il y a assez de matière pour disserter sans fin. Reste que le cas de Pirates des Caraïbes est tout à fait particulier dans l'histoire de la marque. C'est l'une des seules sagas, avec La Maison hantée, à être directement inspirée d'une attraction. Elle a ouvert pour la première fois en 1967 à Disneyland (Anaheim) et a ensuite été construite de différentes façons dans la plupart des parcs. On la retrouve à Disneyland Paris depuis l'ouverture en 1992.

L'attraction de Shanghai, nommée Pirates of the Caribbean: Battle for the Sunken Treasure, utilise quant à elle des technologies plus récentes et a été conçue avec les films en tête. Quoi qu'il en soit, le premier film Pirates des Caraïbes a connu un succès énorme en 2003, avec une aventure solide portée par le réalisateur Gore Verbinski, la musique de Hans Zimmer et Klaus Badelt, ou encore le casting composé d'Orlando Bloom, Johnny Depp, Keira Knightley, Geoffrey Rush ou encore Jack Davenport.

Un succès colossal et des suites express

Au box-office, le film a engrangé 654,2 millions de dollars, motivant Disney à lancer immédiatement la production de deux autres longs-métrages. Le calendrier était fixé, avec des sorties calées en 2006 et 2007. Il s'agissait de délais très courts, alors Gore Verbinski et ses équipes ont décidé d'écrire les deux films suivants au fil des tournages. Dans les colonnes de Première, le réalisateur s'est confié :

(...) Suite à ce succès, Pirates des Caraïbes 2 et 3 ont été lancés et étaient véritablement conçus en fonction de leurs deadlines. Il y avait un calendrier très précis à respecter. "On a besoin de deux de ces bébés, vous pouvez nous les faire pour quand ?" On n'avait pas de scénario, mais on faisait les films pour respecter la date de sortie. C'est inévitable après un tel carton. Ils redesignaient même l'attraction dans les parcs Disney "

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Pirates des Caraïbes : la production à l'abordage

Quand on voit le résultat de Pirates des Caraïbes : Le Coffre maudit et Jusqu'au bout du monde, difficile d'imaginer que tout n'a été pensé qu'à l'instant T. Ces œuvres ont évidemment plein de défauts et de nombreuses critiques sont justifiées, mais l'ensemble est extrêmement cohérent, ce qui est presque une surprise quand on repense aux conditions de production :

Vous me demandiez s'il existait un autre montage des films, mais en fait, en les créant, on a considéré que réussir à conserver sa folie originale, ce serait suffisant. Je suis d'ailleurs très fier du deuxième. Il est un peu plus... Il conserve le même esprit, mais il est différent. Bon, ok, le troisième est un peu trop 'wow'. Où est-ce qu'on pouvait aller ? On devait faire encore plus grand. Je trouve tout de même que ça fonctionne, car on a terminé les histoires de tout le monde. (...)

Ils voulaient les deux suite le plus vite possible et quand on tourne deux films en même temps, on essaie d'amortir les frais. Par exemple en profitant d'être à un certain endroit pour le 2 pour filmer au passage quelques plans du 3. On a ainsi mis en scène la fin du 3 au bout de cinq jours seulement du tournage du 2, car on savait qu'on allait bientôt quitter Port Royale, et ne plus y revenir.

Gore Verbinski et les scénaristes pensaient donc de manière très pratique, écrivant les scènes en fonction des besoins et des contraintes. Il nuance cependant l'ensemble de son propos en indiquant que, dans la majorité des cas, un réalisateur qui a une centaine de jours de plateau en a préparé 60, le reste se faisant en adaptant le tout à la réalité du tournage. On vous invite bien évidemment à lire l'intégralité de l'interview, pleine d'anecdotes sur la franchise. Sachez par exemple que la post-production de Pirates des Caraïbes 2 et 3 n'a duré que 10 semaines, soit deux mois et demi.