Coup de théâtre dans la saga Yakuza. Le légendaire Dragon de Dojima cède sa place en 2025 à Majima Goro qui devient la tête d’affiche du nouveau jeu vidéo Like a Dragon. Ce personnage tant apprécié des fans prend la mer avec son équipage en quête d’aventures et de trésors. Voici notre avis sans appel et sans concession de Like a Dragon : Pirate Yakuza in Hawaii après 15 heures passées sur PlayStation 5.
Sommaire
- Histoire
- Graphismes
- Gameplay
- Scénario
- Contenu
- Conclusion
Histoire
Il est bon de rappeler qu’à ce moment de la série “Yakuza” Kazuma Kiryu est sur la touche pour des raisons évidentes de santé. Et donc, qui de mieux donc pour remplacer au pied levé le Dragon de Dojima que le non moins charismatique Majima Goro ? Personne évidemment. Celui qui est connu sous le nom de Chien Fou de Shimano est aussi emblématique que le héros de la saga et méritait depuis bien longtemps déjà d’avoir son jeu vidéo rien qu’à lui. Et c’est chose faite en 2025.
Il avait certes eu le droit à un épisode partagé avec Kazuma Kiryu il y a de cela 10 ans avec Yakuza Zero, mais il était temps qu’il soit à la tête de sa propre aventure. Les studios japonais Ryu ga Gotoku en charge de la franchise donne sa chance à l’ex-Yakuza le temps d’une épopée centrée sur lui et rien que lui. C’est aussi et surtout la vraie suite de Like a Dragon : Infinite Wealth sorti début 2024 et qui mettait en scène l’excentrique Ichiban Kasuga. Pour connaître la suite d’une saga qui fête en fin d’année ses 20 ans… il faut jouer à Pirate Yakuza in Hawaii.
L’histoire débute quelques mois après la fin de Like Dragon : Infinite Wealth. Majima Goro est alors retrouvé échoué et inconscient sur une plage des îles proches d’Honolulu. A l’article de la mort, il est sauvé par un jeune garçon prénommé Noah. Notre héros se rend rapidement compte qu’il est devenu amnésique et a complètement oublié son ancienne vie de Yakuza. Libéré de toutes attaches, il décide d’embrasser la vie de pirate et de partir à la recherche d’une vieille légende : le trésor perdu de l’Esperanza. Et cette renaissance qui peut sembler “trop” pratique sur le papier d’un point de vue scénaristique est la porte d’entrée idéale pour tous ceux désireux de découvrir cette série de jeux vidéo lancée en 2005 sur PlayStation 2. En 2025, Majima Goro s’offre le “trip” d’une vie et il nous emmène avec lui.
Graphismes
Le titre dévoile la zone géographique dans laquelle l’intrigue se déroule et c’est sans surprise l’archipel d’Hawaï. En effet, Ryu ga Gotoku recycle la carte d’Honolulu déjà explorée il y a un peu plus d’un an dans Like a Dragon : Infinite Wealth. Il ajoute tout de même quelques zones pour étoffer sa proposition. Ce spin-off s’ouvre sur plusieurs petites îles formant ledit archipel d'Hawaï, mais ces dernières manquent finalement d’intérêt. Seul le cimetière de bateaux répondant au nom de Madlantis où se déroule une bonne partie de l’intrigue tire son épingle du jeu.
Il n’est pas pour autant désagréable de revenir à Honolulu et de parcourir encore une fois les rues et ruelles de cette station balnéaire étrangement malfamée. Il y fait beau la majorité du temps, exception faite de quelques averses ici et là, et la reproduction à l‘échelle 1:1 est toujours aussi irréprochable. Puis la navigation libre dans les eaux entourant les différentes îles souffle un vent de fraîcheur qui n’est pas désagréable. ça ne révolutionne rien, mais ça a le mérite de nous faire prendre le large pour un temps. Cependant, il y a un HIC au royaume du soleil et des touristes. Le moteur de jeu utilisé par les studios japonais commence à accuser un retard technique évident en 2025.
Le Dragon Engine fut mis en avant pour la première fois en 2016 sur Yakuza 6 : The Song Life, et même s’il va sans dire que les développeurs l’ont amélioré avec le temps et à chaque épisode, il ne peut tenir la comparaison bien longtemps face aux projets de dernière génération qui bénéficient des avancées technologiques les plus récentes. Il faut se rendre à l'évidence… Le Dragon Engine est un moteur qui a fait son temps et il serait grand temps de dévoiler son successeur. Le fait que ce soit un projet développé à la fois pour les consoles d’ancienne génération et de la génération actuelle a forcément été un frein technique.
Gameplay
Ce spin-off ne se contente pas de reprendre une formule qui marche, celle du jeu d’action-aventure à la “Yakuza”. Il apporte de nombreuses nouveautés dans ses cales ayant rapport de près ou de loin avec la piraterie… le contraire aurait été étonnant. Mais le premier changement qui va littéralement vous frapper au visage est la refonte du système de combat. On y retrouve évidemment les grands classiques, que ce soit les actions contextuelles badass à l’extrême et les différents styles martiaux, mais tout est plus vif et aérien.
Ryu ga Gotoku fait honneur aux aptitudes martiales de son anti-héros et il le fait avec un panache certain. Majima Goro fend les airs et fond sur ses ennemis pour enchaîner des combos bien plus dynamiques que dans les épisodes précédents. Nous le mentionnions rapidement plus tôt, il peut alterner à l’envie entre deux styles… le Chien Fou que le fans connaissent déjà et le Loup de Mer qui sied parfaitement à la thématique piraterie qui traverse l’aventure de poupe en proue. Majima Goro peut aussi conclure en beauté en laissant ressortir toute la rage accumulée sous la forme de doubles ou d'invocations de Dieux marins dévastateurs selon le style choisi.
La principale nouveauté, celle qui fait de Majima Goro un capitaine, n’est autre que les combats navals et par extension tout ce qui touche à son bateau. Le Goromaru affronte d’autres équipages sur mer, mais aussi dans le Colisée. Ces séquences qui rappellent Skull And Bones version arcade sont plaisantes, du moins un temps avant de finalement devenir un peu redondantes. Fort heureusement, les abordages servant de conclusion épique pimentent l’expérience sans la transcender outre mesure. Cela se résume à attaquer de bord, à déclencher le boost quand il faut et à finir le travail sur le pont du navire ennemi. C’est épique, mais un temps seulement.
Puis un jeu vidéo Like a Dragon ne serait pas lui-même sans une surcouche RPG présente depuis les premiers pas de la saga. Pirate Yakuza in Hawaii ne fait pas exception à la règle et reprend plus ou moins ce qui a été fait sur Gaiden : The Man Who Erased His Name. Majima Goro peut améliorer ou apprendre de nouvelles aptitudes et s’équiper d’anneaux pour gonfler ses performances moyennant de l’argent et des points. Le Goromaru n’est pas en reste. Pour assurer notre suprématie sur les mers, il est essentiel d’acheter de nouvelles armes et bonus et surtout de recruter des membres d’équipage qui combat après combat gagnent de l’expérience. Cette gestion du Goromaru est un petit plus inattendu qui n’est pas pour nous déplaire. Enfin, la personnalisation de Majima Goro est la cerise sur le gâteau. Il peut revêtir différentes tenues, toutes issues des figures iconiques de la saga… Kazuma Kiryu et Ichiban Kasuga en tête.
Scénario
Les scénaristes de Ryu ga Gotoku aiment Majima Goro et cela se ressent de la première à la dernière minute de Pirate Yakuza in Hawaii. L’histoire aussi rocambolesque et farfelue soit-elle est dans la droite lignée de ce que la saga nous a offert ces deux dernières décennies avec son lot de rebondissements et de trahisons. Le résultat est encore une fois “Over the Top” pour notre plus grand plaisir. Puis la thématique de la piraterie dans laquelle baigne ce spin-off n’est pas un simple gimmick, elle est sa principale raison d’être. C’est une ode à One Piece et aux pirates.
Les fans seront ravis de revoir des têtes familières et mythiques, le temps d’un caméo ou plus. D’autant plus que les performances des acteurs et actrices qui donnent de la voix sont d’excellente qualité. Le contraire aurait été étonnant tant le voice acting est une force ancestrale de la franchise. C’est peut-être du côté de la mise en scène que ce Like a Dragon peine à se renouveler. Les ambitions cinématographiques des studios nippons se heurtent à une dure réalité, celle d’une concurrence toujours plus forte. Si certaines séquences passeront à la postérité de par leur envergure, la mise en scène s’avère parfois trop “classiques”. La faute incombe à une production qui n’est plus en phase avec son temps.
Contenu
Pirate Yakuza in Hawaii souffre de la comparaison avec Infinite Wealth pour ce qui est de la durée de vie,15 heures en ligne droite contre 60 heures, mais ce serait oublier qu’il s’agit d’un spin-off. Il est vrai que l’aventure peut sembler courte de prime abord, surtout si on se concentre sur l’histoire principale. Il existe en réalité de nombreuses activités annexes et des intrigues secondaires toujours aussi loufoques et fun à jouer. Nous pensons notamment au Baseball façon pirate ou encore à un copier-coller de Mario Kart sauce Yakuza. Puis les îles aux trésors qui font office de donjons et les armadas ennemies à éliminer ajoutent quelques heures de jeu au compteur.
Et c’est sans oublier les jeux d’arcade, la Master System mis à disposition dans les planques et bien entendu le Colisée situé sur l’île de Madlantis. C’est le lieu idéal pour faire de Majima Goro une légende de la piraterie avec ses quatre modes de jeux dont des batailles navales et d’autres terrestres inspirées de Dynasty Warriors. Cela rapporte entre autres de l’argent à dépenser pour personnaliser et monter en compétences le Chien Fou de Shimano et le Goromaru. Enfin, Like a Dragon : Pirate Yakuza in Hawaii est intégralement jouable en japonais sous-titré en français (VOSTFR), ce qui garantit une immersion totale dans cet univers sans égal.
Conclusion
Like a Dragon : Pirate Yakuza in Hawaii n’est pas un simple spin-off. C’est une aventure totale dans le monde moderne de la piraterie et une vraie suite à Infinite Wealth. Il brille principalement par son système de combat dynamique et ses personnages attachants, mais ne peut tenir la comparaison face aux épisodes principaux de la saga Yakuza. Et c’est pour toutes ces raisons que nous lui attribuons la note de 15/20.