Rares voire exceptionnels sont les jeux qui connaissent une courbe de notoriété similaire à celle d’Overwatch. Le FPS Hero-Shooter de Blizzard est passé de révélation en 2016 à jeu conspué par la communauté quelques années plus tard. Et en ce début d’année 2025, plusieurs chiffres montrent qu’il est train de remonter la pente malgré l’émergence de Marvel Rivals.
Overwatch, le jeu de 2016
Depuis sa sortie en 2016, Blizzard a traversé des hauts et des bas avec Overwatch. À ses débuts, le titre est pourtant acclamé de toute part. Il popularise le genre du jeux de tir par équipe. Il séduit presse et public au point d’être élu jeu de l’année lors de son lancement. Une scène e-sport se développe, les mises à jour continuent d’affluer. C’est pourtant l’une d’elles qui semble être le point de départ du moins bon traversé par le jeu. En cause, l’arrivée du personnage de Brigitte qui influe à elle seule le paysage des parties classées. Alors qu’auparavant les équipes étaient constituées de deux tanks, deux soigneurs et deux assassins, ces derniers troquent leur place pour un tank supplémentaire ainsi qu’un soigneur supplémentaire. Un profil d’équipe qui est pérenne sur plusieurs saisons. De quoi en dégoûter les joueurs, les professionnels les premiers, et contribuer à un essoufflement du jeu et de sa communauté.
Overwatch ne remonte jamais vraiment la pente mais les joueurs ne perdent pas espoir ; une campagne PvE (comprenez un mode scénarisé où l’on ne joue pas contre les autres joueurs) est toujours en développement et peut rameuter une partie de la communauté. C’est le 01 novembre 2019, lors de la BlizzCon de cette année, qu’est présenté par Blizzard Overwatch 2. De quoi relancer les fantasmes chez les joueurs. Mais tout ne se passe pas comme espéré, loin de là.
Quand 2 ne rime pas toujours avec mieux
C’est le 04 octobre que sort Overwatch 2 et la douche est glaciale pour beaucoup. Outre le passage au 5 contre 5, c’est surtout le changement de modèle économique qui fait débat. La progression du pass de combat est considérée comme trop lente, trop chronophage et trop peu gratifiante. Les lootbox, ces coffres à butin objet de débat pour leur ressemblance à des jeux d’argent, donnent presque le sentiment d’être “partis trop tôt”. Les personnages ne sont plus donnés automatiquement et c’est même le nouveau système de classement dans les parties classés qui est montré du doigt. En bref, rien ne va.
Tout ça de mal en pis puisqu’en mars 2023, Blizzard annonce annuler complètement ce qu’il avait prévu de sa campagne solo. Quelque chose qui, il faut le dire, paraissait sans doute très ambitieux, même pour Blizzard. Il s’agissait d’intégrer une campagne pour chaque personnage, chacun ayant son propre système de progressions. Ce qui aurait permis de développer un lore et de donner encore plus d’épaisseur à un univers déjà très documenté.
Une année 2023 qui restera dans les annales pour Blizzard et Overwatch puisque le mois d’août est synonyme d’arrivée sur Steam. Une initiative que les joueurs chinois ne vont pas rater. Privés des jeux du studio quelques mois plus en l’absence d’un accord trouvé entre Blizzard et NetEase, ils décident d’exprimer leur mécontentement en bombardant Overwatch 2 d’appréciations négatives. En quelques jours, il devient même le jeu vidéo le moins bien noté de la plateforme. Un écart à la Jean-Claude Van Damme avec son titre de GOTY en 2016.
Le jeu perd forcément en notoriété. Les hero-shooters se popularisent et essaient de récupérer une part du gâteau. Aucun n’émerge vraiment (c’est même la catastrophe pour Concord, celui produit par PlayStation) jusqu’au mois de décembre 2024.
L'arrivée de Marvel Rivals, une concurrence qui a du bon ?
Si les jeux à licence ne sont pas toujours gage de qualité, Marvel Rivals propose une expérience appréciée par les joueurs. En témoignent son pic de 440 000 joueurs simultanés à son lancement et une audience sur Twitch dans les premières semaines qui écrasent celle d’Overwatch 2. Les comparaisons fusent entre les deux titres et elles sont souvent à l’avantage du plus récent des deux. Pour autant, au vu des annonces des derniers jours, un match semble se profiler.
C’est la semaine dernière, lors d’un Overwatch 2 Spotlight, que le réalisateur du jeu Aaron Keller est revenu sur la feuille de route du titre pour les prochains mois. Une feuille de route garnie de nouveaux ajouts. Outre le retour du mode 6 contre 6 et celui des lootboxes, c’est l’arrivée des avantages qui fait parler d’elle. Il semblerait que les équipes derrière le jeu ont recyclé ce qu’elles avaient prévu pour le mode PvE en le réinjectant dans le système déjà en place. Pour les saisons à venir, les nouveaux héros génèrent de l’enthousiasme tandis que le nouveau mode, Stade, est symbolique d’une certaine volonté créative. Un mode en perspective à la troisième personne dont le gameplay se rapproche plus de Valorant et de Counter Strike 2.
Toutes ces promesses semblent avoir ranimé la flamme chez les joueurs. Quelque chose qui se traduit par des chiffres. Tout d’abord, on constate que la fiche jeu du Steam ne voit plus rouge à défaut de reprendre des couleurs : les dernières évaluations sont positives, atténuant la moyenne très négative pour le jeu. Dans un autre registre, c’est aussi sur Twitch que l’on peut mesurer la remise sur pied d’Overwatch 2. Au lancement de la saison 2 le 18 février et même à l’heure où sont écrites ces lignes, le titre de Blizzard est devant Marvel Rivals en termes de spectateurs.


Bien sûr, il faut garder à l’esprit que ces chiffres sont à relativiser : il faut voir sur le long-terme comment les joueurs accrocheront à Overwatch 2 et si Blizzard a suffisamment d’atouts dans sa manche, en dehors de ceux déjà dévoilés, pour fidéliser ce public. Quelque chose que l’on ne pourra vérifier que dans quelques mois. Mais être au sommet, ça implique déjà de remonter la pente.