Les amateurs d’animés au sens large ne jurent que trop souvent par le Japon et Hollywood sans s’intéresser aux productions hexagonales et cet état de fait a tendance à me faire grincer des dents. La France a une longue et prolifique histoire avec l’animation et Ankama prouve en 2025 que ce savoir-faire n’est pas perdu. Les créateurs de Dofus et Wakfu nous offrent la série animée Bestiale que j’ai dévorée.
Tout savoir sur la série animée Bestiale
Le Krosmoz nous réserve encore bien des surprises. L’univers fictionnel imaginé et alimenté par les studios Ankama depuis 2004 s’enrichit un peu plus en 2025 avec une toute nouvelle série d'animation qui prend place quelques années après la “Grande Vague”, un cataclysme servant de transition entre l'ère de Wakfu et celle de Waven. Riche de 7 épisodes de 12 minutes, Bestiale mêle action et réflexion écologique à travers les personnages du chasseur-mangeur Karn et Yrehn, la gardienne d’une créature légendaire. Ankama en collaboration avec ADN (pour Animation Digital Network) questionne ainsi son audience sur son rapport à la nature, à l’autre et au vivant.
Le synopsis de la série animée Bestiale : "Yrehn, gardienne Osamodas, mène une vie paisible avec la légendaire Elante. Avec elles, Aros, le grand aigle, et Ganos, le Sangliotaure, se tiennent prêts à se battre si leur vie venait à être menacée. Mais ce quotidien prend fin lorsque Karn, le grand chasseur-mangeur, débarque sur leur île refuge. Missionné par un étrange oiseau, le Iop s’empare alors de l’Elante et l’emmène avec lui sur son Battoir." (ADN)
Le premier épisode de la série animée Bestiale est diffusé le 21 février 2025 à 9h00.

Prendre une carte abonnement à ADN sur Micromania
Une création “made in France” délicieusement exquise
Le 7e Art français ne serait pas le même sans l’animation. Notre pays partage un lien indéfectible avec ce cinéma trop souvent dénigré par l'intelligentsia cinéphilique et les grandes instances. Non, l’animation n’est pas réservée exclusivement aux enfants et nous n’avons pas à rougir face aux créations japonaises et hollywoodiennes. Entre Migration (2023), la saga Moi, moche et méchant, Le Sommet des dieux (2021) et Mars Express (2023), le pays des droits de l’Homme a prouvé à maintes reprises par le passé son talent. Et il y a une firme qui ne m’a jamais déçu dans ce domaine… C’est Ankama Animations.
Les studios français sont à l’origine de deux masterclass, soit Dofus, livre 1 : Julith et Mutafukaz, projetées au cinéma en février 2016 et mai 2018. Si le succès n’est pas forcément au rendez-vous, le talent d’Ankama est indéniable. Pourtant, je ne suis pas un fan inconditionnel du Krosmoz. J’ai suivi son évolution et jeté un oeil aux séries animées Dofus et surtout Wakfu, mais ça ne va pas plus loin. Je fus toutefois intrigué par Bestiale qui s’inscrit dans cet univers tout en étant une porte d’entrée toute trouvée pour le quasi-noob que je suis. Et je suis ressorti de table agréablement surpris et rassasié.

Il n’est pas nécessaire d’avoir vu Dofus et/ou Wakfu pour profiter pleinement de la nouvelle série née de l’imagination des studios Ankama Animations. Tout est ici pensé pour vous faire vivre une aventure tantôt légère tantôt sérieuse, mais avant tout épique et touchante via des personnages aux motivations sincères. Il n’est pas question de suivre des coquilles vides. C’est même tout le contraire. Les protagonistes et antagonistes de l’histoire portent sur leurs épaules le poids d’un lourd passé. Ils ont visiblement vécu avant Bestiale et cela se ressent pleinement.
J’ai particulièrement apprécié la relation “Je t’aime, moi non plus” qui se crée entre Karn et Yrehn au gré du récit et la thématique écologique qui le traverse de part en part. Bestiale n’est pas toujours subtil, le chasseur-mangeur se prénomme Karn (pour Carne, soit une “Viande de mauvaise qualité”), mais le message n’en demeure pas moins puissant et d’actualité à une époque où l’urgence climatique est une épée de Damoclès se balançant toujours plus dangereusement au dessus de l’espèce humaine.

D’un point de vue purement formel, Bestiale est une franche réussite et le contraire aurait été étonnant étant donné le savoir-faire des studios pour tout ce qui touche à l'animation. La série est une peinture prenant vie sous les “coups de pinceaux” des artistes. Les couleurs y sont vives et chatoyantes, les décors enchanteurs et les personnages animés avec soin. Les scènes d’action, celles qui coûtent le plus chères à produire, sont nombreuses et réalisées avec un sens de la démesure et du timing qui force le respect. La musique n’est pas en reste. Au-delà du thème principal qui me reste en tête, c’est tout la bande originale que je tiens à saluer tant elle accompagne à la perfection les aventures de Karn et Yrehn.
Bestiale est une espèce en voie de disparition que j’ai paradoxalement dévorée d’une traite. Je ne peux que vous conseiller de regarder cette série animée made in France si vous aimez l'animation, le Krosmoz ou si vous avez une appétence pour le beau et le signifiant.