Peter Jackson, le cerveau derrière le triomphe cinématographique du Seigneur des Anneaux a connu un revers cuisant avec un film de science-fiction disponible sur Netflix. Sorti en 2018, ce long-métrage n’a pas réussi à séduire le public se soldant par un échec commercial retentissant. Retour cet amer après Le Seigneur des Anneaux pour Peter Jackson.
Un univers post-apocalyptique original
L'histoire de Mortal Engines se déroule dans un futur lointain, des centaines d'années après une guerre apocalyptique qui a ravagé la Terre. Dans ce monde ravagé, les villes sont devenues des machines mobiles géantes, se déplaçant et se livrant à une forme de darwinisme mécanique impitoyable. Les grandes villes "prédatrices" parmi lesquelles la Grande-Bretagne et l'Europe continentale chassent et dévorent les plus petites afin de s'approprier leurs ressources au coeur d'un paysage désolé. Au milieu de ce chaos, Tom Natsworthy, un apprenti historien de Londres, croise le chemin d'Hester Shaw, une fugitive dangereuse. Ensemble, ils forment une alliance improbable pour déjouer un complot qui pourrait bouleverser l'équilibre du monde. Leur aventure les mène à découvrir des vestiges de l'ancienne civilisation.
Mortal Engines est réalisé par Christian Rivers, un collaborateur de longue date de Peter Jackson qui a acquis les droits du roman de Philip Reeve en 2009. Toutefois, le projet a connu une longue période de gestation avant d'être officiellement annoncé en 2016. Pour ce qui est du scénario, il est de l'oeuvre l'équipe créative derrière Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit, ce qui devrait être un gage de qualité. Puis le casting est à la hauteur des ambitions placées dans cet objet filmique post-apocalyptique. Il met en vedette Hera Hilmar (la série See) dans le rôle d'Hester Shaw, Robert Sheehan (Misfits) dans celui de Tom Natsworthy, mais aussi Hugo Weaving (la trilogie Matrix) en Thaddeus Valentine et Stephen Lang (la saga Avatar) en Shrike.

Un échec sur tous les fronts
Malgré un budget conséquent, estimé entre 100 et 150 millions de dollars, Mortal Engines n'a rapporté que 83,7 millions au box-office mondial, ne parvenant même pas à couvrir ses coûts de production... sans même parler du marketing. Le film est considéré comme l'un des plus gros flops au box-office de tous les temps car il a entraîné des pertes estimées à 175 millions de dollars pour les studios hollywoodiens dont Universal Pictures. Il faut dire que la réception critique de Mortal Engines a été très négative. Sur Rotten Tomatoes, le film affiche un taux d'approbation de 25%. La critique souligne le manque de "carburant narratif à indice d'octane élevé" malgré des effets spéciaux attrayants. Certains ont salué l'aspect visuel du film, mais ont déploré son scénario et sa réalisation.
Andrew Barker de Variety a loué la séquence de poursuite d'ouverture, mais a critiqué le développement de l'intrigue, la qualifiant de "maladroite, déroutante, épuisante et involontairement hystérique". Pour Peter Bradshaw du Guardian, c'est un "Star Wars steampunk... "fatigant, frénétique et dérivé". Tim Robey du Daily Telegraph na plus loin en le décrivant comme "un manège de parc à thème dystopique mécanique et sans âme menant nulle part". Pourtant, Philip Reeve, l'auteur du roman original, a encensé le film, déclarant que Christian Rivers avait fait un travail fantastique, créant un film d'action visuellement impressionnant avec un véritable cœur émotionnel. Anthony Lane du New Yorker résume parfaitement le sentiment général : "Les enjeux sont énormes, mais le résultat n'est ni ici ni là". Netflix offre aux spectateurs une nouvelle occasion de découvrir cet univers dystopique et de se forger leur propre opinion.
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