Il peut être bon, parfois, de lever le pied sur l’absorption massive de séquences de jeu et de se poser sur quelque chose de plus relaxant. La mode récente des Cozy Games, qui cartonne sur les réseaux comme Tiktok, est l’occasion de nous rappeler que, parfois, on aime prendre son temps et faire des choses satisfaisantes. C’est pile ce que m’a proposé Memoriapolis, mais est-ce que ça suffira à me faire relancer le jeu ?

Si vous connaissez des jeux comme Anno ou Caesar, jouer à Memoriapolis n'aura rien de compliqué. Votre objectif est de créer une ville et de gérer son expansion au fur et à mesure que les populations s'y installent. La promesse du jeu, actuellement en accès anticipé, est d'accompagner votre création de l'antiquité jusqu’à la Renaissance, et même plus loin par la suite. Sa particularté réside dans l’absence de contrôle que vous avez sur les populations. Les maisons vont s’ajouter petit à petit, de manière organique, sans que vous ne puissiez rien y faire. Il y aura de plus en plus de monde, avec leurs propres aspirations. C’est bien représenté par les factions, dont j’ai été ravi de constater l’arrivée en masse : des soldats, des religieux, des commerçants… Chacune s’installe dans un coin de la cité et en prend le contrôle. Avoir un bon équilibre entre ses factions permet de progresser tranquillement, et c’est sans honte que j’ai déclenché quelques incendies volontaires pour réduire quelques factions trop bruyantes qui empêchaient la population d’évoluer…

Le jeu n’est pas très difficile. Les quelques ressources disponibles, à part la nourriture, servent à construire de nouveaux bâtiments. Les besoins de vos populations sont, eux, couverts par 5 jauges appelées Satisfactions. Santé, Estime… Pour que la jauge reste au vert, une grande panoplie de bâtiments culturels vous sont proposés. Si vous avez une lacune en santé, construisez un bâtiment spécialisé n’importe où dans votre ville et la jauge s’améliorera. La difficulté est réduite à peau de chagrin, comme je n’ai jamais vraiment manqué de ressources toutes mes jauges sont restées joliment vertes.

S'arrêter et regarder passer les Âges

Memoriapolis est un jeu qui vous demande d’affronter le temps long et le passage des époques. Trois sont disponibles : Antiquité, Moyen-âge et Renaissance. Chaque passage implique que vos anciens bâtiments perdent en efficacité, il faudra donc passer par une phase un peu pénible de remise à niveau pour qu’ils soient pleinement opérationnels. J’aurais aimé voir davantage de différences d’un âge à l’autre, notamment au niveau de la politique. Elle garde un impact limité sur la ville, tout comme les quelques événements aléatoires qui ne changent pas grand chose. En fait, je me suis assez vite enfermé dans une routine qui peut paraître rébarbative… Mais qui avait un côté satisfaisant !

La boucle de jeu consiste à surveiller le niveau de nourriture et les différentes Satisfactions et à agir là où il y a un problème, tout en engrangeant toujours plus de ressources. Je me suis bien amusé à faire de l’optimisation pour produire davantage d’or, à jouer avec les routes commerciales et donc à débloquer de belles Merveilles… Mais j’aurais tout aussi bien pu laisser le jeu tourner en vitesse accélérée en répondant aux urgences ponctuelles. Tout de même, j’y ai trouvé mon compte, en prenant plaisir à regarder mon quartier le plus récent se développer à toute vitesse, à l’ombre de mes bâtiments plus historiques, toujours présents et vaillants. Loin d’un Cities Skyline qui vous fait construire des routes bien droites, c’est la folle anarchie de vies emmélées que j’ai observé s’étendre sous mes yeux. Petit regret, j’aurais adoré pouvoir zoomer un peu plus pour me balader dans les rues !