Le retour de "Bref" sur Disney+ : un format évolué et des thématiques matures pour la génération qui a grandi avec la série.

Titre original : Bref, c'est bien, surtout le 2 !

C’est difficile à croire mais la série Bref est bel et bien de retour, mais pas n’importe où ! Disponible depuis le 14 février sur Disney+, cette « seconde partie » reprend quelques années après la fin du format original, à l’aube de la quarantaine du personnage principal. J’ai visionné l’intégralité des six épisodes et je peux vous dire que si vous aviez aimé Bref pour cet aspect en particulier, la suite vous plaira encore plus. Bref, « Bref. 2 », c’est « Bref » (oui, ça fat beaucoup de « bref ») mais en mieux, et à tous les niveaux !

Il y a quelques semaines, on a pu remarquer l’apparition d’affichages étonnants où la simple indication était un « RE » sur fond noir. Dans les couloirs du métro parisien, certains ont reconnu la police, d’autres non. Ceci étant dit, il n’a pas fallu longtemps pour que Disney lève le voile sur ce mystère auquel il ne manquait que quelques lettres. Dès ce 14 février, la série « Bref » fait son grand retour, et il y a un gros changement. On retrouve toujours le personnage incarné par Kyan Khojandi, ainsi que les autres faciès découverts une décennie plus tôt, mais le format est à présent totalement différent. Pour cette deuxième saison de « Bref », ou plutôt troisième… Enfin, non, c’est plutôt quatre. Bref, disons « Bref 2 », l’idée était non pas de proposer une multitude d’épisodes très courts et très rythmés mais un total de six épisodes, durant entre trente et quarante minutes. De notre côté, on s’est empressé de visionner ce nouveau format et ce retour inattendu, et on vous livre nos impressions un peu plus bas dans cet article !


Bref, c’était bien… La série qui a marqué des générations revient sur Disney+

Pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de « Bref », ce qui pourrait nous paraître des plus étonnants si c’est le cas, il faut rappeler qu’il s’agit d’un format très court qui, n’ayons pas peur des mots, à marquer une génération, voire même plusieurs. Initialement diffusée dans l’émission Le Grand Journal, sur la chaîne Canal+ à la rentrée 2011/12 et à raison de trois épisodes par semaine, le succès de « Bref » intervient également à une période où les réseaux sociaux se popularisent, notamment Facebook où les épisodes circulent et se partagent, et où les créateurs de contenu émergent petit à petit sur les différentes plateformes. Découpée en deux parties, une première constituée de 40 épisodes puis une seconde composée du même nombre d’épisodes, en raison du succès de la première session, « Bref » a finalement le droit à une conclusion en juillet 2012, un peu moins d’un an après le début de sa diffusion télévisée. Encore aujourd’hui, son nom résonne encore auprès des générations qui l’ont connu, et ce pour de nombreuses raisons.

Bref, c'est bien, surtout le 2 !

Bien sûr, il y a eu la construction de tout un univers autour avec les projets Bloqués (avec Orelsan et Gringe) et Serge le Mytho (avec Jonathan Cohen)), toujours sous l’impulsion de Kyan Khojandi et de Bruno Muschio, mais c’est surtout parce que la série était typiquement le reflet à la fois drôle, touchant et profond d’une période de la vie - la trentaine - qu’une grande partie de ses spectateurs était en train de traverser. Au-delà de cette identification, « Bref » était aussi une fiction qui permettait à un large éventail d’adolescents et de jeunes adultes de se projeter face aux défis et aux angoisses qui les attendaient, même si la série faisait surtout parler d’elle pour ses séquences cultes et ses phrases iconiques qu’on a tous repris au moins une fois. Aujourd’hui, la série « Bref » est toujours aussi actuelle - il suffit d’en revoir les épisodes sur YouTube pour le constater -, même si elle a grandi en même temps que nous comme veulent nous le prouver ces six nouveaux épisodes. Alors, « Bref 2 » nous aide-t-il à traverser la crise de la quarantaine ou, du moins, à nous y préparer, et justifie-t-elle à elle seule de prendre un abonnement à Disney+ ?

Bref, c'est bien, surtout le 2 !

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J’ai visionné les six épisodes de « Bref. 2 » sur Disney+, et je suis passé par toutes les émotions

Il faut le reconnaître, j’ai été à la fois surpris et ravi d’apprendre le retour de « Bref ». Si cela a fait remonter pas mal de souvenirs à la surface, je me suis vite mis à cogiter et à me demander si c’était une bonne raison, surtout en cassant les codes de son format. Bref, j’étais indécis. Alors, ce matin, dès l’instant où « Bref 2 » était disponible sur Disney+, je me suis lancé dans le visionnage des six épisodes. À ce propos, pour les abonnés ou ceux qui craqueraient bien pour un abonnement à la fin de cet article, il faut évoquer deux choses. La première, c’est que les 82 épisodes, diffusés il y a plus de dix ans et déjà disponibles sur YouTube, ont été ajoutés au catalogue de Disney+, histoire d’avoir toute la série sous la main. La deuxième, c’est que le premier épisode de « Bref 2 » est disponible sur YouTube, et que c’est un parfait avant-goût pour jauger de la qualité de ce retour. Bref, on vous met même la vidéo ci-dessous et on commence à vous en parler plus en détail. Mais, promis, pas comme le personnage interprété par Freddy Gladieux !

Plus de dix ans après l’ultime épisode de « Bref », on retrouve donc le personnage principal à un moment charnière de sa vie, la quarantaine. Alors, forcément, il fallait un format plus posé ? Oui et non ! Dès les premières minutes, on remarque que « Bref », c’est toujours aussi pertinent mais, surtout, plus mature. La bonne idée, cependant, c’est de constater que le principe même des formats épisodiques de « Bref » a été conservé. On les retrouve dans chaque épisode, de manière un peu dissimulé, comme lorsque le personnage principal passe en revue tout ce qu’il a l’habitude de faire maintenant qu’il est aux portes de la quarantaine, décrits comme des signes qui ne trompent pas sur son âge. S’il y avait un fil conducteur dans les premiers épisodes de « Bref » qui permettait de construire une trame scénaristique, ici c’est le récit qui est le terreau de tous ces passages du « Bref » d’antan. Au passage, on appréciera la présence de toutes ces guest stars et, surtout, des nombreuses références au format original, comme ces produits estampillés « 3000 » et ces caméos de personnages qu’on a croisés dix ans plus tôt et qui, eux, ont bien évolué depuis.

Bref, c'est bien, surtout le 2 !

Car c’est là tout l’enjeu de « Bref 2 », à savoir de poursuivre l’histoire d’un mec qui n’a pas tant avancé que ça. D’un côté, ça permet presque de reprendre les choses là où on les avait laissées, mais, de l’autre, d’offrir un vrai déclic au personnage principal, tout en explorant des nouvelles thématiques ou des sujets brièvement abordés auparavant et qui méritent qu’on creuse davantage. « Bref 2 », ça s’adresse à tous les publics, non sans apporter la maturité d’écriture que les fans pouvaient en attendre après toutes ces années. Les relations amoureuses, les soucis d’argent, la communication, l’épanouissement personnel, la mort, la peur de stagner dans la vie, la recherche perpétuelle du bonheur, la nécessité de savoir se remettre en question… Autant de thèmes que la série aborde ici en 6 heures et qui très souvent - pour ne pas dire tout le temps - visent très juste. Quoi qu’il en soit, ces six épisodes parviennent vraiment à créer et maintenir cet équilibre entre le ton dramatique et sérieux de cette deuxième partie et les situations drôles et très absurdes qu’on a connues avec les épisodes diffusés au début des années 2010.

Bref, c'est bien, surtout le 2 !

En l’espace de 3 heures et quelques, on sent que cette deuxième partie - plutôt que saison - amène le concept de « Bref » à un autre niveau d’écriture et que ce temps alloué à chaque épisode était le moyen idéal de construire une vraie conclusion à la vie du personnage principal, tout en permettant à Kyan Khojandi, Bruno Muschio et aux équipes derrière ce projet de se faire plaisir en termes de mise en scène. Parfois, on oublie qu’à la base c’est un format très court et hyper rythmé, et c’est assez fou de se dire ça. Parce que, finalement, c’est le soin apporté à l’écriture qui fait tout. Il y a toujours des répliques qui sont incroyables et des passages qui nous font rire franchement avec, en prime, un condensé de thématiques abordées avec justesse, sobriété et efficacité. Bref, c’est drôle, c’est tendre, c’est même parfois dur à encaisser, mais c’est surtout une suite à laquelle je ne m’attendais pas tant je n’aurais pas imaginé passé un si bon moment à la visionner. C’est là tout le charme de « Bref 2 » et rien que pour ça, ça mérite clairement de prendre un abonnement Disney+, ne serait-ce que d’un mois.