Netflix semble avoir enfin compris. L’univers de The Witcher s’enrichit en février 2025 avec un nouveau film qui prouve une bonne fois pour toute que la série en prises de vues réelles était une mauvaise idée depuis le début. Il est temps pour Geralt de Riv de prendre les armes et pour la rédaction de JV de l’accompagner dans sa toute nouvelle aventure… The Witcher : Les sirènes des abysses (ou The Witcher : Sirens of the Deep).

Tout savoir sur The Witcher : Les sirènes des abysses

The Witcher : Les sirènes des abysses est un film d'animation destiné à un public averti qui enrichit l'univers "Netflix" de The Witcher, et non celui des jeux vidéo développés par CD Projekt Red. Cette nouvelle adaptation cinématographique est réalisée par Kang Hei Chul d'après un scénario de Mike Ostrowski qui officie sur la série Live Action The Witcher, Rae Benjamin et Andrzej Sapkowski. Pour conserver une certaine cohérence entre les projets Netflix estampillés The Witcher, Joey Batey et Anya Chalotra reprennent leurs rôles de Jaskier et Yennefer. Mais pas d'Henry Cavill ou de Liam Hemsworth à l'horizon. C'est Doug Cockle, connu pour avoir prêté sa voix à Geralt de Riv dans les jeux vidéo, qui interprète ici le Loup Blanc.

Produit principalement par Studio Mir (Skull Island, X-Men '97 Devil May Cry), The Witcher : Sirens of the Deep de son titre anglais est une collaboration internationale entre la Corée du Sud, les États-Unis et la Pologne. Ce spin-off de la série The Witcher fait suite au film d'animation Le Cauchemar du Loup et repose sur la nouvelle "Un Sacrifice Moindre" écrite par l'auteur polonais Andrzej Sapkowski. L'intrigue suit Geralt de Riv alors qu'il enquête sur de mystérieuses attaques frappant un village côtier et découvre un conflit menaçant une paix fragile entre un royaume humain et un peuple de la mer.

The Witcher : Les sirènes des abysses est disponible en exclusivité sur Netflix depuis le 11 février 2025.

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La toute puissance de l’animation

Je risque fortement d’enfoncer une porte ouverte avec ce que je m’apprête à écrire, mais je pense que cela doit être martelé, puis gravé dans le marbre. Même à l’ère du numérique et des effets spéciaux omnipotents, le Live Action ne peut et ne pourra jamais ô grand jamais surpasser l’animation en termes de puissance évocatrice et de mise en scène. Que ce soit les productions 2D ou 3D, elles mettent à l’amende un 7e Art en prises de vues réelles parfois méprisant, en attestent l’Oscar et le César du meilleur film d'animation… comme si l’animation n’était pas du “vrai cinéma”. Ghost in the Shell de Mamoru Oshii et son remake par Rupert Sanders prouvent qu’il existe même au XXIe siècle un fossé infranchissable entre les deux frères ennemis.

La saga The Witcher sur Netflix est une autre preuve de ce que j’avance. La série Live Action avec Henry Cavill ne démérite pas, au contraire, mais ne peut tenir la comparaison ne serait ce qu’une seconde avec Le cauchemar du loup (2021) et Les sirènes des abysses (2025). Probablement pour des raisons budgétaires, la série limite les séquences de grande ampleur et resserre sa mise en scène, là où les films d’animation peuvent tout se permettre à moindres coûts. Les scènes d’action sont bien plus marquantes. Les batailles sont d’une toute autre envergure. Et l’épique suinte par tous les pores sur ces deux adaptations animées. En un mot comme en cent, l'animation s’affranchit naturellement du réel pour donner vie à un univers d’Heroic-Fantasy désormais presque aussi célèbre que celui de J.R.R. Tolkien.

Les limites du format sériel

La seule existence du Seigneur des Anneaux laisse à penser que The Witcher peut avoir un intérêt en prises de vues réelles, mais je ne pense pas que ce soit possible sur petit écran. La trilogie de Peter Jackson a pour elle un réalisateur avec un contrôle sur sa création, une vision d’artiste totale et un budget de blockbusters. Sur le dernier point, le Netflix Original se défend avec plusieurs centaines de millions de dollars US engagés pour un résultat convaincant, mais à cent lieues des aventures de Frodon et de la communauté de l’anneau en Terre du Milieu. Je suis d’avis que The Witcher mérite sa saga cinématographique et non une série afin d’exploiter au mieux les richesses d’un univers à l’origine de The Witcher 3 : Wild Hunt.

Pour moi, le format sériel montre avec The Witcher ses limites, sans même évoquer le départ d’Henry Cavill pour désaccord créatif et son remplacement par Liam Hemsworth. J’ai voulu croire en The Witcher “by Netflix”, même si une part de moi rêvait et rêve encore de voir Geralt de Riv vivre ses aventures dans une salle de cinéma. Mais je dois me rendre à l’évidence, la structure même d’une série entrave le Loup Blanc qui se démène pour exister au sein d‘une cohorte de personnages tricotant de multiples intrigues forçant les rebondissements pour garder les spectateurs en alerte. Paradoxalement, la série The Witcher peut sembler longue alors qu’elle ne prend que trop rarement le temps de se poser, de contempler le chemin parcouru et à parcourir,. C'est là tout la différence avec le film Les sirènes des abysses qui intègre ses personnages, leur passé à un récit qui se tient de bout en bout et se suffit à lui-même. En bref, The Witcher ne peut s’épanouir sans passer par le 7e Art à mon humble avis de passionné.