Après le succès du tout premier opus de la saga Sonic, rien n’a plus été comme avant chez SEGA, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. L’un des papas du hérisson bleu a eu des comportements problématiques, et il a même fini en prison.
Tout le monde connaît Sonic et reconnaît le style de ses aventures ! Des jeux colorés, une OST drum and bass entraînante sur laquelle on sprinte de plus en plus vite, de plus en plus haut. Mais peu de gens connaissent l’histoire derrière la sortie des premiers opus de la saga. Celle que nous racontons ici est celle du directeur de la Sonic Team.
Un génie problématique
Au rôle de directeur, Yuji Naka est l’un des co-créateurs du tout premier Sonic, avec Naoto Ohshima (artiste qui a donné l’apparence de Sonic) et Hirokazu Yasuhara (game designer). Chez SEGA depuis 1984, il a permis à l’entreprise de se propulser sur le devant de la scène. À l’image de Mario pour Nintendo, Sonic devient la mascotte de SEGA. Après avoir réfléchi à des concepts de chien, de tatou et de lapin, le héros sera finalement un hérisson, ce dernier étant capable de se mettre en boule. Il faut dire que Yuji Naka a le talent d’optimiser au maximum les capacités de la Mega Drive. Alors qu’il enchaînait avant un jeu par trimestre, Naka réalise Sonic the Hedgehog (1991) après une année et demie de production.
La face sombre de Yuji Naka
L’histoire aurait été belle si elle s’était poursuivie sur cette lancée. Cela dit, des problèmes ont commencé à apparaître lorsque Yuji Naka a décidé de quitter SEGA Japon, insatisfait d’une reconnaissance qu’il trouve trop faible. C'est dans cet état d'esprit qu'il arrive à l'Institut Technique de SEGA aux États-Unis. Là-bas, il exige être entouré d’employés japonais et répète qu’il ne fera pas de jeu sur la Saturn, une machine qu’il méprise. À voir les ventes de la console (environ 4 millions d’exemplaires écoulés courant 1996 à l’échelle mondiale), celle-ci est effectivement peu appréciée du public. Espérant rattraper le coup et afin de concurrencer Nintendo qui sort sa N64 avec Super Mario 64 en 1996, SEGA commercialise la Dreamcast en 1998, qui sera malheureusement sa dernière console.

La carrière de Yuji Naka se termine dramatiquement. Après le développement de Balan Wonderworld pour Square Enix, le directeur porte plainte contre l'éditeur et le studio Arzest (fondé par Naoto Ohshima) avec qui il a collaboré, l'accusant de ne pas avoir tenu ses engagements. Compte tenu de la qualité du jeu, Balan Wonderworld est noté 51 sur Metacritic. Retournement de situation : Naka se fait lui-même attraper par la justice pour délit d'initié. C'est-à-dire qu’il a acheté des actions chez Aiming et Square Enix avant la sortie de leurs jeux, respectivement Dragon Quest Tact et Final Fantasy VII : The First Soldier. Pour cela, il a été condamné en été 2023 à 2 ans et demi de prison avec son sursis probatoire de 4 ans. Il a cependant dû débourser 2 millions de yens, ce qui équivaut à plus de 12 000 €, ainsi que des pénalités additionnelles pour “absence de remords”.
Retrouvez ce récit sur la chute du directeur originel de Sonic dans notre podcast juste ici et sur toutes les applications de podcast (Spotify, Apple Podcast…). Eh oui, JV est désormais aussi en podcast adaptant JV Legends au format 100 % sonore. Pensez bien sûr à vous abonner pour ne rater aucune histoire fabuleuse du monde du jeu vidéo !